Fini de jouer

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Cette fois l’ordre est plus fort, en volume mais surtout au sens où il ne laisse place à aucune discussion.

- Nous ne sommes que peu à l’étage Camille, mais tu ne veux pas te faire remarquer j’imagine. Cesse de jouer la vierge effarouchée que tu n’es point.
Je vais te donner l’occasion de faire ce que tu aimes, te comporter en allumeuse puisque c’est ce que tu es, n’est-ce pas ? Tu as volontairement laissé ta chemise suffisamment ouverte pour que mes yeux y plongent et plus encore, tu as fait en sorte de me provoquer. C’est bien cela ?

Ma voix est claire, posée mais présente. Pressante oserais-je dire et surtout, autoritaire.

- Oui, c’est tout à fait cela, j’avoue que je savais que vous regardiez dans l’ouverture de ma chemise, je m’en amusais intérieurement.

- Tu t’en amusais ? Maintenant c’est à mon tour de m’amuser Camille !!

Recule-toi bien dans ton siège que personne ne te voit, je vais te donner quelques ordres simples… Exécution !

Elle est hésitante, se demandant si elle est bien là, assise place 34 dans ce train qui file vers elle ne sait même plus trop où en fait.
Elle s’amusait il y a encore quelques minutes de la faiblesse des hommes devant un simple décolleté, qui ne montre pourtant quasi rien ou si peu en fait. Certes elle sait que c’est excitant pour eux, mais bon, c’est très plaisant aussi de se savoir à l’origine de cela.

- Exécution !

Elle sursaute, s’installe dans son siège, les yeux baissés. La voilà vaincue, toute petite fille prise sur le fait. Obligée d’avouer sa faute, il va falloir maintenant qu’elle expie.

Camille analyse : La voix de cet homme était si douce il y a une minute, sensuelle, envoutante.
Serait-ce là son secret ? Certes, il a un charme indéniable alors qu’il n’est pas réellement beau, en fait, elle le croiserait dans la rue, elle ne le verrait probablement pas plus que cela, il est… normal. Sa façon de s’habiller ? Il est plutôt vêtu là aussi de manière tout à fait banale.
Oui, sa voix peut-être. La façon qu’il a de la maîtriser, d’en user. Très douce, posée mais capable en une fraction de seconde de rugir pour imposer le silence, se faire entendre ou exprimer ses désirs. Rien ne semble pouvoir expliquer pourquoi elle est, d’un coup, absolument obéissante et quasi domptée alors que cela n’est absolument pas dans son caractère, bien au contraire !
Généralement c’est plutôt elle que l’on écoute et à qui l’on obéit. Elle a d’ailleurs bien tenté de le mener par le bout du nez mais là, c’est le sien qu’elle vient de se casser !

- On rêve ? C’est toi qui dors maintenant ?

- Je pensais…

- Cesse de penser, tu vas agir ! Ouvre donc quelques boutons supplémentaires de ta jolie chemise que je vois ce que tu y dissimules.

Elle saisit de ses doigts délicats les petites pièces de métal rondes qui ferment son haut et découvre un très joli soutien-gorge qui met en valeur deux seins parfaitement dessinés, généreux.

- Puis-je me rhabiller maintenant ? Vous avez gagné ! C’est bon là…

- Je n’en n’ai pas fini de toi Camille. Pourquoi es-tu déjà en train de vouloir me cacher ce qui ravit ma vue ? Au contraire, tu vas maintenant enlever ce fort joli soutien-gorge…

Ma voix est à nouveau posée, douce mais les mots sont dits avec une fermeté qui ne laisse aucune place au doute : ce que je VEUX doit être.

- Mais ? Vous avez craqué ?? Ok j’ai été un peu loin dans la provocation mais tout de même monsieur, je ne vais quand même pas…

- Camille !!!

Le monsieur au costume assis quelques rangées plus loin se retourne un instant, l’air réprobateur. Je le dissuade d’un regard de faire plus que cela, il se retourne et replonge dans son journal. Camille sait que là, c’est moi qui décide. Elle sent, sait même, que lorsque rugit le lion dans la savane, les autres animaux, et surtout la lionne, comprennent que le temps du Roi est venu.

- Oui Monsieur…

Sans que je n’aie à réitérer ma demande, elle écarte largement les pans de sa chemise, tête baissée s’offre à mon regard gourmand. La dentelle est très fine, les motifs rendent la pièce très chic et la transparence n’est pas en reste. Sans en demander l’autorisation je m’approche à nouveau d’elle.

- Je vois bien que tu as les tétons tout durs. La clim ne soufflant pas vraiment froid en ce jour, je pense que la raison de leur état est à chercher ailleurs.
Serais-tu excitée ? Dois-je vérifier ailleurs si l’excitation laisse aussi quelque trace ?

Là, Camille blêmit. Ce qu’elle vit la dépasse complètement. Elle perd pied, tout s’accélère autour d’elle, l’impression d’être comme happée par un train lorsque que l’on se tient trop près de la voie. Elle sent que sa respiration est toute autre, son cœur bat à tout rompre, elle a à la fois froid et très chaud. Son cerveau n’arrive plus à suivre, elle tente de s’accrocher à toutes les branches qui pourraient la sauver mais rien n’y fait.

- Je veux voir tes seins, nus, sans cette jolie dentelle qui certes est des plus sexy mais m’empêche de profiter pleinement. Enlève-moi cela !

De toutes façons, Camille est allée trop loin. Dans sa provocation d’abord, dans la reconnaissance de sa culpabilité et maintenant dans l’acceptation de sa peine ; il faut payer.
Elle se surprend à penser qu’en fait, elle a besoin d’obéir à cet homme, de se laisser mener.
Elle qui s’amuse de ce qu’elle provoque a trouvé quelqu’un pour la mater et elle en éprouve un sentiment très étrange, mélange de peur, de folle envie et d’apaisement.
Elle ne réfléchit plus, abandonne, saisit l’étoffe, ouvre la fermeture et retire la pièce de lingerie libérant sa généreuse poitrine devant cet homme qu’elle… désire. Elle lâche complètement prise…

- Voilà Monsieur… Vous m’avez vaincue je suis à vous, je me sens tellement faible devant vous, je suis perdue et ne sais plus qui je suis, ce qui m’arrive… Ma raison me dicte de vous résister mais je m’offre à tous vos désirs sans véritablement savoir pourquoi.

- Je sais moi pourquoi, je vais te le dire… Tu es une jolie petite bourgeoise qui rêve de se faire baiser par un mec qui ose te dire bien en face, droit dans les yeux, qu’il a le pouvoir de faire tout ce qu’il veut de toi. Tu joues la forte, la séductrice mais au fond tu es fragile, tu as besoin d’être TOI séduite, rassurée. Ta carapace je viens de la briser et maintenant tu es nue devant moi, physiquement ça oui, mais pas seulement !

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