Chapitre VI

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Je me souviens très clairement d'une période de ma vie. Ça doit faire cinq ans maintenant. J'en avais moi-même 18 à l'époque, et j'étais heureux.

Je me souviens oui, ce soir-là... Le regard de mon père, bienveillant. Et celui inquiet de ma mère alors que nous vivions encore tous sous le même toit. Je venais de rentrer avec Clay. Je garde en mémoire cette façon un peu solennelle qu'il a eu de saluer mes parents et qui m'a fait rire aux éclats à l'époque. Les mots de mon père qui me disait discrètement de bien me protéger, tout cela accompagné d'un sourire timide avant qu'ils ne quittent l'appartement avec ma mère. Je me remémore les baisers que nous échangions, Clay et moi, pleins d'assurance et de maîtrise, tout cela à force de pratique depuis que nous nous connaissions, et ensuite, allongés l'un contre l'autre sur mon lit, vinrent les premières caresses en dessous de la ceinture.

Ensuite nous avions fait l'amour pour la première fois, notre première fois à tous les deux. Un peu maladroits certes, laborieusement sans doute, mais avec tellement de passion.

Je me remémore tout ça, mais aujourd'hui je n'ai plus 18 ans, aujourd'hui j'en ai 23, et je suis seul dans le salon fumant clope sur clope et finissant tout juste une bouteille de vodka commencée une heure plus tôt.

Un sentiment d'oppression me prend soudain, l'impression de manquer d'air, alors je me change rapidement et je quitte les lieux, avec la certitude de devoir aller ailleurs, voir d'autres personnes, et loin de cette chambre à coucher où j'ai fait l'amour la première fois et tant d'autre fois ensuite avec Clay.

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Je suis en face du bâtiment. C'est une boîte de nuit, un établissement gay. Les néons multicolores sur la façade me font mal aux yeux, et je termine ma clope à quelques pas de la porte d'entrée. Ce soir je porte mes converses rouges, un jeans noir, et un T-shirt blanc sur lequel est écrit "simply irresistible" en lettres noires, immenses. Je jette mon mégot dans une flaque d'eau, il 23h57 quand j'appuie sur la sonnette d'entrée de cette boite de nuit.

La porte s'ouvre, un beau mec me fait signe d'entrer sans un mot, et quand je passe à côté de lui je me rends compte qu'il fait bien deux têtes de plus que moi et je me promets d'éviter de faire des conneries ce soir. Je paye mon entrée avec ma carte, puis la première chose que je fais ensuite, c'est me rendre au bar pour demander un whisky/coca, que je bois en observant la salle face à moi.

Il y a du monde malgré qu'il soit encore tôt, il y a même quelques mecs qui me plaisent bien, je perçois quelques regards insistants, et je me dis qu'il risque d'y avoir de belles opportunités ce soir. La musique par contre, est vraiment merdique, mais pour danser ça devrait le faire, surtout après quelques grammes de plus. Je finis mon verre d'un trait et en demande un second presque aussitôt. Le barman est sexy et quand je lui dis ce que je veux, il me fait un petit sourire qui ne trompe pas.

-Je t'ai jamais vu ici... C'est la première fois que tu viens ? Il demande ça en hurlant presque pour couvrir le son de la musique.

-Non, mais ça faisait bien longtemps que j'étais pas venu.

-Et t'es venu seul ce soir ?

J'avais raison pour le sourire.

-Ouais. Pourquoi ?

Il me dit quelque chose que je ne comprends pas, mais avec un regard si torride que je parviens aisément à l’imaginer. Un type débarque alors et commande plusieurs bouteilles de bière, certainement pour lui et ses potes. Le barman semble désolé de devoir mettre fin à notre petit échange, du moins c'est comme ça que j'interprète sa petite grimace à mon intention. Je le laisse à ses occupations, et me dirige d'un pas assuré vers le fumoir.

Il n'y a là que deux lesbiennes d'un côté, et trois mecs qui semblent fumer clopes sur clopes de l'autre. Les trois mecs sont bien plus âgés que moi, et les trois me regardent avidement tout en tirant sur leurs cigarettes. Je suis maintenant dos à eux, et ici la musique est moins forte, et j'arrive à capter quelques bribes de conversation. Les lesbiennes parlent couture, et les mecs... Eh bien, il semblerait bel et bien qu'ils parlent de mon cul, et qu'ils soient bien trop bourrés pour se rendre compte que je les entends. Leurs remarques sont crues mais plutôt élogieuses, et je commence à fumer sans vraiment savoir comment réagir.

