Chapitre 3 ( Partie 3/3 )

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Notre héroïne ouvrit les yeux de stupeur. Avant même que le garçon et la rousse ne réagissent, Ikira se mit à courir. Elle évita les flaques de sang, les bosses et les crevasses à toute allure. Arrivée au mur, elle s'empressa de tirer le corps inanimé de Mr. Fure. Ce dernier était encastré dans la paroi, la moitié des os brisés, ouvert de partout et avec un bras en moins. Une vision d'horreur qui lui donnait envie de vomir. Cependant sa détresse était si forte qu'elle ne faisait que crier et pousser des râles mélangeant la tristesse, la peur et la haine. Des émotions se combinant très mal. Ses deux amies vinrent l'aider à l'extraire de la roche tandis qu'Ethedra restait planté là, paralysé par les événements.

— J-je vais lui faire un garrot au bras, déclara Vélia qui se devait d'être forte pour ses compagnons. On va l'amener à l'infirmerie !

À la seule force de leur bras, les enfants le transportèrent le long des couloirs et des escaliers. Depuis le départ du mystérieux homme masqué, les combats avaient cessés. Plus aucun bruit ne se faisait entendre à part les pleures et les gémissements des blessés et. Au premier étage déjà pouvait-on observer la différence de dégâts. L'ambiance était terrifiante. Des appartements entiers avaient été soufflés et les débris recouvraient des corps sans vie... Or les adolescents étaient déjà au bout de leur moral. Ils firent mines de ne rien voir et continuèrent leur course.

Le rez-de-chaussée était lui aussi différent. Il y avait peu de dommages, tous les combats s'étaient déroulés dans le hall. Ainsi arrivèrent-ils dans la gigantesque pièce où la plupart des tables et des vitres étaient brisées. Toutes les personnes n'ayant pas quitté leur chambre se trouvaient ici. Cela comptait également les employés. Et d'après les grands rideaux blancs tachés de rouge, une extension de l'infirmerie avait remplacé les cuisines. Ethedra poussa délicatement les draps pour libérer le passage à ses amies et vit l'effroyable réalité. Plusieurs rangées de lits et de tables occupés se dressaient devant lui avec parfois, une couverture recouvrant des personnes des pieds à la tête.

— Ce... Ce n'est pas possible... craqua Ethedra, les larmes s'écoulant toutes seules, qu'est-ce qui nous a pris de partir de notre petit village... ?! J-je veux partir !

Alors que les filles s'affairaient à quérir des médecins dépassés par la masse de patients à traiter, le blondinet s'était enfuit à toutes jambes pour trouver un coin de solitude. Il avait beau s'essuyer le visage avec ses manches, il ne pouvait plus s'arrêter de pleurer. La peur le faisait paniquer. Il tomba à genoux et agrippa ses bras en serrant ses doigts si forts qu'il aurait pu arracher sa chemise. Personne ne le remarquait, car il n'était pas le seul dans le désespoir. Ainsi resta-t-il plusieurs minutes à sangloter par terre, seul avec ses horribles pensées à propos un probable futur dramatique.

Devant lui passa Timothé, auquel des coupures s'étaient ajoutés à ses cicatrices. Ethedra leva la tête, intrigué par son comportement. En effet, celui-ci était en colère contre lui-même. "Je ne suis qu'un incapable !" vociférait-il. Il avait failli à sa tâche de protecteur, aux responsabilités que son père, Mr. De Lachaîne, lui avait confié. Ainsi avait-il, comme le garçon, perdu sa confiance en lui. Et alors que le garçon suivait l'homme du regard, ce dernier se retourna, et leurs yeux se croisèrent. Chacun vit en l'autre les larmes, la détresse, la terreur et la frustration. Ethedra était bouleversé, voir un adulte dans cet état ne lui donnait aucun espoir. Et ceci, Timothé l'avait bien compris. Une honte infinie l'envahit. S'il craquait maintenant, tout serait définitivement perdu. S'il n'était pas assez fort, alors il le deviendrait davantage. Ainsi s'approcha-t-il du blondinet afin de réparer une erreur qu'il ne répéterait plus jamais.

— Jeune homme... Pleure autant que tu le peux, exprime-toi pour te libérer de tes souffrances. Mais n'oublie pas qu'il faut se relever, sinon rien ne changera. Toutes les expériences de ta vie te forgeront, il faudra en tirer le maximum de leçons si tu veux progresser. Tu vois, tu n'es pas le seul à perdre espoir, tu as besoin des autres autant que les autres ont besoin de toi. Si tu as peur, si tu ne t'aimes pas, alors change, bats-toi, pour devenir quelqu'un dont tu es fier.

