Bon pied bon œil.

de Image de profil de BeezarBeezar

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Réveillée par le soleil qui perçait à travers la fenêtre, c’est aveuglée qu’elle se redressa péniblement. Elle se tourna vers le bord du lit pour tourner le dos à son agresseur. La bouche pâteuse, l'œil hagard, elle plongea son pied dans une matière visqueuse chaude. Pas le talon, ni même la plante, mais bien ses orteils. Elle ferma les yeux et inspira profondément.

L’odeur vint à ses narines et c’est à cloche-pied, le cœur au bord des lèvres, qu’elle se dirigea aussi vite que son corps encore engourdi de sommeil le lui permit vers la salle de bain. Vacillant, elle se prit l’embrasure de la porte de sa chambre dans l’épaule, rebondit sur le mur opposé et s’écrasa sur son parquet tartinant au passage d’une trace marron son beau papier peint fleurit. Son menton se tordit tandis que ses dents mordaient sa lèvre inférieure, mais après une profonde inspiration elle se dit que terminer à quatre pattes ne serait pas un total déshonneur. Elle se redressa sur ses genoux, son pyjama de satin blanc glissait légèrement. C’est à ce moment que Floky arriva, démontrant à sa maîtresse toute sa joie et son amour avec sa langue poisseuse et odorante partout sur son visage. Elle continua tout en repoussant l’animal imposant de l’un de ses bras. Le chien gravitait autour d’elle comme un moustique, mais elle fixait la salle de bain avec la détermination de Rocky. Elle lutta pour fermer la porte derrière elle et souffla contre celle-ci.

Ses vêtements ôtés, il est certain que cette douche serait salvatrice. En équilibre, elle entra dans la cabine, alluma l’eau chaude et attendit quelques instants. Quelques instants, puis un peu plus. Avait-elle seulement bien tourné la poignée vers le rouge ? Oui.

Bon. Elle ne lava que son pied. Elle passerait son visage à l’eau froide dans le lavabo.

Elle décida qu’elle ne nettoierait sa chambre qu’après un café. Ce café sonnerait le glas de la misère humaine, de la honte et de la déchéance de cette matinée. Ce café était porteur d’espoir.

C’est habillée de son pantalon beige et de son chemisier blanc qu’elle alluma la cafetière. Le temps qu’elle chauffe, elle enfila une paire de chaussettes puis glissa sa tasse sous les becs verseurs. Lorsqu’elle appuya, la machine se mit en route dans un grincement aigu de grains broyés puis, plus rien. L'icône du réservoir d’eau clignotait. Elle le remplit et sourit, mais toujours rien. Ah, c’était au tour du bac de marc. Elle le vida, le replaça et enfin le breuvage doré s’écoula dans deux filets mousseux. Lorsque sa tasse fut remplie, elle attrapa la hanse et huma ce doux parfum qu’elle aimait tant. Cette matinée prenait malgré tout une douce tournure. Elle se dirigea vers sa fenêtre, les oiseaux chantaient gaiement à cette heure-ci et elle appréciait les écouter. Sa chaussette droite s’imbiba d’un liquide tiède puis pris dans sa foulée, la gauche la rejoignit.

Elle baissa la tête et fixa ses deux pieds baignant dans la flaque jaune ; rien à faire, cette journée allait définitivement être doucement compliquée.

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En réponse au défi

Réveil en douceur

Lancé par Marie Lune

Bonjour,

Je vous propose d'écrire tout l'inverse du titre.

J'aimerai que vous écriviez un reveil catastrophique sur le ton de l'humour.

Contrainte : Aucun dialogues, que des descriptifs ^^

Commentaires & Discussions

MurphyChapitre2 messages | 1 an

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