Chapitre 3 ( Partie 2/3 )

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Ikira se réveilla dans son lit en sueur, pleurant de douleur. Elle se tenait le ventre, mais elle n'avait aucune blessure. Pour elle, ce n'était pas un cauchemar ordinaire... C'était un véritable démon qui s'était introduit dans sa tête. Elle en venait même à accuser les yeux divins qu'elle avait perçus à deux reprises. Très vite, elle se rendit compte qu'un bruit assourdissant retentissait, la coupant dans ses réflexions. Ethedra s'était levé complètement perdu et Maria et Vélia venaient d'entrer dans leur chambre en panique.

— C-c'est l'alarme de l'attaque ! tremblota le garçon, on doit se mettre en sécurité !
— Une attaque, en plein milieu de la nuit ?! s'affola Vélia, Maria, où vas-tu ?!
— M'habiller. Si je dois me battre, je ne veux pas le faire en pyjama.

"Se battre... ? Pause, elle voulait vraiment dire se battre, nous ?!" pensa Ikira qui venait à peine de se lever de son lit. Elle jeta un coup d'œil désorienté vers ses deux amis, mais ils étaient tout aussi désemparés. Personne ne savait vraiment quoi faire, à part Ethedra qui avait lu les consignes de sécurité lors du premier jour. D'après lui, cette alarme signifiait une attaque terroriste, humaine. Le mieux était de se cacher dans le salon et la salle de bain, car les chambres de leur appartement étaient trop proches du couloir de l'hôtel. Heureusement pour eux, ils étaient situés au deuxième étage, là où il y avait le moins de personnes. Mais cela ne réjouissait pas Ikira. Personne ne devait souffrir, personne.

— Nous... Nous devons faire quelque chose, déclara Ikira après une bataille mentale entre survie et principes moraux.
— C'est absurde ! répondit la rousse, ce sont sûrement des adultes entraînés au combat ou des hommes armés, nous ne ferions que risquer nos vies !
— Moi, je suis d'accord avec Ikira, s'engagea Maria qui se faisait une queue de cheval. Sortons d'ici et allons aider les employés de l'hôtel. D'ailleurs, je suis sûre que d'autres passagers doivent être en train de combattre en ce moment même.
— Non ! C'est de la folie pure ! protesta la rouquine avant de se tourner vers Ethedra pour connaître son avis.
— E-euh... Je suis plutôt du côté de Vé...

Il ne put finir sa réponse que les deux filles originaires de Drapaud sautèrent sur lui et Ikira afin de les plaquer au sol. Au même moment, la porte de leur petit appartement se fissura de multiples brisures étincelantes pour ensuite exploser violemment. Un souffle bleu se déversa bruyamment au-dessus de leur tête, brisant la vitre de la salle de bain. Les réflexes extraordinaires des adolescentes leur avaient évité toute blessure, toutefois le bruit les avait légèrement sonnés. Un nuage de poussière emplissait les pièces, et on entendait désormais beaucoup mieux les cris et les luttes que se livrait l'hôtel. Lorsque Maria releva notre héroïne, cette dernière regarda la rousse droit dans les yeux. D'abord apeurée, Ikira changea d'expression pour afficher une détermination à toute épreuve.

— J'ai peur, mais je ne suis pas la seule. Des personnes ont besoin d'aide, dit-elle durement. Une montagne d'émotions l'écrasait, mais elle s'efforçait de ne pas céder à cette angoisse grandissante.
— Là n'est pas le problème, continua Vélia sur le point de pleurer de frayeur, nous ne sommes simplement pas de taille !
— Je... Je ne le serais pas avant longtemps ! Et je refuse d'abandonner les gens jusque-là !
— Bien dit, intervint Maria en lui tapant dans le dos. Bref, on y va ?
— A-attendez ! cria Ethedra. Ikira, t-tu vas te blesser, voir pire !
— Tu sais, répondit la blonde, ce ne sera ni la première et ni la dernière fois, que ta petite Ikira sera en danger. Ne t'inquiète pas, je suis là de toute façon.
— Bon ! se reprit soudainement Vélia. D'accord ! On fait ça, mais on reste prudent au maximum !