Ses paroles, Timothé se les disait également pour lui-même. Ses yeux étaient rouges, mais durs et puissants. Et sa voix si douce transportait ses émotions jusqu'au petit garçon. Ethedra s'était arrêté de pleurer et ses bras étaient lentement retombés le long de son corps. Toujours à penser, de nouvelles réflexions venaient en lui. Il baissa la tête, tandis que l'employé se relevait pour partir, et regarda ses poings. La discussion d'hier avec Mr. De Lachaîne lui revint. Son rêve était de protéger Ikira, et il ne pourrait jamais le faire s'il se laissait envahir par la peur. Il se releva, et prononça une phrase à l'attention de Timothé qui lui tournait désormais le dos.

— J-je n'abandonnerai pas ! Jamais ! Même si j'en aurais envie des milliers de fois !

Ainsi se tenait-il debout dans le hall au milieu du chaos. Il s'était remis à pleurer de plus belle mais cette fois-ci à cause de la pression qui retombait. Il se sentait étrangement soulagé, la peur de l'inconnu s'était amoindrie et une nouvelle force montait en lui. Mais il tremblait toujours, et cela prendrait un long moment avant qu'il ne devienne réellement fort. En tout cas, il était assuré d'y arriver un jour, et c'était la plus puissante des convictions qu'il n'avait jamais ressenties dans sa vie toute entière.

— "J-j'ai peur, tellement peur... Mais je dois y aller," dit-il en se retournant, en direction de l'infirmerie.
— Ethedra ! cria subitement Ikira qui se jeta dans ses bras, s'il te plaît, reste avec moi...

Elle enfouit sa tête dans l'épaule de son ami d'enfance, submergée par l'émotion et lâcha un torrent de larmes qu'elle n'arrivait plus à cacher. Surpris, il la serra contre elle en souriant. Il serait là pour elle, toujours, et rien ne l'en empêchera. Derrière se trouvaient Maria et Vélia, tout aussi bouleversées et qui montraient leur tristesse à leur manière. La première comme l'on pouvait s'en douter serrait les poings et les dents, tandis que son amie restait droite, se passant de temps en temps un bras pour se sécher les yeux. Quand la rosette se sentit prête, elle releva la tête pour lui annoncer une nouvelle qui pour lui n'avait pas autant d'importance.

— Mr. Parjhib... L-le jeune qui admirait Mr. De Lachaîne... Il... Il est mort de ses blessures...

Elle devait sûrement parler de l'homme que transportait Mlle. Kickov, avec le poumon percé. Il s'en était douté, personne de normalement constitué ne pouvait survivre à ce genre de coup mortel. Il ne le connaissait pas personnellement, alors se contenta-t-il de lui refaire un câlin en posant une main sur l'arrière de sa tête. Il ne savait pas quoi dire, mais il était là, au moins...

Le matin fut source d'éclaircissement. Après avoir rangé les tables et stabilisé les derniers blessés, le hall était devenu plus accueillant et les chefs de blocs donnèrent des explications. Les manteaux turquoises, inconnus au bataillon, représentaient un nouveau groupe terroriste. Leurs buts cette nuit étaient de se faire connaître, mais également de voler des documents confidentiels, d'où un essai de percée dans le sous-sol réservé aux employés. Cette dernière, ainsi qu'une attaque sur le bus, furent royalement repoussé par l'équipe de Mr. Chrosal et Mr. De Lachaîne. En définitif, le bilan était lourd. Dix passagers et une dizaine d'employés étaient décédés, et il y avait une cinquantaine de blessés.

— Nous savons que vous ressentez de la peur, de la colère et que vous souffrez... commença le directeur du bus avec une forte voix, et nous nous en voulons terriblement de n'avoir pas tenu nos engagements envers vous. Ce voyage d'habitude trivial a connu des pertes tragiques, c'est inacceptable de s'en prendre à des personnes honnêtes et qui n'ont commis aucun crime. Aujourd'hui commence un jour triste, mais je vous en prie, relevez-vous, vivez votre vie au maximum car vous avez la chance de ne pas l'avoir perdu cette nuit-là...
— Merci pour ce discours émouvant, Mr. Chrosal, dit Mme. Huleg en prenant sa place sur le devant de la scène. Bien, sachez d'abord que nous rembourserons vos tickets, c'est la moindre des choses. Ensuite, nous vous donnons un choix. Ceux qui veulent rentrer chez eux auront le bus à leur disposition. Et ceux qui désirent continuer devront attendre quelques jours ici, dans cet hôtel délabré, le temps que le bus revienne.

