Surhumain

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Prophétie


L’histoire de l’humanité prendre fin a l’avènement du surhumain, et cela est notre affaire. Quant au reste de l’humanité, elle se condamne à vivre une souffrance différente, un plaisir différent, une conviction différente jusqu’à s’abolir elle-même par dégout, par désespérance, par folie.


Décadence de la noblesse


Hier, le surhumain était un arbre puissant dressé au bord de l’humanité, dont les branches poussaient au-delà du gouffre de l’histoire. Les hommes supérieurs s’y reposaient souvent, observant de si haut le reste de ses frères marchant vers la chute inévitable. Nous avions notre abri, il nous suffisait de peu, alors la beauté était conquise contre nos instincts – et cela était une guerre assez violente pour nous contenter pour l’éternel retour, de toute autre batailles.

Du haut de son arbre, l’homme supérieur n’entendait pas la gangrène rongeant peu à peu le cœur de son soutient. Le surhumain est malade. La modernité attaque ses racines, perturbe son équilibre, le menace de chuter. Leurs machines broient, inévitablement. Nos plaies se multiplient, la rouille et l’infection attaque nos cœurs, nos joies et nos plus nobles pensées. Il nous devient si dur de se concentrer.

Bien sur, l’arbre s’est défendu, Nietzsche a existé, mais cela restait dérisoire – malgré l’importance de l’évènement.

Malgré le Zarathoustra, de minables contradictions nous abattent d’un seul lamentable souffle, comme si nous n’étions rien, nous les hommes supérieurs, face aux si petites chose que sont l’abattement, la perte d’initiative et le désir décadent. Comment peut-on se laisser si faible quand nos prétentions et notre volonté sont celle de l’existence ? On meurt devant nos écrans, on meurt de fatigue a ne savoir se coucher tôt, de lâchetés du confort matérielle, de ne jamais saisir son temps et de courir, et de courir pour se fatiguer et ne plus rien faire de grand, de révoltant, d’immorale.

Nous sommes constamment humiliés par notre dépendance à la marchandise, par notre impuissance à l’action. Il ne reste rien de notre fierté. On oublie si vite nos victoires. On demeure insatisfait, rabaissé et, parfois orgueilleux d’avoir perdu le pouvoir de se mettre en mouvement. Bien que notre esprit veut s’étendre par-delà cette morale moderne, notre âme désarmée nous l’interdit. Face à nos désirs de puissance, rien d’autre que des réactions profonde d’instincts, pouvant eux trouver force dans la décadence omniprésente.

On plonge pas à pas dans cette merditude qui rend la masse si méprisable. On oublie nos rêves, nos mots, notre devoir. Pourquoi ?

L’humanité à nos racines, leurs machines pénètrent dans nos chairs et nous devenons un peu plus chaque jour leurs mécaniques froides et lâches. La décadence à évoluée, son support matériel hier si inoffensif, s’envolant d’un geste de la main, a tant investit dans l’omniprésence et la perversion qu’elle se trouve aujourd’hui en situation de nous empoissonner. Ses griffés si finement plantés dans nos instincts, notre corps – ce traitre – nous contraint a la soumission.

Notre isolement impossible, le nihilisme devenu accessible et naturelle, si apte a la symbolique, au plaisir et l’asservissement, si doué dans la tromperie de l’inconscient : la fatalité de notre destin ne se pose plus si facilement. Hier la nature et les rapports sociaux nous l’imposaient : quand est il maintenant ? Nous avons perdu notre appuie naturel. Qu’est devenu la terre de Nietzsche, notre héritage ? La modernité l’a rendu presque stérile par son poison mortel.

Nous avons perdu notre abri.


Exode


Le sens historique nous est offert, alors le votons tous : l’avenir sera un père dangereux. Nous acceptons cela avec une solennité profonde : au dernier ressort, nous voulions vivre en petit groupe, permis les communautés de l’histoire, dans le grand cycle permanent de l’invention et la réinvention de l’existence. Mais le cycle fut rompu. Voilà ce que l’instant a de grandiose et de terrifiant : de la matérialité est née un monstre, de ce monstre la fatalité artificielle de la fin du monde.