Son amie d'enfance fit un grand sourire, elle savait qu'elle accepterait. Elle était si sûre d'elle que ça en devenait simple, pourtant, ils allaient vraiment se mettre en danger. On ne connaissait pas ces gens ni leurs buts. Maria sortit discrètement sa tête pour regarder à droite et à gauche. Le couloir normalement d'une couleur claire était recouvert de taches de brûlure, de débris et d'un peu de sang... Ses camarades firent également dépasser leur tête et observèrent le désastre. Puis leur attention fut captée au loin, lorsque la poussière retomba suffisamment pour y voir clair. Au fond, à côté de l'escalier, Mlle. Kickov transportait sur son épaule Mr. Parjhib, le gamin qui les avait accompagnées au sous-sol. Le pauvre, il semblait s'être pris un coup de poignard dans le dos, en plein poumon... Heureusement, la jeune femme était accompagnée de l'un des chefs de bloc, Mr. Léyand.

— Tiens bon Romain ! s'écria Cécille Kickov, on va te sauver de ce merdier ! jura-t-elle anxieuse, les règles de politesse ne s'appliquant plus.
— Tss, je suis désolé mais je ne suis pas fait pour le combat, dit l'homme à la crinière poivre-et-sel avant de faire apparaître deux plaques en acier ocre pour écraser violemment deux malfrats sur le mur.
"Mon oeil qu'il ne sait pas se battre..." Descendons à l'infirmerie, le Dr. Japier le sauvera ! déclara-t-elle en faisant apparaître une fleur volante qui vint s'enrouler autour du jeune homme blessé.

Les employés s'en allèrent en vitesse tandis que les deux hommes en manteaux turquoises étouffaient sous la pression des énormes plaques. L'attaque fut si forte que le mur s'était craquelé de toute part. Les adolescents étaient persuadés qu'ils ne pourraient pas se relever après ça. Ainsi, ils sortirent en catimini et explorèrent le côté Alpha du deuxième étage. Plus aucun bruit ne se faisait entendre, mais les cœurs de nos héros battaient la chamade. Seule Maria semblait apprécier ce moment, dans le sens où ils vivaient leur véritable première situation dangereuse. Pour elle, ils apprendraient et deviendraient plus forts grâce à cette expérience. Observer, écouter, sentir, tout ceci serait vital pour leurs futures explorations.

— Attendez, chuchota Vélia, j'entends une faible voix vers ce trou.
— Quelqu'un a du se faire surprendre dans son lit et être coincé dans les décombres, théorisa le garçon.

Ethedra avait vu juste, une vieille dame se trouvait sous l'ancien mur de son appartement. Les quatre enfants entrèrent alors par cette ouverture et, le plus discrètement possible, la libérèrent de son calvaire. Ils déblayèrent soigneusement les débris puis agrippèrent ses petits bras afin de la tirer de là. Des regards s'échangèrent à la va-vite, du sang coulait au niveau de sa tête. Ce fut à ce moment là que les adolescents eurent un haut-le-cœur. Des innocents étaient en danger, et donc eux l'étaient par la même occasion. La bouche de la victime s'ouvrit difficilement et tout le monde s'immobilisa afin de l'écouter.

— Ni... Niquez-les...
— P-pardon ? bégaya-t-il hébété.
— J'ai dit, niquez-les ces enculés ! Je dors et je me prends un mur ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal dites-moi ! Est-ce que j'emmerde le monde moi ? Noooon !
— C-chut s'il vous plaît madame, calmez-vous... murmura Vélia déconcertée par le décalage avec la situation, je vais vous soigner.

Pendant ce temps, Ikira se pencha légèrement pour observer l'état des deux malfaiteurs habillés en turquoise. Les plaques en acier s'étaient volatilisées et ils étaient affalés au sol, sans bouger. Avec ce même uniforme, il était évident pour elle que l'étrange homme qu'elle avait croisé à plusieurs reprises faisait partie de ces terroristes... Qui était-donc ces gens ? Étaient-ils tous fous ? Sûrement, s'ils s'en prenaient à la vie d'autrui... L'un des deux se réveilla et se leva difficilement à bout de bras. Des larmes coulaient sur ses joues, et il frappait de colère le tapis ensanglanté. Il semblait désolé pour son compère, et Ikira se sentait mal pour lui, avant de se rappeler de ce qu'il avait fait pour mériter cela. Elle resta là, à le regarder agir. Au moins dans cet état, il ne risquait plus de faire de mal à personne. Maria se joignit à elle.