Les aventuriers n'étaient pas contents et exprimaient leur lassitude, pour le malheur des pauvres passagers qui ne souhaitaient que partir de cet enfer. Ces derniers étaient nombreux à ne plus pouvoir se calmer dès lors qu'ils levaient les yeux, à tressaillir au moindre pas dans ces couloirs de la mort... Nos héros étaient également déçus mais ils comprenaient très bien leur décision. Eux aussi avaient beaucoup de mal avec l'idée de continuer. Leur force était infiniment inférieure à celles des véritables combattants qui se livraient des combats à mort. Les enfants n'avaient pas envie de ça. Ils n'avaient pas rejoint la police ou l'armée, non, ils voulaient simplement voyager, mais rien ne s'était passé comme prévu.

Après que la foule se soit calmée, Mr. Chrosal repris la parole. Il demanda à ce qu'on lève la main en fonction de son choix, et lança des mesures. Les employés, ceux qui en étaient capables en tout cas, aidèrent les passagers à aller faire leurs bagages et embarquer dans le bus. Revenir dans ces lieux détruits et tâchés de sang fut une tâche très ardue mais fort du caractère impassible de l'entreprise, le personnel s'efforça de garder son calme. Tout le monde était au bord de l'effondrement et certains ne s'en remettraient sûrement jamais. Secrètement, ceux qui partaient en même temps que les passagers étaient heureux de s'en aller.

— Bien, voici ceux qui ont décidés de rester, désigna Mr. De Lachaîne avec un air plus sombre qu'usuellement. J'espère que vous le ne regretterez pas. Non, en réalité vous regrettez déjà quelque chose. Cela dépend de chacun de vous, mais vous devez avoir une bonne raison pour avoir choisi de continuer ce voyage.

Parmi la trentaine de personnes assises sur les tables, c'était à nos héros que le vieil aventurier s'adressait en réalité. Les seuls adolescents du voyage. George De Lachaîne fut d'abord grandement étonné de les voir encore ici. Puis, il se souvint de l'accident d'avant-hier et de comment ces enfants avaient réagi, de la discussion qu'ils avaient eu ensembles. C'était évident, en fait, qu'Ikira et ses amis resteraient. Ils n'avaient pas cédé à la peur, et il était fier d'eux pour ça. Enfin, il était bien tôt pour l'être réellement, mais il avait un bon pressentiment à leur égard.

— Comme dit précédemment, nous sommes responsables de ce qui s'est passé. Nous devons payer notre dette, et pour cela, nous vous proposons un entraînement. En bref, nous allons vous préparer à affronter la cruelle réalité de notre société. Il ne durera que deux jours, aujourd'hui et demain, mais je vous assure qu'il vous sera d'une précieuse aide, et cela vaut également pour les aventuriers confirmés. À vous de décider, nous commencerons tout ceci après le déjeuner.

Cet entraînement improvisé était l'idée du vieil homme. Mr. De Lachaîne connaissait bien ces sentiments qui torturent l'esprit, il en avait beaucoup souffert lors de sa jeunesse. Ainsi, il savait qu'occuper les gens leur permettrait de se changer les idées, et si en plus cela leur donnait une chance de survivre supplémentaire...

— Bon les amis... commença Vélia qui déposa sa fourchette, n'ayant aucun appétit, nous ne sommes pas au meilleur de notre forme... Je me demande encore pourquoi nous ne sommes pas repartis avec les autres...
— C'est dur, répondit Ethedra en se tenant la tête entre ses mains.
— Oui mais on tient bon ! intervint Ikira avec un regard compatissant mais sévère. Je n'abandonne pas aux premiers obstacles ! D'ailleurs, je vais participer à leur entraînement spécial, on va apprendre plein de choses, et comme ça, dans je ne sais pas combien d'années, je pourrais protéger n'importe qui ! s'expliqua-t-elle avant de manger plusieurs cuillerées à la suite sous les regards déconfis de ses amis.
"Tu vises un peu haut Ikira... Oh mais qu'est-ce que je dis là !" pensa subitement Ethedra, toujours très inquiet au sujet de son ami d'enfance.
— Bien dit rosette, encouragea Maria, la prochaine fois on ne restera pas en retrait, on les défoncera ces mecs.

Le moral n'était plus aussi bas qu'au matin pour nos jeunes aventuriers, ils n'étaient sûrement pas joyeux, mais ils étaient motivés. Après le repas, ils se dirigèrent avec appréhension dans le tunnel, non loin de l'hôtel. Ils s'étaient alignés au reste des volontaires. C'était bien évidemment Mr. De Lachaîne qui allait diriger l'exercice, secondé par ses deux fils et quelques employés supplémentaires. Cette journée servirait de base, afin de se mettre dans les bonnes conditions. Le vieil homme faisait des va-et-vient devant ses "élèves", et ne s'abstenait pas de faire un petit sourire aux six adolescents. Attendez, six ? Nos quatre héros se penchèrent en avant afin d'observer les deux individus. Surprise, Jupiter et Babalbano étaient toujours là, et ils participaient même à l'entraînement. Le garçon habillé de jaune les salua gentiment, puis força son ami très contrarié à faire de même. Quel soulagement de les voir sains et saufs.

