-Très bien veuillez mettre ces casques s'il vous plaît.

Les "sbires" revinrent avec les casques en main. Ils avaient un look de casque de moto mais semblaient plus... futuristes je dirais, avec des LEDs colorées un peu partout et un design à la "Tron" (le film). Wablo émit un petit gémissement sourd lorsqu'on lui glissa le casque sur le crâne et Glou bouscula l'assistant pour mettre le casque lui-même tout en lançant un regard menaçant à l'employé.

-Y'a moyen qu'on nous dise ce qu'il va se passer ou ? s'exprima Eleka.

-Non, interrompit Lazor.

-D'accord merci...

Une fois toute l'équipe d'assistance sortie de la pièce, Lazor se dirigea vers le bureau, s'assit, regarda chacun des jeunes sur les étranges fauteuils gris, baissa la tête vers le bas toujours avec ce petit sourire insupportable puis il glissa sa main sous le bureau et appuya sur un bouton.

Silence

Un bruit lointain se fit alors remarquer, Xoya eut un léger mouvement de tête et le son augmentait peu à peu. Il ressemblait un peu au bruit que fait une voiture électrique en marche mais en beaucoup plus intense. Le son s'élevait encore et encore si bien que le bureau commença à trembler sous les vibrations.

Glou fut le premier à réagir : il se retourna vers Wablo qui était dans le siège derrière lui et lui lança un regard de détresse. Il a sûrement aussi dû crier un truc du genre "C'est quoi ce bordel ?!" mais impossible d'entendre autre chose que l'énorme "VIIIIIIIIOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNN" qui faisant tout trembler et même clignoter les lumières maintenant. En effet les gros néons du plafond commençait à clignoter comme dans les films où il y a un tremblement de terre et que tout part en couilles vous savez ? Bah en soit on était un peu sur ce scénario là. Eleka se tourna à son tour vers les autres ainsi que Fex puis tout le reste. Alors qu'ils se regardaient tous comme des cons au milieu du chaos qui régnait dans la salle, Xoya remarqua que Lazor avait disparu et pointa du doigt en direction du bureau. Ils se retournèrent si vite qu'ils auraient pu se péter le cou avec le poids de leur casque mais le stress avait rôdé leurs cervicales si bien qu'ils se re-retournèrent alors les uns vers les autres après avoir compris qu'il y avait un sérieux problème. Outre la panique, avec leurs énormes casques ils avaient un peu le style des mecs qui se retournent sur leur kart avant le départ pendant l'anniversaire de Timothée en CE2 et tu voulais les giffler tellement ils avaient l'air cons. Même si dans la situation actuelle c'est difficile de voir ça comme ça, y'avait quand même une part de débile voir drôle dans leurs réactions.

Tria fut la première à basculer. Pour vous donner une image précise de la situation, le son et les vibrations étaient tels qu'on avait l'impression que des mecs avaient installé des enceintes de la taille d'un immeuble et avaient lancé un dupstep au volume max. Les néons clignotaient comme des stroboscopes, y'en avait même un qui s'était décroché et qui pendait au plafond avec un câble comme seul lien. Lazor avait disparu et déjà que tout le monde le trouvait super louche ça arrangeait pas vraiment les choses. Pour couronner le tout, Tria, qui jusque là était en stress comme tous les autres et tentait de se rassurer avec le regard de ses amis tout en se cramponnant à son siège de toutes ses forces, se raidit d'un coup et leva la tête à la manière des films d'horreurs. Vous savez ce moment où y'en a un qui fait sortir un ver dégueulasse ou qui absorbe un esprit en étant droit comme un bâton, les yeux blancs et la bouche ouverte, bah c'était la même chose, avec le putain d'apocalypse autour.

Ils fixèrent tous Tria dans sa démence puis se regardèrent un à un jusqu'à ce que Glou bascule aussi, puis Wablo et enfin Eleka. Avant que Fex ne bascule aussi, ils se lancèrent un dernier regard avec Xoya à la manière d'un "Ravi de t'avoir rencontré" ou "J'espère que t'as pas oublier d'éteindre le gaz sinon j't'éclate". Il ne restait plus que Xoya qui regardait un par un ses amis en transes alors que la panique le prenait au ventre et que son coeur allait lâcher sous tout ce bordel, avant de basculer à son tour.