Le réveil du lion

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Cette fois-ci je ne vais pas me faire avoir, une fois, mais pas deux !
Fini le jeu, place à l’action, l’homme reprend les rênes.

- Seriez-vous à votre tour troublée, gênée ? Je vous vois rougir quelque peu Camille.
Pourtant ce que vous teniez tant à me montrer est, je dois bien l’admettre fort agréable à la vue. Auriez-vous d’autres jolis bijoux de ce genre qui mériteraient d’être découverts ?

Camille ne s’attendait certainement pas à ce que j’ose si vite, elle qui pensait avoir, avec tout son charme, la mainmise sur notre rencontre, la voilà à son tour qui bafouille.

- Mais monsieur, je ne rougis pas du tout, je… Cela n’est pas mon genre de, mais, non, mais de quels bijoux parlez-vous ?

Plus elle déclare ne point rougir plus sa gêne est perceptible, plus elle est gênée plus elle rougit.

- Camille, regardez-moi bien dans les yeux cette fois !

L’ordre fuse, il est bref, vif. Il n’est pas dit avec puissance dans le volume mais puissance dans sa force d’impact. C’est un coup de fouet qui fige l’instant, remet en place immédiatement les choses.

L’effet de surprise passé, elle obéît, s’exécute sans aucune résistance. Ses yeux ne sont plus aussi rieurs. Toujours de ce vert captivant, toujours profonds, beaux, mais changés.
Elle ne sourit plus mais cela me permet de la découvrir sous un autre jour, pas moins séduisant.

- Camille ? Ouh ouh !!

- Oui monsieur ?

- Je te trouve très jolie, sacrément bien fichue de ce que je puis voir et j’apprécie ton élégance, dans ta façon de te vêtir et ton langage.

- Merci monsieur.

- Je t’ai trouvée sacrément audacieuse de m’aguicher de cette façon.
Avec une élégance rare certes, mais tu m’as cherché n’est-ce pas ?

L’ingénue n’a plus sa belle assurance du début, elle qui tout à l’heure était si sûre d’elle, de son emprise sur cet homme qu’elle séduirait facilement comme sans doute d’autres avant moi. Je ne l’imagine pas coureuse mais aimant se voir désirée, belle dans des yeux d’hommes.
La voilà peut-être pas vaincue, mais à genoux, prise à son propre piège en fait.
Elle a séduit oui, mais voilà que le poisson qu’elle pensait avoir ferré l’entraîne en eau profonde sans qu’elle ne puisse rien y faire. Ce poisson en plus, ça n’est pas de la petite friture mais cela, elle ne pouvait pas s’en douter.

- Avoue que tu m’as volontairement montré tes seins ?

- Oui je l’avoue… Mais par jeu ! Je ne suis pas de celles que vous croyez !
J’ai simplement besoin de savoir que je plais, que je suis belle et je vous ai trouvé là, endormi, plutôt mignon…

- Plutôt mignon, flatteuse va.

- Pas tant que cela, vous aussi avez du charme et maniez les mots avec une certaine aisance. C’est agréable.

- J’aime jouer avec les mots et m’emploie à les user avec justesse sans toutefois être infaillible. J’aime jouer tout court d’ailleur…et tu as réveillé le joueur !

- Comment cela ?

- Chut ! Tu voulais exhiber tes charmes ? En ce cas je vais t’en donner l’occasion !

- Pardon ?? Comment cela ? Mais ça ne va pas non ? Je ne vais…

CHUT !!

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