Pour les empreintes, j'imagine ?

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- Salut Clémence, du nouveau ? Tu as pu trouver sa famille ?

- Juste une ancienne petite amie, Adélaïde Manjon, Karim la voit cet après-midi. Ses parents sont morts, pas de frère ou sœur, il n’a jamais été marié.

- Des partenaires de passage ?

- Aucune trace là-dessus… ça aurait pu être intéressant, sourit-elle avec malice.

- Tu pourrais chercher des informations sur Marcel Fournier, le mari de la voisine de Laval ?

- Je peux. Mais Elena…, dit Clémence d’un ton plus confidentiel, c’est Damien Barthelme qui enquête de la part de l’AFA, le même Damien ? Tu lui as parlé ?

Elles étaient toutes les deux dans le coin cuisine, Elena en train d’attendre son café devant la machine.

- Oui, pour l’enquête, répondit-elle sans la regarder.

- Et ça va ?

- Comment tu sais que c’est lui sur ce cas ? le gobelet lui brulait les doigts, elle le posa sur le coin de l’évier.

- Il nous a envoyé des documents. Ça va ?

- Pourquoi ça n’irait pas ? répondit Elena avec un regard absent. Tu as vu Jérôme ?

- Oui, il a les conclusions des empreintes. Jérôme !!!

Jérôme passait de l’autre côté du couloir.

- Oui, sourit-il radieux en changeant de trajectoire pour venir vers elles, pour les empreintes j’imagine ?

Elena le regarda surprise.

- Vous aviez raison, la voisine est louche, commença-t-il en guise d’explication. Par contre, on a identifié plus d’une centaine d’empreintes, cela fait beaucoup de monde.

Ils avancèrent vers leurs bureaux.

- Il consultait dans son appartement, répondit Elena.

- Exact, dans le bureau. Dans sa chambre on a ses empreintes et celles de la voisine principalement. Il y a aussi la femme de ménage, elle passait chaque mercredi.

- Elle n’est pas passée cette semaine, j’imagine ?

- Non, elle avait un mariage, monsieur Laval l’embauchait directement, pas d’agence. Elle était sa femme de ménage depuis qu’il a emménagé ici il y a douze ans.

- J’aimerais lui parler.

- Si vous y tenez, fit-il ironiquement, j’ai pris sa déposition lundi, peut-être vous voudriez la lire avant.

Elena lui jeta un regard irrité, même sur la même enquête il ne respectait pas la hiérarchie. Mais si tout allait bien, le capitaine Martel serait de retour dans une semaine, et elle pourrait retourner à son équipe.

- Oui, dit-elle sèchement. Et pour Alexander ?

- On l’a interrogé ce matin avec Karim. Son alibi tient.

En disant cela, il déplia sur son bureau une feuille A3 qu’il avait créée de plusieurs feuilles plus petites scotchées les unes aux autres. Elena attendit la suite, mais Jérôme aimait jouer le mystère.

- Autre chose ? demanda-t-elle après un moment.

- Il n’y a pas d’empreintes sur une partie des objets jetés, dit-il en jubilant.

- Mais sur d’autres si ?!

Sur le papier, un schéma des objets jetés dans l’appartement, pièce par pièce, avec des notations à côté de chacun.

Décidément, il pouvait être brillant en travaillant avec les scientifiques, mais en tant que membre de son équipe… euh…

- Les empreintes du professeur sur les assiettes cassées, dit-il en lui montrant le schéma de la cuisine, mais pas sur les autres objets ici.

- Pour les couteaux il suffit de les faire tomber de leur boîte, pas besoin de les toucher…

- On a trouvé la boîte, pas d’empreintes… Puis, des empreintes sur les livres reliés en cuir dans le salon, mais pas sur les statuettes en métal, même pas sur celle trouvée jetée derrière le fauteuil… il n’y a non plus d’empreinte sur les poignets de l’armoire dans la chambre, et d’ailleurs sur les poignets d’aucune porte de l’appartement…

- Il y a eu deux casseurs.

- Dont un qui portait des gants ou qui a nettoyé partout dans la maison. Vous aviez raison, le saccage est bizarre.

Il lui avait donné raison deux fois déjà, se dit Elena étonnée. Mais l’enquête commençait à pointer quelque part.

- Le professeur a appris qu’il sera enquêté, il fait un scandale à l’université, vire ses assistants, puis une fois dans l’appart il pète un plomb.

- La voisine l’entend et l’aide avec un plan. Mais lequel ?

- Et pour le tapis roulé ? On a une explication ?

- Il y a eu du verre brisé dans le salon, qui a fait ça voulait épargner le tapis.

- Etrange… Pourquoi vous pensez que la voisine est louche ? A cause de ses empreintes dans la chambre du professeur ?

- Non, pas ça. Il n’y avait aucune empreinte sur la poignée de la porte d’entrée, or on sait qu’elle est entrée dans l’appart, elle a annoncé la disparition du professeur depuis son appart et je l’ai trouvé dedans. D’après ses dires elle avait trouvé la porte fermée à clé.

- Elle portait des gants…

- Elle était en train de nettoyer les empreintes.

- Elle nous a menti lors de l’interrogatoire, il faudrait la convoquer de nouveau.

- Dommage, elle n’est pas chez elle, son mobile est éteint, on essaie de la localiser.

- Bon…, soupira Elena, c’est la meilleure piste, elle va peut-être prendre contact avec le professeur. On épluche ses appels, son compte bancaire, sa famille, amis…

- Mais ce n’est plus un enlèvement.

- Tant qu’on n’a pas trouvé le professeur, on garde le doute. Ce n’était pas votre hypothèse ça ?

Jérôme fit un salut moqueur en s’éloignant.

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