Chapitre 2 

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yChris courrait jusqu’à en perdre haleine, après avoir appris que sa demoiselle a fait une crise, il n’a pas su garder son calme. Il n’avait connu que la douceur de sa voix enjouée, de ses mains douce réconfortantes et de ses rires cachées, que personne n’a su voir. Personne n’avait jamais son visage mêlé à de la peur et de l’inquiétude, il a toujours été d’un calme et d’une grande froideur. En voyant les frères et sœurs de sa demoiselle dans l’hôpital, il leur a demandé poliment ce qu’ils lui avaient dit , et sans aucune hésitation, Mireille lui remémorait la discussion qu’ils avaient eu ensemble, mot pour mot.

Il s’est mis à pleurer, ressentant ce que Annaëlle avait dû ressentir à ce moment quand elle lui a dit qu’elle ne servait à rien. Le coeur de Annaëlle cessait peu à peu de battre, jusqu’à que la jeune fille entende les larmes de Chris, à des mètres au loin d’elle. Elle s’est relevée naturellement, les vêtements imbibés de sang, et les yeux à demi ouvert, elle s’est approchée de la grande vitre qui séparait son corps de ceux de sa famille. Aux portes de la mort, elle ne devait plus avoir aucune force, mais devant Mireille et sa famille, Annaëlle se tenait droite et a posé une main sur la grande vitre.

Elle tâchait la grande vitre lorsqu’elle s’est évanouie à nouveau, laissant une grande trace de sang sur le verre. Elle gardait un calme sans pareille, et inconsciente, elle menaçait sa propre famille sans aucune pitié :

  • Si vous faîtes de la peine à Chris, je vous retrouverais et vous ferez payer... même si nous avons le même sang.

Son coeur était faible de naissance, ses sentiments distordus à cause de ses journées enfermées dans une chambre d’hôpital, sans personne pour venir la voir, hormis sa propre mère. Si elle n’avait pas sombré dans l’indifférence de la vie, c’est grâce à elle. Chaque jour, elle venait la voir, lui apportait des livres et des fruits. Mais sa famille n’aimait pas ça et parlait souvent mal de leur soeur dans son dos, et la petite fille qu’elle était le savait très bien.

Quelques jours plus tard, Annaëlle se réveillait enfin, et découvrit son père juste en face d’elle. Sans aucune hésitation, il la giflait aussitôt, elle s’était réveillée, et lui a hurlé de respecter les voeux de sa mère, tout en l’accusant de leur avoir enlevél la femme de leur vie. Annaëlle frottait sa joue doucement, et saisit le vase sur la table de cheveux juste à côté d’elle, elle lui a fracassé le crâne violemment, sous les yeux de ses frères et soeurs. Ils sont restés silencieux quand il l’a frappé mais ils ne se sont jamais doutés qu´elle allait le frapper avec un vase de cristal.

  • Les voeux de Maman ? Je les ai respecté, avant cette semaine. Déclarait - elle avec un large sourire sadique. Respecte tes frères et sœurs, sois aimable, et ne te bats pas. Mais j´ en ai marre.

Son père hurlait de douleur, et pourtant les infirmières ne voulaient pas l’aider. Ils avaient vu son acte de violence envers la jeune fille, eux qui connaissaient la douceur de la jeune fille, de la douleur qu’elle peut ressentir.

  • Maman venait toujours me voir, même les jours de pluie, même lorsque la circulation était mauvaise. Mais vous, vous ne veniez que pour rester avec Maman. Je ne suis pas dupe, je savais très bien ce que vous disiez dans mon dos. Ajoutais Annaëlle, assise en tailleur sur le lit. C’est pour ça que vous ne saviez rien.
  • C’est impossible, maman détestait se battre. Retorquait Bastien, d’une voix haute et claire.
  • Je vous ai bien dit que vous ne saviez rien. Repondit à nouveau la jeune demoiselle, regardant par la fenêtre. Arrêtez d´imposer vos idéaux sur les autres.
  • Qu’est ce que tu connais de Maman ? Tu nous privais d’elle avec ta stupide maladie, qui semble bidon. Avec un comportement pareil, tu ne seras accepté nulle part. Declarait Mireille d’une voix puissante, très en colère.

Aussi longtemps que la jeune fille se souvenait, elle était toujours critiqué, toujours dénigrée et prise de haut. Sa maladie la rendait susceptible à de nombreuses insultes dégradantes, mais elle n’était pas inférieur aux autres, elle les regardait d’un regard extérieur. Elle n’essayait pas de se justifier, elle voulait simplement être quelqu’un dont elle pourrait être fière. Elle se levait rapidement, et pris dans l’armoire une paire de chaussures à talons et une tenue élégante : un jean flexible, un t-shirt décolleté plongeant et un gilet en laine à fermeture éclair. Elle s’habillait rapidement, et a enfilé ses talons hauts que même ses soeurs n’avaient jamais porté.

