Prologue - Izaac -

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L’histoire que vous vous apprêtez à lire est celle d’Izaac, jeune et intrépide tiefelin vivant caché dans les montagnes avec ses parents et ses confrères.

Haïs par l’entièreté des Iirlyniens, hors son village, pour son sang démoniaque, ni lui ni sa famille n’avaient imaginé qu’il deviendrait le roi préféré de l’Île, même des djinns. Non, rien n’aurait pu leur faire penser qu’il ne connaîtrait un tel succès ni un tel rôle, pas même le rayon de soleil de sa vie. Et puis, un roi au pouvoir, cela n’était jamais arrivé.

Mais son histoire, son destin n’aurait probablement pas pu basculer sans l’arrivée de la fille aux cornes, sans sa nomination ni sans le secret qui l’entourait telle une brume. Et puis, il y avait-elle également, et son rôle n’avait pas été des moindres après tout…

Nul n’aurait pu prévoir la suite des événements suite à ce fameux jour, non, le jour du changement, comme il fut appelé, fut alors considéré et marqué comme jour important dans le calendrier iirlynois et il est célébré chaque année par une petite communauté d’habitant qui connaît la vérité.

Notez-le bien, car il s’agit de la date où l’Histoire d’Azuria changea à jamais et qu’une nouvelle ère débuta !

Ce jour n’était autre que Nâadî, 21 Brümaîre de l’an 2021 .

Rêve d’Izaac dans la nuit de Diosédî, 17 Brümaîre au Bethedî, 18 Brümaîre de l'an 2021.

Cours. Ne t’arrête pas. Cours.

Je ne savais ni où j’étais ni où je me dirigeais, mais je me déplaçais aussi vite que je le pouvais sans regarder derrière moi.

De toute manière, je n’avais désormais plus le choix, c’était cela ou la mort et je ne voulais pas mourir.

Cours. Ne t’arrête pas. Cours.

Je sentais le danger et ressentais un étrange frisson parcourir le moindre centimètre carré de ma peau. Mais je n’avais pas pour autant froid, non, je n’avais pas chaud non plus.

J’avais juste peur. Réellement peur.

Les larmes sur le point de s’écrouler sur mes joues, je les chassais d’un geste las, plus affectueux que je ne l’aurais cru.

Arrête-toi.

Stoppé net, je tombais à genoux sur le sol, tentant tant bien que mal de reprendre un souffle normal.

Mes sens restaient cependant en alerte, il allait arriver quelque chose, je le savais. Vite.

Cela allait arriver d’ici peu. Rapidement. Oui, cela allait arriver, je le sentais. Mais pourtant… Pourtant quelque chose n’allait pas, quelque chose clochait et je n’arrivais pas à mettre le mot dessus.

C’est là.

Et puis, sans comprendre, je me mis à crier. Crier le plus fort que je pouvais, je le lui devais. Il fallait que je le trouve. Rapidement… Alors, je recommençai. Je me devais de crier, crier à en perdre haleine jusqu’à sa réponse. Et j’allais l’entendre, je le savais. Il m’appellerait, répondrait à cet appel.

Grimpe. Grimpe. Grimpe.

Je frappai mes mains l’une contre l’autre avant de cracher dedans. J’avais vu le bucheron du village le faire plus d’une fois. Cela améliorer le grip, avait-il expliqué.

Mais où grimper ?

Alors que je me mis à regarder autour de moi, je remarquai avec stupeur que ma vue n’était pas aussi bonne qu’habituellement. Comme si je n’étais plus un démon…

Heureusement, Ao était haute et pleine ce soir, et malgré ce défaut qui m’affectait, je finis par trouver un pin robuste avec des branches assez basses pour que je puisse grimper.

Continu. Ne t’arrête pas.

L’ascension fut bien plus difficile que prévu. Encore une fois, je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Où était passée mon agilité ? Ma force ? Ce qui faisait que j’étais moi, Izaac, le tiefelin de la montagne…

Une fois en haut, je me remis à hurler son nom au firmament. La tête tournée vers l’immensité étoilée, je priai les Dieux pour m’aider. Il le fallait, je devais le trouver…

Regarde. Regarde. REGARDE.

Mes dents s’entrechoquaient, ma respiration était faible, difficile et de la buée sortait de ma bouche. J’étais désormais frigorifié. Mes larmes se glaçaient au contact de ma peau pour former de petits glaçons sur mes cils. D’où venait donc cette fatigue qui prenait possession de mon corps ?

Regarde. Regarde. REGARDE.

Les paupières à moitié closes, je bataillais avec moi-même pour continuer à les faire battre. Mais où était-il ? Pourquoi ne répondait-il pas ?

Jérémy.

Jérémy.

« JÉRÉMY ! hurlais-je de nouveau avant de tomber en avant. »

Je dégringolais de l’arbre. J’allais m’écraser. Je tombais, tombais, tombais et le sol ne faisait que de se rapprocher… J’allais mourir.

Izaac se réveilla en sursaut, le cœur battant la chamade, la respiration coupée et le corps tout tremblant et tout transpirant. Reprenant peu à peu son souffle, il retira la couverture de laine pour se rafraichir. Un frisson parcourut son corps lorsque ses pieds touchèrent le sol en pierre glacé. Les yeux ouverts, le jeune tiefelin parcourait la pièce qui l’environna sans se soucier de l’obscurité plus que présente. Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas fait de tel cauchemar…

« Et merde, c’était quoi ça… J’en ai encore des frissons et n’ose pas fermer les yeux… »

Le jeune adulte se leva alors, décidé à oublier ce dont il venait de rêver par le biais d’une douche fraiche. Un regard vers l’extérieur lui annonça la couleur de la journée qui l’attendait. La journée serait chaude et le travail en quantité malgré la présence faible de fruits et légumes cette année-là.

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