— C'est dangereux. Imagine qu'il te voit, tu n'aurais pas le temps de réagir que tu te prendrais une attaque.
— Mmh, peut-être... dit la rosette sans conviction, mais il est à une vingtaine de mètre, et je croyais que tu devais nous protéger ?
— Tss, l'accident d'hier t'as vraiment endurci on dirait, riait-elle, sans se douter que ses paroles avaient ravivé le souvenir du cauchemar peu jouasse qu'Ikira venait de faire...
— C'est vrai, je ne m'en étais pas rendue compte.

La blonde ne lui en demanda pas davantage, Ikira n'était pas disposée à rire. Lorsque la grand-mère fut calmée et prise en charge par ses compagnons d'appartement, le groupe décida de franchir le couloir en largeur, pour accéder au côté Beta de l'hôtel. Toutefois, cela se révélerait très dangereux. D'un côté, il n'y avait plus personne au deuxième étage à part l'homme blessé, et vu le peu de bruit que l'on entendait, on pouvait imaginait qu'il n'y avait personne au premier étage non plus. Les combats devaient vraisemblablement se dérouler dans le hall et en dehors. Mais malgré l'état pitoyable du terroriste, rien ne permettait de savoir s'il était capable de les tuer ou non... Il fallait opter pour la discrétion. Maria se proposa d'y aller en première, car elle serait la plus apte à se défendre si tout tournait mal. D'un pas de velours, la jeune fille mena la marche. Ikira suivit sur la pointe des pieds, guettant l'homme du coin de l'œil.

— "Il n'a pas l'air de nous voir... Qu'est-... !" Aah !

La terre trembla sous ses pieds et le sol se souleva en brisant le marbre. Une forte explosion venait d'avoir lieu juste en dessous d'elle, mais ce n'était pas son plus gros soucis. Elle n'avait pas de blessure et le plancher avait miraculeusement tenu sans s'effondrer malgré l'énorme marque circulaire. Toutefois son cri avait alerté le terroriste, et elle eu à peine le temps de se mettre à genoux qu'elle le vit lever sa main, entourée d'une aura métallique. La jeune adolescente se voyait mourir. En à peine une seconde, Maria fit demi-tour mais elle n'arriverait jamais à temps. Les yeux d'Ikira ne perçurent nullement l'attaque, tout allait trop vite pour son cerveau non-entraîné, mais elle entendit tout de même plusieurs sifflements qui la terrifièrent. La mort venait en un instant pour aller la chercher, et elle ne pouvait rien y faire. Ce fut étrange, elle avait eu le temps de repenser à la phrase du démon de ses cauchemars : "Personne ne viendra te sauver cette fois". Puis une ombre apparut devant elle et une série d'impacts cinglants se firent entendre.

— J'ai bien fait de venir, mais qu'est-ce que vous foutez là ? les engueula Mr. Fure qui s'était protégé à l'aide de plusieurs bras métalliques, 'tin c'est un type granuleux, je déteste les mecs comme ça.
— J-je... balbutia Maria, avant de s'empresser de prendre Ikira et de revenir s'abriter avec les autres.
— Bien, maintenant je vais te péter la tronche.

Le petit homme au bouc affichait un air sournois, il n'allait pas ménager cette pourriture. Il retira de sa peau les quelques picots de fer qu'il n'avait pas pu arrêter pour ensuite lever une main en direction du terroriste. Ce dernier s'était résolu à son sort, il était trop faible pour se battre contre un employé aussi expérimenté. Ainsi, un bras flottant parcouru la distance en une seconde pour lui attraper le cou et le plaquer violemment au mur. Un autre vint agripper son collègue et ils furent ensuite apportés malicieusement jusqu'au diablotin. C'était l'heure d'une petite interrogation.

Pendant ce temps, Ikira et Maria se remettaient de leurs émotions, enfin, la deuxième était trop fière pour en montrer. Elle s'enfonçait les ongles dans la paume telle sa frustration et son dégoût envers elle-même étaient fortes. Pourquoi n'avait-elle rien pu faire pour aider son amie en détresse ? Sans Mr. Fure, la rosette se serait fait déchiqueter sans sommation, alors qu'elle venait de répéter à l'instant qu'elle la protégerait. Tout ceci lui rappelait l'accident d'hier. Aucun regard n'était possible, elle avait honte, si honte... Du côté d'Ikira, ce n'était pas fameux non plus. Son cœur avait fait un énorme bond, et maintenant il ne s'arrêtait plus. Le choc fut dur à encaisser. Tout s'était passé si vite, et elle allait mourir par la faute d'une simple chute accidentelle. "Une mort pitoyable pour une faible" pensa-t-elle sans le vouloir. Choquée par sa propre phrase, elle s'imagina le démon de ses cauchemars se rire d'elle. La colère prit le dessus. Elle ne savait pas qui il était, ni s'il existait vraiment, mais elle ne le laisserait jamais l'abattre. Sa détermination revint au galop. Elle releva soudainement la tête et s'approcha de l'ouverture dans le mur. Elle voulait écouter ce que les terroristes avaient à dire.