— Parfait, s'exclama le responsable en tapant des mains, je vois que certains ne sont toujours pas convaincus. Une petite démonstration, ça vous dit ?
— Oui ! Moi, la grande Samanlia, je suis la plus grande ! Ce n'est pas un vieux schnock qui va m'apprendre à me battre !

En un rien de temps, et sans même utiliser sa magie, Mr. De Lachaîne prouva sa force sans limite. Il vaincu une à une toutes les personnes dubitatives avec une facilité déconcertante, grâce à une vitesse et des réflexes surhumains. Pourtant ces gens là semblaient très forts également, mais il y avait sans doute une infinité de paliers différents à atteindre. Impressionnée, la rosette ne souhaitait que commencer, et le vieil homme exauça son vœu. Le reste de la journée fut donc rempli de petits combats où les conseils étaient priorisés. Ceux de nos héros se finissaient plus vite et étaient beaucoup moins spectaculaires, mais ils montraient la plus grande détermination et apprenaient très rapidement.

— Hey, ça va ? demanda le séduisant Bobby à son pupille, Babalbano, observés par ses camarades attendant leur tour, on dirait que tu as peur de moi ! Ha ha !
— C'est... Enfin...
— Ok j'ai compris petiot. C'est pas réel, profites en pour aller à fond sans te soucier des conséquences. 'Fin je dis pas, t'auras un peu mal, mais hé ! C'est une très bonne affaire !
— O-oui monsieur !
— Bah voilà, intervint Jupiter au loin, toujours à stresser celui-là.
— Laisse le tranquille non ? dit-elle en lui balayant les jambes pour qu'il se fracasse au sol.
— Oh cette connasse...

Ces moments détendirent nos personnages comme cela devaient l'être initialement. Le soir, le dîner était simple, mais les cuisiniers avaient fait de leur mieux pour proposer un repas de luxe. Les jeux furent eux aussi moins présents, l'ambiance n'était pas à l'amusement. Cependant cela n'empêcha pas Maria et Ethedra de faire leur défi quotidien au potentiel magique. Il avait encore progressé, mais il était vanné et elle avait une plus grande endurance. D'autant plus qu'elle était énervée. La blonde l'annihila. Il n'était pas si mécontent, elle y était allée très sérieusement cette fois-ci. Une petite victoire, selon lui.

— Cette journée nous a vraiment été utile, en fait... déclara Vélia, je ne m'étais jamais battue comme ça dans notre école spécialisée.
— Cette école était stupide, répondit sa compère blonde, toujours à me dire "ne frappe pas tes camarades, ce ne sont pas eux les monstres" et na na ni... Des idiots finis. Cette violence naturelle fit sourire ses amis.
— Bon ! Je vais aller me coucher ! déclara Ikira en se levant subitement.
— Quoi, déjà ? demanda Ethedra.
— Oui, je veux me réveiller le plus tôt possible demain, "et j'ai quelque chose à faire dans mon sommeil..."

Elle avait beaucoup réfléchie à propos de ce "démon" dans ses rêves. Elle avait vraiment un doute sur sa nature. Soit elle devenait folle à cause de son traumatisme, soit il était bien réel, et il aurait alors un lien avec ces yeux divins qu'elle avait déjà vus à deux reprises. Bref, pour l'instant elle ne pouvait rien y faire. De fil en aiguille, et après cet après-midi d'exercices, elle eut une idée saugrenue. Et si le démon lui servirait d'entraînement extrême ? En plus du jour, elle s'améliorerait la nuit au niveau du mental. Il lui faisait vivre des horreurs, des douleurs insupportables, mais cela contribuerait à se forgeait et à y faire face dans la vraie vie. Décidée, elle s'endormit très vite à cause de la fatigue, et se retrouva directement devant lui. De sa grande taille terrifiante, il la regarda avec un grand sourire qui lui prenait tout le visage.

— C'était amusant aujourd'hui non ? Tout ce sang, ha ha !
— Je n'ai pas de temps à perdre, viens te battre !
— Mmh, la fillette s'est endurcie ? Magnifique, ta chute dans les abîmes du désespoir n'en sera que plus belle !
— Tu vas me servir, et je te préviens, nos rôles vont très vites s'inverser.

Elle se jeta sur lui en se fabriquant deux épées roses très précaires, avec des yeux brillants de la même couleur. Et lui rigolait, il riait si fort, d'un ton si condescendant et bruyant, qui ne s'arrêtait pas, qu'Ikira avait l'impression qu'elle n'arriverait pas si tôt à le battre.

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