__________

J'écrase mon mégot dans un des cendriers encore vide, et maladroit, me brûle les doigts. Il semblerait que la quantité d'alcool que j'ai ingurgitée ce soir commence à faire sérieusement son effet. Je retourne au bar, et je suis déçu de me faire servir par un autre mec, beaucoup moins sexy celui-là. J'avale quelques gorgées d'alcool qui me semblent particulièrement chères pour le goût que cela a... Et me dirige enfin vers la piste de danse.

Au début c'est incertain. Quelques pas, des mouvements qui me semblent très maladroits, puis je me laisse aller, je suis là pour ça après tout. Tout tourne autour de moi, je dois être ridicule à bouger de la sorte, mais j'attire l'attention de plusieurs mecs, et un gars en particulier s'approche de moi.

Il est blond, pas franchement laid, ni vraiment très beau non plus, mais il a un sourire excitant. En vrai, il est tout à fait correct. Il ne porte rien sous sa chemise qui est grande ouverte, laissant entrevoir un torse imberbe et joliment musclé. Je suis dos à lui, et il se colle à moi, ses mains se posent sur mes hanches, et il me donne le rythme, nous dansons tous les deux de concert. Je ne dis rien, une main vient se poser sur mon ventre, et des lèvres sur ma nuque, et il me serre tout contre lui. Il semble très excité, en tous cas moi je le suis, je ne sais pas si cela vient de l'alcool, mais j'ai soudain très envie de ce mec.

Ses gestes, ses caresses, sont très sensuels. Je me tourne face à lui tout en continuant de danser, il est un peu plus petit que moi, mes mains passent sous sa chemise, je touche sa peau, il est brûlant. Ses lèvres m'attirent, je ne me pose pas plus de question, je l'embrasse.

Je perds la notion du temps, nous dansons, nous enlaçons, nous embrassons tous les deux pendant des minutes, peut être des heures… Sous les regards envieux de toutes les personnes présentes ce soir. Et à un moment, il me demande si je veux aller chez lui, j'hésite un instant, il me roule une pelle démentielle, et je lui dis oui.

__________

Dans la rue nous marchons côte à côte, et régulièrement nous nous arrêtons, pour nous embrasser, nous caresser, l'excitation monte progressivement. Je ne me souviens même pas du chemin que nous avons pris pour nous rendre chez lui, j'ai déjà eu beaucoup de difficultés à marcher droit sur la majeure partie du trajet.

Il habite un appartement au premier étage, le code d'entrée se termine par 13A, et je me rends compte que j'ai la faculté étrange de me souvenir de choses complètement insignifiantes.

Ensuite je me retrouve assis sur un canapé, il me propose un verre, et j'accepte sachant pertinemment que c'est une bien mauvaise idée. Il me sert un verre de vin, un très bon vin d'ailleurs, et j'en savoure le parfum avant d'y tremper mes lèvres avec plaisir.

Il a mis de la musique, et je crois reconnaître "Stuck In The Sound" mais je n’en suis absolument pas sûr, et il vient ensuite s'asseoir à mes côtés. Je l'observe avec plus d'attention cette fois, il a 26 ou 27 ans je dirais, une peau très claire, et toujours ce sourire excitant.

-Tu es vraiment magnifique. Il dit en me regardant droit dans les yeux, et ça me met un peu mal à l'aise.

Je ne réponds pas, me contente de poser mon verre sur la table en face de moi, et de coller mes lèvres contre les siennes tout en grimpant sur lui. Il répond à mon baiser avec envie, je passe ma main dans ses cheveux, je le décoiffe, et ça m'amuse, il semble apprécier, il est mignon les cheveux en bataille.

-Tu as... Enfin... On peut aller dans la chambre peut être...

Ces quelques mots susurrés à son oreille... Il ne lui en faut pas plus, il se lève et m'emmène avec lui jusqu'à la pièce d'à côté, ou j'ai le plaisir de découvrir un grand lit qui ne demande qu'à nous accueillir. Ni une ni deux nous voilà l'un sur l'autre, ou plutôt devrais-je dire, le voilà allongé sous moi, ma bouche, et ma langue parcourent son torse, c'est un mec chatouilleux.

