Mon bagage en bandoulière, je me dirige tranquillement vers l’escalator qui mène le flot des passagers vers le souterrain. Les différents panneaux ne me sont guère d’une grande aide pour m’y retrouver : de quel côté aller pour rejoindre la sortie… et surtout la bonne ? A priori, pas par ici, c’est pour le métro… Là-bas ? Gare routière… Cela pourrait être bon non ?

Quelqu’un me bouscule, il faut dire que dans la recherche de mon chemin, je suis un peu resté au milieu du passage. Je m’apprête à protester. Tout de même, cela ne se fait pas, un minimum de savoir–vivre que diable !

- Puis-je vous aider ? Vous m’avez l’air d’un touriste arrivé de je-ne-sais-où et bien égaré. Où devez-vous aller ?

- Sale… !

Je me retiens en voyant le monsieur à côté de Camille, je dois rester sage. Car oui, c’est bien elle qui me regarde, les yeux dans les yeux, l’air amusé et surtout taquin…

- Place DAVIEL madame, dans le 2ème, j’y ai mon hôtel.

Camille m’indique la route avec une voix des plus charmantes.

- C’est un bien bel endroit pour séjourner chez nous ! Je vous souhaite une très bonne soirée, en espérant que la ville vous plaise ; elle est pleine de belles gens vous verrez.

- Oh mais je n’en doute pas un moment, surtout si elles sont sympathiques comme vous l’êtes madame !

- Vous êtes un flatteur ! Bon séjour monsieur !

Cette garce est vraiment joueuse et si elle n’avait pas été accompagnée je crois bien que…

Je la regarde s’éloigner, elle se retourne, comme si elle sentait mon regard et me renvoie son sourire comme l’on envoie une fléchette sur sa cible…

La voilà perdue, noyée dans le flot des voyageurs, ma petite sirène s’est envolée et le traintrain quotidien doit reprendre. Bon, par où elle m’a dit d’aller déjà ? Ah oui, zou, par-là !