La beauté ne se divise pas
La beauté ne se divise pas,
elle ne peut être que pleine et entière,
identique à un fruit mûr
dont on ne saurait violer la pulpe
mais regarder avec précaution
l’enveloppe charnelle,
la tunique de pourpre
où bourgeonne le plaisir du jour.
Vous êtes une exception,
ceci vous le savez ?
Et, du reste,
pourquoi en dissimuleriez-vous
la juste effusion ?
Il n’y a nulle honte à avouer le rare
qui vous habite.
Sans doute avez-vous été élue des dieux ?
Sans doute ont-ils tressé sur votre front
la palme d’une heureuse venue au monde ?
Bien qu’issue d’un rêve,
je le crois et le redoute à la fois,
il me plaît de vous décrire.
Savez-vous, les mots
ont ce pouvoir magique
de vous poser ici, près de moi,
vivante effigie
que je pourrais toucher
du bout des doigts
si l’audace me prenait
d’oser quelque geste
en votre direction.
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