Je suis assis à califourchon sur lui, sous moi je sens son sexe durcit par l'excitation, je me redresse, retire sensuellement mon T-shirt, et profite du regard envieux qu'il porte sur moi, et presque immédiatement il caresse mon ventre et mon torse, avant de me basculer sur le dos. Cette fois c'est lui qui est au-dessus de moi, il m'embrasse, mais moi je ne tiens plus, l'excitation est trop grande, et je lui fais comprendre en appuyant doucement sur sa tête afin de le diriger sur une autre partie de mon anatomie. Avec un sourire, son visage arrive au niveau de mon jeans, ses mains retirent un à un et très rapidement les boutons de mon pantalon. Je me laisse faire, docilement, même si rester ainsi, allongé sur le dos me donne de légers vertiges.

Très rapidement, mon sexe en érection se retrouve entre ses mains, et je ne peux retenir quelques gémissements alors que je sens sa langue glisser sur mon gland, ce qu'il me fait est merveilleux, a moins encore une fois que ce soit l'alcool qui brouille mes sens...

-Ça te plait ?

-Ouais mais vas-y t'arrête pas ! Je réponds en appuyant de nouveau sur sa tête en direction de ma queue.

Non sans déconner ce mec sait se servir de sa bouche. Il continue à me pomper plusieurs minutes et cette fois c'est moi qui l'arrête parce que j'ai très envie de lui en faire autant.

Je me débarrasse de mes derniers vêtements qu'il n'avait que partiellement retiré, et je constate que lui ne porte plus qu'un boxer, sûrement a-t-il retiré le reste pendant qu'il me suçait.

Son sous-vêtement présente une très jolie bosse, il s'installe face à moi, les jambes légèrement écartées, et il m'attend. Je ne me fais pas prier, d'un mouvement vers le bas je termine de le déshabiller, j'observe un instant sa queue, plutôt pas mal, ça fera l'affaire, je la caresse un moment tout en lui prodiguant quelques baisers dans le cou. Le mec est surexcité, je crois que je le rends juste dingue.

C'est à mon tour maintenant, j'approche mon visage de son sexe, et comme lui j'applique quelques coups de langue au niveau du frein, je sens tout son corps qui se tend, et ça m'excite terriblement. Il passe une main dans mes cheveux qu'il caresse tendrement. Je stoppe mon petit jeu, et finit par introduire sa queue dans ma bouche, et sans négliger les effets de ma langue, débute de doux va et vient qui le font hurler de plaisir. Et tout en le suçant avidement, d'une main je lui caresse les couilles, et de l'autre je tiens fermement la base de sa queue.

-Oh putain t'es trop doué toi ! Il dit dans un soupir.

-Tu sais que t'es pas mal toi non plus. Je dis avant de reprendre mon activité.

Encore une fois cela dure plusieurs minutes, il a repris le relai à un moment et m'a sucé de nouveau, tout cela avant de me demander si je voulais aller plus loin. Et là sur le coup je n'en ai pas vraiment envie, mais ses caresses sont douces, il est sympathique et puis... "Pourquoi pas... Rock'n'roll !"

__________

J'émerge difficilement du sommeil. Une paupière, et puis l'autre, la lumière du soleil qui passe par la fenêtre grande ouverte est insupportable et je me dis que ce mec pourrait penser à installer des rideaux. Lui dort paisiblement, nu à mes côtés, et je me félicite de constater qu'il a toujours un magnifique petit cul, même en ayant éliminé les restes d'alcool pendant la nuit. La courte nuit je devrais dire.

Je ressens de violentes céphalées alors que je me redresse dans le lit, il me faut un petit moment pour m'y habituer et trouver la force de me lever.

Je récupère mes vêtements et m'habille sans faire de bruit. Et c'est quand je constate qu'il y a plusieurs capotes usagées au sol que je me demande si je n'aurais pas dû arrêter de boire un peu plus tôt.

Je quitte les lieux rapidement, l'air à l'extérieur me fait du bien. J'observe dépité mon paquet de clopes vide, je me maudis silencieusement d'avoir tant fumé hier et je sors mon téléphone en partant à pied d'un pas rapide en direction de chez moi, mes écouteurs en place, je lance la musique, et ça va déjà un peu mieux.

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