Chapitre 5

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Patte d’Encre et moi passons plusieurs jours et plusieurs nuits à visiter la ville dans les nuages. Tous les habitants ne parlent plus que du Vieux Train et du petit chat qui a voyagé dedans. Ils sont tous très gentils avec Patte d’Encre, l’acclament comme un héros. La boulangère lui offre chaque matin un bol de lait, le poissonnier lui donne du poisson frais, le directeur de l’école le laisse faire la sieste dans la cour de récréation…

Et puis un matin, alors qu’on est sur la muraille pour regarder le jour se lever, on entend un sifflement familier.

Vite, Patte d’Encre descend l’escalier et rejoint la gare en briques. Pour la première fois, malgré ses grosses pattes noires, le petit chat ne trébuche pas.

Nous voilà sur le quai. Le Vieux Train avance et disparait dans le tunnel sombre, à l’autre bout de la gare. Son ronronnement s’éteint puis il y a un grincement métallique. Le Vieux Train doit être sur la plaque tournante. Après, on entend à nouveau le ronronnement mécanique et le Vieux Train ressort du tunnel, locomotive la première, prêt pour un nouveau voyage !

Tchouchouchou… Tchouchouchou… Sa cheminée crache de la fumée blanche qui flotte sous les poutres du plafond de la gare. Le Vieux Train s’arrête dans un soupir de fumée. Clac ! Les portes des wagons s’ouvrent et Thomas descend.

— C’est génial ! s’exclame-t-il. Grâce à toi, les habitants de la ville ont décidé de sauver le Vieux   Train !

Patte d’Encre n’en revient pas. Grâce à lui, vraiment ? Mais il n’a rien fait !

Tap-tap-tap.

Le bruit de dizaines de pas emplit la vieille gare et des dizaines de personnes avec des valises descendent l'escalier. Il y a des enfants, des parents, des grands-parents…

— Ils veulent tous voyager à bord du Vieux Train, maintenant ! explique Thomas à Patte d’Encre.

Et voilà les voyageurs qui montent dans le Vieux Train.

— Tu veux monter ? demande Thomas.

Patte d’Encre secoue la tête.

— Non, je n’ai pas encore visité toute la ville.

Thomas est un humain, alors il ne comprend pas. Car les humains préfèrent donner leur langue aux chats qu’apprendre la langue des chats, c’est bien connu. Pourtant le jeune homme sourit et hoche la tête.

— Au revoir, Patte d’Encre !

Les portes se referment. Clac ! Le Vieux Train siffle joyeusement, Thomas remonte dedans et hop ! Le Vieux Train redémarre.

Vite, Patte d’Encre ressort de la gare et court vers la muraille. Vite, vite, il grimpe le long escalier. Il s’arrête au sommet de la muraille. Là, au loin, sur les rails sous l’eau, il voit le Vieux Train avancer. On le voit bien, avec sa grosse locomotive noire, son tender, ses wagons verts et sa cheminée qui crache sa longue fumée blanche ! Il avance, au milieu du reflet des nuages et du ciel.

C’est étrange, Thomas m’a appelé Patte d’Encre, songe le petit chat. Comprendrait-il vraiment la langue des chats ?

Au loin, le Vieux Train disparait.

Bientôt, même son ronronnement mécanique s’éteint. Il ne reste qu’un léger parfum de fumée qui flotte dans l’air.

Patte d’Encre sourit.

Un jour, il remontera à bord du Vieux Train et rentrera chez lui. Ou alors…

Le sourire du petit chat s’élargit, ses moustaches se retroussent.

Ou alors il continuera son voyage jusqu’à l’autre terminus, tout au bout du sud. Mais ça, ce sera un autre voyage et une autre histoire…

Fin…

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