14 mars 2021 (À l’ouest, rien de nouveau)

2 minutes de lecture

Elle : « Les différentes batailles d’Ypres ?

Moi : - Non.

Elle : - La bataille d’Arras de 1917 ?

Moi : - Mouais…

Elle : - La bataille de la Lys ?

Moi : - Ça, oui.

Elle : - En même la dernière offensive allemande, dite "opération Georgette" ?

Moi : - Mmm, possible.

Elle : - La Somme, 1916 ?

Moi : - Oui, mais…

Elle : - La bataille de Bullecourt ?

Moi : - Ça dépend.

Elle : - La crête de Vimy ?

Moi : - Pareil.

Elle : - La bataille de Neuve-Chapelle de 1915 ?

Moi : - C’est limite.

Elle : - La bataille de Fromelles ?

Moi : - C’est encore limite.

Elle : - Cambrai et les tanks ?

Moi : - C’est OK.

Elle : - La bataille de Passchendaele ?

Moi : - Aaaah non ! Pas du tout !

Elle : - La bataille de Messine, 1914 ?

Moi : - Encore non !

Elle : - Et la bataille de Messine, 1917 ?

Moi : - Mais non, enfin ! C’est au même endroit ! Tu sais, pour pouvoir passer la frontière et aller en Belgique en ce moment, il faut être au minimum en état de réanimation dans une ambulance.

Elle : - Purée, c’est dur de revisiter la ligne de front de la Première Guerre mondiale ces jours-ci !

Moi : - M’en parle pas ! Entre le confinement du Dunkerquois et du Pas-de-Calais le week-end, la frontière avec la Belgique qui reste étanche, les déplacements dans les autres départements déconseillés et le couvre-feu de 18 heures, le champ des possibles s’est singulièrement rétréci.

Elle : - Ah, la Grande Guerre… Quand je pense que les mecs à l’époque n’avaient même pas de Twingo dans les tranchées pour leur soutenir le moral !

Moi : - Non, mais les chars Renault existaient déjà. Cela dit, je ne suis pas sûre que la vue d’un tank faisait frétiller de bonheur le Poilu au fond de son boyau.

Elle : - Tu te rends compte de la chance que tu as avec moi ?

Moi : - C’est difficile à évaluer comme ça.

Elle : - N’empêche, avec toutes ces restrictions… T’es sûre qu’on ne fait pas partie des confinés ?

Moi : - Non, on est simplement sous surveillance et cernés de toutes parts.

Elle : - L’univers est devenu tout riquiqui en un an. Même le dialogue franco-allemand a disparu du parking depuis l’an dernier. Saleté de virus !

Moi : - Tout n’est pas imputable au coronatruc…

Elle : - Mais ça fait beaucoup de mauvaises nouvelles à cause de la COVID pour vous, les humains…

Moi : - Mais non, voyons ! Il y a aussi la saveur incomparable de la nouveauté, la fraîcheur d’habitudes totalement inédites ! Qui aurait pu par exemple s’imaginer qu’un jour, se présenter à la banque avec un masque serait considéré comme tout à fait normal ? Quant à moi, je suis devenue plus attentive à ce que les gens mettent dans leur caddie au supermarché.

Elle : - Uh ?

Moi : - Eh ben oui : tous ceux qui ne prennent pas de papier toilette à l’heure actuelle font partie des saligauds qui nous en ont privé il y a un an et qui ne sont toujours pas arrivés à la fin de leur stock… »

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