Personne ne connaissait réellement Annaëlle, ce à quoi elle pouvait penser, ce qu’elle pouvait faire ou encore ce qu’elle faisait de ces journées où elle est sans cesse seule. Elle entendait le bruit des pas de Chris se rapprocher de plus en plus, au moment où il entra dans la pièce, la jeune demoiselle saisit sa tête et l’a enlacé en la plongeant dans sa poitrine. Pour sa famille, ça pouvait paraître comme de l’indécence, mais il s’agissait de le réconforter. Mireille allait la traiter de «pute», mais sa petite soeur portait un sourire si doux et attendrissant sur ces lèvres.

  • Entends-tu mon coeur ? Je ne veux plus jamais voir des larmes sur ton visage... mon tendre Chris. Réconfortait-elle, en l’endormissant.

Le jeune homme d’à peine vingt ans n’avait pas dormi pendant tous les jours où Annaëlle était dans un profond sommeil, à toujours lui rendre visite, sans trouver le sommeil. Il s’est endormi dans les bras vaillants de la jeune fille et le prenant sur son dos, Annaëlle s’est retournée une dernière fois vers sa famille, en colère contre elle.

  • Pardonnez moi pour mon comportement. Et merci d’être venue quand même, c’était une première pour moi.

Ils ne comprenaient pas son sourire si tendre et doux, ils n’ont jamais rien fait pour elle, ils l’avaient condamné sans la connaître. Elle partait sa longue chevelure formant un long manteau d’or sur son dos et le médecin en charge d’elle débarqua dans la pièce pour discuter avec ces individus. Il les emmenait dans une pièce spéciale, et sortit un album uniquement dédié à Annaëlle depuis le premier elle a été interné dans cet hôpital. Elle souriait toujours, riait chaque jour, et était toujours photographiée dans un lit blanc, son bras branché à des machines. La jeune fille était comme une seconde fille pour ce médecin, qui l’a vu grandir, qui l’a vu évoluer au fil des années, il s’appelait Georges et a toujours été en charge de trouver un remède à sa maladie.

Vous êtes sa famille, n’est-ce pas ? Alors s’il vous plaît, ne la laissez pas sombrer davantage. Se lamantait Georges Davilson, le médecin.

De quoi parlez vous ? Demandait Mireille, prise au dépourvu, comme le reste de sa famille.

Votre défunte mère ne vous a rien dit ? Annaëlle était harcelé par celle ci. Non physiquement, mais psychologiquement. Elle la forçait à toujours lire, à toujours effectuer des travaux, à toujours lui obéir, et a toujours l’écouter la rabaisser. Répondit il, en colère. Sa phrase fétiche était : tu ne sers à rien. Ça peut paraître anodin, mais chaque jour était la même chose, et pour une jeune fille de son âge, c’était très éprouvant.

Mais je ne vois pas de quoi vous parlez quand vous parlez de ne pas la laisser sombrer. Rétorquait le père, Thomas.

Jusqu’a présent, la seule émotion que Annaëlle peut exprimer ouvertement est la haine. A la moindre autre émotion, ses boyaux se tordent, sa respiration se coupe et ses sens disparaissent les uns après les autres jusqu’à perdre connaissance. Elle a en quelque sorte développé une conscience capable d’entendre tout ce qui l’entoure même dans le coma... Déclarait Georges, en baissant les yeux, j’aimerais que vous appreniez à la connaître et donnez moi les différents comportements émotionnels qu’elle peut expérimenter.

Mais jamais personne n’est à la maison. Repondit le premier Frère.

Alors, qui paye les factures médicales de Annaëlle ? Demandait Georges, très étonné.

Un doute s’est installé, et Thomas fut le premier à se lever, pour retrouver sa fille. Il avait oublié le sens du devoir dans sa famille, il avait trop été absorbé dans son travail. Sa petite fille, quand étais-ce la dernière fois qu’il l’avait vu s’amuser dehors avec des enfants ? Quand avait il mangé ne serait ce qu’une fois avec elle ? Les erreurs commis aveuglé par la maladie de sa fille qu’il ne connaissait pas, et de son attitude mature malgré par son jeune âge, il voulait tout rattrapé. Il s’est rappelé de son sourire, il avait été teinté par de la tristesse. Si elle ne pouvait qu’exprimer la haine, comment pouvait elle sourire ? pleurer et rire de bon coeur ? pensait il sérieusement. Si ces années pouvaient se réécrire, il voudrait le faire maintenant.

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