On est devenu autre que soi
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On est devenu autre que soi,
on ne reconnaîtrait même plus
la proue de son propre visage.
Le miroir ne renverrait
qu’une poudrée de cendre
et une immense solitude
serait le prix à payer.
Mais nul désespoir
ne saurait me sauver
de l’affliction de vous perdre.
Pas plus qu’une soudaine joie
ne viendrait atténuer ma peine.
Et, d’ailleurs,
il me faut éprouver quelque chagrin,
c’est le sol sur lequel
vous rendre désirée.
Non, le sourire ne convient nullement
à votre attente.
Une longue méditation plutôt,
une pensée faisant ses courbes
et ses élans dans la simplicité.
Vous en êtes le foyer
où nul ne songerait vous rejoindre.
Car il faut que vous m’apparteniez
en propre, sans partage.
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