J‘ouvre lentement une paupière… La musique, trop relaxante peut-être, le doux balancement du train, la réunion de la veille, tout cela réuni a eu raison de moi, je me suis assoupi et...

- Bonjour monsieur !

Je dois rêver…. En face de moi se trouve une femme d’environ 40, 45 ans, élégante, plutôt grande (de ce que je puis en deviner puisqu’elle est assise), blonde, très souriante.

- Bonjour madame… Désolé je me suis endormi on dirait !

- Oui, on le jurerait ou alors vous simulez très bien !

- Je ne simule jamais !

À peine ai-je prononcé ces mots que son visage, déjà souriant, devient des plus charmeurs, coquin et je devine aisément pourquoi. Elle s’amuse de ma gêne et répond du tac au tac :

- Moi non plus, je préfère que les gens sachent où ils en sont avec moi !

Je souris à mon tour.

- Camille, enchantée. J’ai failli rater le départ tout à l’heure, le temps d’arriver dans la bonne voiture et de trouver ma place, je vous ai trouvé assoupi et je n’ai pas eu le cœur à vous déranger. Je me suis permis de pousser légèrement votre sac, m’en voulez-vous ?

Sa voix, je ne sais pourquoi, me plaît beaucoup. Il est des choses qui ne s’expliquent pas, c’est comme ça, point.

- René, enchanté madame. Je me suis permis de m’installer confortablement pensant que je serais seul dans ce carré. Je crois que je me suis laissé bercer par la musique et le bruit régulier de la voiture sur la voie.

- Je peux m’installer plus loin si vous préférez, il y a de la place de l’autre côté du couloir, vous pourrez reprendre votre sieste qui semblait bien agréable, je vous ai observé un peu.

- Non non, restez au contraire, je suis ravi de vous avoir là.

- Dans ce cas, c’est avec plaisir, je n’avais pas envie de voyager toute seule ou mal accompagnée !

- Seule du coup vous ne l’êtes pas, quant au mal accompagnée, j’espère que vous me direz à l’arrivée que cela n’a pas été le cas non plus.

- Jusqu’ici, c’est très plaisant !