— Bon je dis pas hein, mais tous vos copains sont en train de perdre en bas. Alors arrêtez de résister et dites-moi tout.
— C... C'est justement pour diffuser notre message que l'on vous a attaqués...
— Je ne sais pas quel est ce message, mais la méthode n'est pas très appropriée, ironisa le diablotin en toisant du regard son interlocuteur affaibli.
— Les humains sont un poison... commença-t-il en grinçant des dents, ils souillent ce beau monde... La nature dépérit, il suffit de voir la région des îles flottantes ! accélérait-il la cadence avec une voix plus agressive. Avec tous ces îlots artificiels et ces immenses chemins, les hommes ont perturbé son équilibre !
— On a perturbé la migration des oiseaux... ?
— MAIS NON IMBÉCILE ! hurla-t-il en essayant de se dégager de la main robotique, les monstres deviennent plus forts et plus agressifs ! Les dieux de ce monde ne veulent plus des hommes ! VOTRE ENTREPRISE FAIT PARTIE DES RESPON-
— Ta gueule ! lâcha Mr. Fure en l'assommant d'un beau coup sur le crâne.

Pour lui et les adolescents, ces terroristes étaient complètement timbrés. Tuer des gens innocents au nom de la nature et des dieux ? Ce n'étaient vraisemblablement pas de saintes raisons. Il aurait fallu demander de plus amples informations au sujet du "poison humain", mais maintenant... "Quelle bonne idée d'assommer celui qui avait les réponses à nos questions," se moqua Maria avec un ton extrêmement condescendant. Le petit homme arriva à se contenir de cette injure, seule une petite veine s'était montré sur sa tempe. Mais il n'était toujours pas l'heure de se détendre. Bien que l'hôtel gagnait la partie, il était toujours très dangereux de rester dehors. Ainsi, Mr. Fure les somma de rester cachés.

— Vous ne pouvez rien faire. De toute façon c'est bientôt la fin, il n'y aura pas plus de blessés ni de mo... s'arrêta-t-il avant de dire une bêtise. Bref, restez cachés.
— Entendu... répondirent les enfants quelque peu perdus.

Il y avait donc eu des morts... Mais était-ce parmi les passagers, les employés, les terroristes... ? Les adolescents avaient du mal à réellement s'en rendre compte, c'était trop nouveau, trop fort, pour leur jeune âme innocente. Ils rejoignirent leur appartement, toujours sans porte, pour attendre la fin de l'alerte, tandis que Mr. Fure transportait tels des saucissons ces deux captifs. Cependant, un autre manteau turquoise émergea des escaliers Alpha. Celui-ci paraissait différent. Son habit était attaché par de nombreuses agrafes disposées en diagonale, le long de son corps, et il portait un masque de fer maintenu en place par un tissu blanc. L'employé se raidit à sa vue. Il lâcha lentement ses bagages inconscients et fit émaner de son corps une aura grise et scintillante. Les adolescents, vigilants mais curieux, ne comprenaient pas ce changement de comportement. C'était comme si Mr. Fure savait d'instinct quelle force possédait son ennemi. Ce dernier s'approchait d'un pas assuré. Il prit la parole, mais sa voix n'était pas du tout naturelle.

— L'exercice est fini, je reprends mes disciples si cela ne vous gêne pas, déclara l'ésotérique.
— Vous rêvez, et vous auriez dû vous enfuir tant qu'il en était encore temps, mes collègues ont bientôt terminé de vous arracher la tronche, répondit le diablotin d'un air plus sérieux que la normale.
— Je ne m'en fais pas pour ça, notre but n'était pas de gagner de toute façon, c'était plutôt... Un petit test, souriait-il derrière son masque.
— Tu oses appeler ça un petit test ? Dois-je te rappeler que des gens sont morts pour votre putain de petit test ?! s'énerva subitement l'employé dont l'aura gagnait en puissance.
— Voilà, amusons-nous...

