Chapitre 32 : Perfection Divine

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Bonjour à tous, voici enfin un nouveau chapitre ! Le suivant est déjà écrit (heureusement). Nous vous proposons cette fois-ci : W&W x Axmo - Heaven Is A Place On Earth, un remix d'un grand classique !

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===Pdv Léo ===

Depuis les deux jours qui nous séparent de notre premier baiser, Alan n’avait pas donné signe de vie. Nous sommes désormais installés à la terrasse d’un café de bord de mer, lorsque je me lance en m’interrogeant sur son état de santé. Son visage semble se décomposer et l’hésitation peut s’y lire de façon claire. Plusieurs fois, il semble enfin se lancer, mais une force retient à chaque fois ses lèvres. Alan, qui d’habitude respire une confiance en lui à toute épreuve, est méconnaissable. Après un long moment de blanc où seuls les cris des mouettes rompent le silence, il finit par me répondre :

— Euh oui, je vais bien… enfin je crois !

— Qu’est ce qu’il t’arrive Alan ? J’ai l’impression de voir quelqu’un d’autre en face de moi. C’est le fait que l’on se soit embrassés qui te met dans ces états ? Tu ne les embrasses jamais tes “proies”, comme tu les appelles si bien ?

— Si, mais c’est pas pareil… et c’est plus le fait de me dire que l’on sorte ensemble qui me fait peur. Le Alan que tu vois aujourd’hui, c’est celui que j’ai toujours voulu voir disparaître, celui que je cachais derrière toute cette confiance exacerbée. On peut dire que c’est le Alan originel, qui au lycée était mortifié, terrifié. Je crains que tout recommence, Roger m’a affirmé le contraire que tu n’étais pas le même qu’Arthur mais pourtant j’ai peur…

— En vrai, je crois que je l’aime bien aussi ce Alan, mais je pense que pour réellement me connaître et m’affirmer avec cette orientation sexuelle, j’ai besoin de l’autre Alan !

— Ouais c’est sûr, même si l’autre Alan voudrait bien te jeter sur un lit et te foutre à poil sans commune mesure… Désolé, je me suis emporté, mais tu me connais ?

Je l’observe avec étonnement, un peu terrifié par cette idée saugrenue, qui pourtant lui correspond si bien. Lorsqu’il parlait des autres mecs, la gêne pouvait se lire sur mon visage mais je n’y voyais guère plus d’inconvénient. Maintenant qu’il s’agit de moi, ça me fait tout drôle…

—  Je pense qu’il faudrait un peu un mixte des deux Alan pour éviter ce genre de débordement. Je ne suis pas prêt à tout ça : déjà sortir avec un garçon me paraît tellement fou et encore il y a quelques jours ! Jamais ça ne m’aurait semblé possible.

— Ahah ! Tu vas voir on s’y habitue assez vite, au fait d’être PD ! Ça veut dire Perfection Divine, dit-il avec un sourire.

— J’aime bien cet acronyme. Mais du coup Alan, on est d’accord qu’on sort ensemble ? Je veux pas paraître lourd, mais tu sais bien que j’aime avoir des certitudes. C’est comme pour les dissertations, on les fait pas à moitié, hein !

A cette question, son visage blêmit à nouveau, comme si réellement cette idée le mettait mal à l’aise. Je tente alors de le réconforter en confirmant que je ne pourrais jamais me comporter comme l’a fait Arthur, que cela va à l’encontre de mes principes, et surtout que je n’ai pas assez de confiance en moi pour harceler quelqu’un. Alan esquisse un sourire :

— Ouais c’est sûr qu’avec toi, niveau confiance en soi, on repassera !

— Oooh ! Je fais ce que je peux d’accord. Mais toi aussi n’empêche, quand t’as pas tes lentilles, c’est comme si tu devenais une autre personne. D’ailleurs c’est peut-être pour ça que t’es mal à l’aise aujourd’hui, non ?

— C’est que mon petit protégé devient perspicace ! Et euh … au fait ça ne te dérange vraiment pas, mes yeux vairons ?

