Chapitre 5. Plongé dans l'incompréhension

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Marvin sentit une bulle d'espoir gonfler dans son cœur. Il n'y avait pas beaucoup de greniers où il aurait pu se rendre avec son amie ! Il était d'ailleurs très possible que ce soit le grenier de David ou celui de Sarah.

- Mais c'est très bien ça ! Dans quel grenier aurait-on pu se rendre tous les deux ? Au fait, David était aussi là ?

- Non, je crois qu'on était que nous deux.

- C'est dans ton grenier, c'est sûr ! On n'aurait jamais osé rentrer chez David sans lui et je connais le mien par cœur.

- Oui, c'est possible. Tu veux qu'on aille vérifier ?

Les deux acolytes entrèrent donc chez la jeune fille. L'entrée était spacieuse et aérée. Ils retirèrent leurs chaussures et traversèrent le salon-salle à manger. La pièce était grande et lumineuse. Le soleil entrant par la baie vitrée apportait une douce et agréable chaleur au sein de la salle. Marvin salua l'oncle et la tante de Sarah puis suivit son amie dans le vieil escalier de bois menant au grenier.

- Allez, c'est parti ! lança-t-il.

- Euh, Marvin, c'est parti pour quoi, au juste ?

- On va ratisser ton grenier de fond en comble pour trouver des informations.

- Oh, misère, ça me saoule déjà.

Ils passèrent donc l'après-midi à chercher, fouiller, lire et examiner.

Marvin ne comprenait pas. Ce lieu était la seule option possible ! Pourquoi n'y avait-il rien ? C'était invraisemblable ! Le jeune garçon était en proie à un désespoir le dépassant. Il ne s'était pas rendu compte à quel point ces histoires avaient accaparé sa vie depuis qu'elles lui étaient arrivées.

- Ce n'est pas normal, bafouilla-t-il. On aurait dû trouver quelque chose, n'importe quoi.

Percevant quelque peu les émotions que son ami éprouvait à cet instant, Sarah se rapprocha de lui et mit la main sur son épaule.

- Je suis désolée Marvin. Je sais combien tu as été troublé durant ces derniers jours. Mais il faut se rendre à l'évidence, si les phénomènes qui sont apparus devant toi sont réels, ils n'ont pour autant laissé aucune trace dans ce monde.

Marvin rougit en se rendant soudain compte de la proximité de son corps avec celui de son amie.

Il se dégagea doucement et répondit :

- Euh... O-Oui, tu as raison. Je vais rentrer, merci beaucoup, Sarah.

Descendant les marches d'escalier, puis traversant la pièce, il tenta de se souvenir de tous les éléments qu'ils connaissaient sur ces affaires. Ils n'avaient rien, mais alors rien de rien. Seulement ses propres sensations. Etait-ce une preuve valable, ou même suffisante pour entraîner ses amis dans une aventure, qui-plus-est probablement fondée sur son imagination ? Non, certainement pas, se dit-il en son for intérieur. Il était absolument inutile de poursuivre dans cette voie. Il valait mieux qu'il oublie tout cela. Tout cela quoi, d'ailleurs ? Il ne s'était rien passé, se convainc-t-il.

Il prit le chemin du retour.

Rentré à la maison, Marvin s'aperçut que sa mère lui avait manqué. Malgré son comportement gonflant et lassant, il était finalement heureux de passer quelques moments avec elle, sans penser à rien d'autre. Ils s'amusèrent pendant quelques heures à cuisiner, rire et manger de bons gâteaux faits maison. La peur qu'il avait ressentie dans la rue lui avait fait prendre conscience qu'en réalité, il aimait bien sa vie tranquille, et aussi sa mère. Cependant, nous ne parlerons pas de son père, qui n'était jamais à la maison alors que son seul travail de déménageur lui en laissait amplement le temps (Nous de dirons pas non plus où celui-ci se rendait après les heures qu'imposait son emploi, même le narrateur l'ignore. Ce qui est d'ailleurs très étrange, car celui-ci a tendance à tout voir et tout entendre...).

C'était la première fois depuis longtemps qu'il avait passé autant de temps sans ses jeux vidéos, et qu'il était resté autant de temps avec sa mère au rez de chaussée, également. Après cette surprenante, mais non moins amusante séance de partage, il monta dans sa chambre, le cœur léger. Il ne voyait plus les choses du même œil. Après tout, du moment où tout allait bien dans sa vie, il n'avait pas de raison de se plaindre.

Mais le lendemain, alors qu'il se sentait, enfin, détendu, le jeune garçon ressentit une impression de malaise qui dura toute la journée. Son obsession revint soudainement à la charge. Il se sentait épié, observé, espionné par quelqu'un d'étranger. Mais bien entendu, lorsqu'il en parla à ses amis, ceux-ci se montrèrent des plus dubitatifs :

- Euh, Marvin, arrête un peu ta parano, tu veux. D'ailleurs tu ne pensais pas ça ce matin. Tu changes bien vite d'opinion. Je sais que ce qui t'est arrivé était bizarre et tout ce que tu veux, mais c'est fini maintenant. Il faut passer à autre chose, disait Sarah.

- Ouais mon vieux. Et si quelqu'un te suivait, on l'aurait déjà grillé, tu ne crois pas ? approuvait David.

Non, pas si ce quelqu'un est cette chose faite d'ombre, comme l'autre coup, songea-t-il.

Cependant, il n'exprima pas sa pensée à voix haute, connaissant les réactions qui en résulteraient.

Il rentra donc, fatigué de toute cette agitation absolument incontrôlable dans sa vie.

Ce soir-là, en faisant ses devoirs, il pensait aux autres collégiens de son école. Comment faisaient-ils pour se concentrer sur leurs devoirs, le soir, alors qu'ils étaient entourés de loisirs tous plus intéressants les uns que les autres ?

Lui, il lui arrivait, parfois, d'être « dans la lune ». Même s'il n'avait pas de rêve spécial en tête, il appréciait quelquefois se perdre dans des vagues d'irréalité, en songeant à tout et à rien. C'est ce qui lui arriva. Pour des adolescents tels que lui, il était bien normal de penser à autre chose qu'à ses études. Quelle idiotie ! Il ferait mieux d'écouter en cours plutôt que de rêvasser à longueur de temps ! (Précisons tout de même que l'auteur de cette histoire a encore, à l'heure actuelle, une mentalité d'enfant, et qu'il lui est arrivé...humm... « occasionnellement », dira-t-on, de ne pas écouter son professeur).

Pendant les jours suivant celui-ci, Marvin garda cet étrange sentiment d'être surveillé. Il essayait d'en faire abstraction. Il ne servait à rien de s'attarder sur cette sensation, puisque, de toute façon, il ne pouvait rien y faire. Il finit par s'y habituer et sa vie retourna à sa tranquillité, et il fut une fois de plus apaisé. Les semaines passèrent, et malgré ce sentiment toujours présent, la vie avait repris son cours. Il ne se serait pas plaint, cette fois-ci, de la banalité de son existence. Cependant, vous, lecteurs, voudriez vous exclamer : Quel ennui ! (enfin, je l'espère). Ne vous inquiétez pas, le meilleur est à venir.

Car, comme précédemment, ce ne fut que le calme avant la tempête, une tempête à laquelle Marvin et ses amis n'étaient pas préparés.

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