L’exode approche. Aucun lieux n’est sans danger. Notre abri – la lenteur de l’être humain – fut brisé. Dorénavant, la sécurité, c’est la violence, l’avenir, c’est la palissade. La science est allée trop loin. Aux lieux de s’arrêter a la gaya scienca, elle nous offre maintenant les équations qui nous condamne – preuves d’une réalité qu’elle a elle-même construite, par simple volonté névrotique de vérité.

La fin approche. Notre fin n’est pas tragique – l’angoisse ne l’est jamais.


Médecin


Les instincts contre nous, sans projection, sans sentiment de sécurité ou de valeur naturelle, quand la seule voit possible est le néant et le danger, il faut une foi et une autodestruction typiquement Nietzschéenne pour avancer. Mais coincé entre la rassurante merde marchande et le saut vers le néant, baladé entre angoisse, bêtise et souffrance, entre humiliation et vaines promesses, entre surcompensation et misérabilisme, nous n’arrivons a rien bâtir.

Comment avancer sans spiritualité ? Comment aller vers elle si nos instincts nous bloquent ? Avancer seule vers sa destruction, sans mot, sans ami, sans livre. Mourir seul avec soi, voici le véritable visage de l’élévations. Espérais-tu une chose plus héroïque, populaire, une belle histoire à raconter ? Mourir seul avec soi : rien d’autre. Qui ose ? Les fous, oui. Alors sois fou.


Maxime


Avancer, de telle sorte qu’il ne reste que cette angoisse de la fin du monde. Former une communauté telle une nouvelle aristocratie spirituelle, puis se sauver du monde, vite, très vite.


Autre leçons de vie


Surmonter, ce n’est pas affronter, ce n’est pas supporter et souffrir dans l’évocation permanente du poids : Jésus n’a pas surmonté la croix, il la tirer comme un mourant. Non, notre destin n’est pas là : surmonter, c’est passer autre, c’est laisser le mal désarmé, devenir plat et insignifiant : en pratique, c’est un peu de raison pour beaucoup de rire.

Affronte et souffre : tu deviendras une bête de trait, bon à retourner la terre stérile d’une âme usé et affaiblit.

Surmonte : tu deviendras un enfant, remplit de force vitale et d’ingénieusité pour te maintenir a cet état sublime. C’est autrement plus dangereux, loin de nos conceptions habituelles du danger – elle est pourtant la plus vitale de toute, la seule chose de nécessaire – seule accomplissement dont ton cœur prétentieux ne sera jamais se satisfaire.


Antéchrist


Dans un monde de la consommation, la question du sauveur n’est pas de savoir quoi offrir à la masse : il s’agit maintenant de prendre. Il faut détrousser l’humanité de ses poisons, de ses convictions, de sa fausse philosophie, de sa volonté de destruction.

Qu’il est sain de se détruire pour l’existence. Qu’il est sain et profondément voulu par chacun de se débarrasser des peurs, du doute, du misérabilisme qui condamne l’homme a une non-vie, à la caricature absurde et insupportable de la modernité.

L’homme à déjà conquis les conditions matérielles de son bonheur depuis des siècles : tous ce qui fut appris sera, par le sauveur, détruit. Que l’homme se retrouve face à soi-même, voilà ce qui importe d’offrir – l’humain est trop riche et incapable de pauvreté, il lui faut une main dur, une épée ennemie, un voleur pour qu’il se libère.

Une âme aux oreilles si longues qu’il aurait apprit auprès du capitalisme l’essence même de la décadence, jusqu’à en faire une science – et a force d’initiative et de création, il sera parvenu a un antidote.

Voici notre nouvel antéchrist : notre œuvre parfaite, notre dernier livre.


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