— Non ! Au contraire, je te l’ai déjà dit, mais je trouve que ça te donne une espèce de … charme.

— Merci Léo ! T’as quand même réussi à suffisamment me perturber pour que j’oublie de les mettre, si ce n’est pas un signe du destin, il va falloir m’expliquer.

— Tu as peut être raison… Mais du coup est-ce que tu… euh… veux bien sortir avec moi ? hésité-je.

Alan m’observe un instant, avant de prendre ma main dans la sienne et de rapprocher ses lèvres pour m’embrasser doucement. Alors que je suis perturbé par cette preuve d’amour en public, il répond simplement :

— Oui Léo, j'accepte ! Pour toi, je suis prêt à tenter le coup et à surmonter mes démons !

— Merci Alan ! Vraiment !

Nous finissons de boire nos verres respectifs - ça serait dommage de gâcher les délicieuses boissons que nous avons commandées - avant qu’Alan me propose d’aller chez lui afin de s’exercer pour la finale du Mc Cartney Got Talent. Avec toutes ces émotions, ce concours m’était complètement sorti de la tête.

J’éprouve une impression particulière en rentrant dans l’appartement d’Alan, que je commence pourtant à très bien connaître avec toutes nos répétitions. Est-ce que ce lieu pourrait être celui où j’apprendrai à faire l’amour avec un garçon ? Mon cœur s’accélère un instant, mais je me calme en me disant qu’au moins pour aujourd’hui, seule la musique est au programme, enfin normalement ?

Après quelques notes et rythmes endiablés, la question de Chloé revient sur le devant de la scène, étant donné qu’elle risque fort de ne plus y monter avec nous. Nous sommes tous d’accord sur l’idée qu'il est impossible de changer de morceau : la finale arrive dans moins d'une semaine. Il faudra sûrement faire sans le chant… Tandis que les instruments résonnent dans le studio d'Alan, ce dernier nous surprend, Roger et moi, lorsqu'il entame :

Rising up ! Back on the street !

Did my time, took to my chances

La voix d'Alan malgré le fait qu'elle soit légèrement plus grave que celle du chanteur des Survivor, colle parfaitement à la musique. Le tout crée une magnifique harmonie, qui me permet d’imaginer un instant la foule en délire en face de nous ! Lorsqu'il hurle : “It’s the eeeeye of the tiger ! “, nous en sommes définitivement convaincus, Alan va chanter pour le Mc Cartney Got Talent ! Un frisson me parcourt même et les poils de mes bras se hérissent, est-ce seulement la qualité de sa voix ou une attirance plus forte pour lui ?

Nous continuons l'entraînement encore plusieurs minutes et tentons même d'improviser quelques accords qu'Alan s'empresse de retranscrire sur une partition ! Son oreille absolue m'impressionnera toujours. Je me déchaîne sur la batterie comme jamais auparavant, j'essaye d'imiter les battements de mon cœur, qui semblent avoir doublé de rythme lorsqu'Alan s’est retourné vers moi, la guitare à la main avec un immense sourire. Le temps semble comme suspendu, il n’y a plus que lui et moi dans cet univers musical, les battements de notre amour semblent vouloir fusionner et s’exprimer à travers nos instruments. Nous reprenons seulement conscience de la réalité lorsque Roger pose sa basse pour se saisir d’une flûte à bec et entamer un semblant de Marche Nuptiale.

— J’ai senti comme une intervention divine d’Eros entre vous deux, alors je me suis lancé, tel son messager sur Terre ! Je sens que la nuit va être longue et torride ! Moi, je vais faire honneur à Dionysos et vous laisser en amoureux ! dit-il en quittant le studio, alors qu’un rouge intense s’empare de mon visage.

Comme si cela ne suffisait pas, une fois débarrassés de Roger, Alan me propose de rester dormir chez lui, prétextant :

— Tu seras mieux ici, plutôt que dans ton 3m² ! Et puis je pourrais t'initier à quelques pratiques gutturales, je suis sûr que t'as une voix d'ange quand tu gémis !

Là c’est certain, j’ai retrouvé le Alan que j’ai connu…

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