Briac Fure frappa le vide de toute sa colère. L'énergie emmagasinée se libéra soudainement, et un poing métallique se matérialisa dans le même temps pour fuser à vitesse lumière sur l'ésotérique. Trop vive pour les enfants, l'attaque transperça l'air comme une balle de fusil et provoqua un sec bruit d'éclatement. L'impact vint en une fraction de seconde, soulevant par le vent l'uniforme de l'étrange homme. Il n'avait pas du tout bougé, seule sa main s'était mise au devant de son visage pour attraper le poing robotique. Alors que l'employé luttait mentalement pour se dégager de cette poigne phénoménale, le manteau turquoise ne semblait pas forçait le moins du monde. Le plus effrayant était qu'il n'utilisait que sa force physique... Mr. Fure était en sueur, cet adversaire était plus fort que lui, et de loin. Ce dernier força davantage, et pulvérisa en poussière la main élémentaire. Puis de son autre main émanaient de petites particules oranges et violettes qui tournoyaient de plus en plus vite.

— C-c'est pas possible ! cria Mr. Fure totalement surpassé. Arrête, tu vas tout détruire !
— Non, juste toi.

L'homme masqué, avec tant de prestance que nul ne pouvait douter de sa force, leva délicatement son bras afin de pointer le pauvre homme du doigt. L'aura métallique de Briac explosa, il se sentait en danger de mort et n'hésitait pas à aller au-delà de ses limites pour survivre. Rapidement, il fit apparaître devant lui quatre énormes bras qui prenaient tout le diamètre du couloir. C'était une défense précaire, mais c'était la meilleure qu'il était capable de réaliser en si peu de temps, la fuite étant impossible.

L'effluve orange et violette qui effrayait tant l'employé se concentra en une sphère bicolore. Portée au bout de son index, l'homme mima un geste de pistolet, et celle-ci fusa droit vers sa cible. Elle n'allait pas aussi vite que l'on aurait pu le penser, mais à l'instant même où l'attaque entra en contact avec la protection en métal, une énergie énorme fut déployée. En un clin d'œil, une tempête paradoxalement contrôlée apparut pour ensuite disparaître, ne laissant aucun trace de Mr. Fure à part des lambeaux de vêtements, des taches de sang et quelques griffures sur les murs.

— Co... ?! laissa échapper Maria, tout aussi stupéfaite que les autres par ce qui venait de se passer sous ses yeux.
— Et voilà, c'est toujours pareil, déclara l'ésotérique venant chercher nonchalamment ses deux disciples qui n'avaient miraculeusement eu aucunes blessures malgré l'attaque. Mmh, je sens une étrange signature énergétique... Oh, ça vient de toi, jeune fille, dit-il en se tournant vers Ikira, la respiration coupée par la peur. Étrange, je ne pensais pas qu'ils choisiraient une gamine si faible. Enfin bon, cela ne fera que nous faciliter la tâche.

Sans que personne n'eusse compris ce que signifiait ses paroles, l'homme masqué reprit sa marche. D'un mouvement gracieux de la main, il ordonna à son élément de soulever confortablement les deux hommes inconscients. Il sortit ensuite de sa poche un étrange appareil. Cependant après quelques tentatives, celui-ci ne semblait pas fonctionnait. "Ils pourraient nous donner un matériel qui marche..." se plaignit-il avant de partir à pied par l'escalier. L'énorme pression quitta au même moment les enfants. Ceux-ci s'étaient trouvés au premier rang d'un carnage, et ils avaient bien cru tous se faire trucider lorsque le membre des terroristes s'était arrêté devant eux. Cette terrifiante puissance et cette monstruosité n'avaient rien d'humain.

Ikira s'était mise à pleurer. Tous ses beaux discours et sa volonté ne servaient strictement à rien. Sa détermination faisait des montagnes russes, il n'y avait rien de constant, et là encore, elle se sentait démunie... Derrière elle, Vélia essayait de parler, mais rien ne sortait de sa bouche. Maria osa sortir la première, foulant d'un pas hésitant la partie intact du sol. La blonde regarda le couloir de part en part, les bras tombants, puis se stoppa net. Elle leva lentement le doigt pour pointer le fond du corridor.

— Il... Il est vivant.

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