Vos joues brillent
Vos joues brillent
d’une mince rumeur rose,
vous savez ces délicieuses roses-thé,
on dirait la levée d’une aube
traversée de brume.
Et vos lèvres tout juste entr’ouvertes,
se disposent-elles à émettre un souffle,
à prononcer le premier mot d’un poème,
à faire s’élever les notes d’une chanson ?
Et votre menton,
cette blanche presqu’île
baignée de lumière,
et la perte de votre cou dans le gris,
dans l’échancrure d’une chemise brodée,
et votre robe au rouge sombre de Falun,
ne termine-telle avec harmonie
la délicatesse de votre portrait ?
Mais il me reste encore
à dire la double obole claire de vos mains,
elles illuminent du dedans de leur forme,
elles portent à l’éclat du paraître
cette étrange pomme
qui semble flotter dans les airs
et vous fasciner
au-delà de toute expression.
L’ai-je imaginée,
cette pomme,
afin d’introduire la notion
de tentation, de péché
et gommer d’une main
ce que l’autre avait donné
au titre d’une méditative splendeur ?
Non, mon Rêve au féminin,
soyez assurée de ma fidélité.
Je ne pourrais renoncer à vous
qu’en renonçant à moi.
Il n’est pas si facile de mourir,
ne croyez-vous pas ?
Annotations
Versions