Yoyo

Une minute de lecture

J'avais annoncé quelques démissions au chapitre trois ; je ne m'étais pas trompé. On fuit par malaise face à ce que l'on croit y deviner, et j'ose penser que l'on devine juste, partiellement du moins, mais que l'on ne comprend pas assez. C'est tout le problème, partout autour du problème : on ne comprend pas assez, on ne fait que semblant de comprendre, et pour cela on se fixe sur l'axe de compréhension préétabli – on croit au bon camp.

Comme dans sa tombe, la vérité se retourne en fantôme contre-funambule, les pieds en l'air palpant la corde, la tête ahurie, dans l'éparpillement du dessous, en clartés de génome parmi les néants de choix, d'individus. Les « pourquoi » et les « comment » dérivent au mauvais endroit, le langage oublie l'intuition du signifiant. Le débat est mort sans avoir eu lieu ; par crainte des croisades de la vérité, il a protégé ses déments sous les boucliers du mensonge. Les « oui » de fiction refusent désormais de jouer avec les « non » du réel, qui ont pourtant la générosité des trampolines pour les corps avides de postures.

Avide de postures puisqu'elles jouent, je saute et rebondis, assumant sans peine, cabriole en jeu de mots, toutes mes transes et mes phobies, de bond en bond j'emplis d'espace sacré les hauteurs de mes pas, puis les creux de leurs élans, je m'amuse dans un dépit hilare ; je suis un yoyo d'épanouissement sous les défaites du bon sens.

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