Quelques mèches éparses
Mais jamais on n’offusque
qui l’on vénère.
Le devoir est de se tenir en retrait.
Quelques mèches éparses
(elles sont parfois
la marque de la coquette !)
descendent sur vos tempes
à la façon d’une liane.
Vos sourcils,
deux traits d’un pinceau délicat
comme sur une toile de Fragonard,
cette exquise douceur retenue
à fleur de peau.
Vos paupières sont chastement mi-closes,
elles reposent sur les perles claires de vos yeux,
une lueur s’y anime,
sans doute venue de l’intérieur,
aussi n’en connaîtrais-je
que ce reflet,
cet éclair,
cet instant
qui est instant de l’âme.
Pourrais-je vous dire soucieuse,
concentrée sur quelque pensée,
oublieuse des êtres,
rêveuse ?
Voyez-vous combien
j’ai de peine à cerner
ce qui vous anime en propre.
Mais c’est, je crois,
l’empreinte d’une grâce,
le sillage d’une félicité intérieure
qui ne laissent filtrer d’elles
qu’un mince filet,
je pense à ces résurgences
d’une eau souterraine glissant
parmi les fins cheveux
des herbes aquatiques.
Le galbe de votre nez est parfait,
ni trop accentué,
ni trop linéaire.
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