JEANNE D'ARC

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Je me souviens.

Jeanne la bergère, gardant ses moutons, assise dans la forêt et écoutant ses voix.

Les voix des saintes Catherine et Marguerite et de l'archange saint Michel lui demandant d'être pieuse, de libérer le royaume de France de l'envahisseur et de conduire le gentil dauphin Charles sur le trône.

Jeanne la bergère écoutait les voix célestes qui l'envoyaient à la guerre contre les Anglois.

Car c'était ainsi, n'est-ce pas ?

La forêt, les moutons et Jeanne la bergère, si jeune et si belle.

Dix-huit ans et une vie de sainte martyr à vivre.

Peut-être...

Ou alors...

Jeanne la princesse, élevée loin de la cour de France, enseignée à monter à cheval et à diriger des soldats.

Jeanne la guerrière, entraînée à se battre et soeur du dauphin, Charles, futur Charles VII.

Jeanne du Lys ou des Armoises, bâtarde de la reine Isabeau de Bavière.

Qui sait ?

Je me souviens.

Dans son Domrémy, Jeanne la Pucelle cousait, tissait, elle conduisait parfois les animaux aux champs.

Et la guerre faisait rage. Anglais contre Français. Les Bourguignons étaient les alliés des Anglais.

Jeanne connut les violences des soldats et les pillages des grandes chevauchées.

Et les voix jetèrent cette jeune fille dans la tourmente de la guerre.

Jeanne, du haut de ses dix-huit ans, demanda audience à son seigneur, Robert de Baudricourt pour lui donner le soutien nécessaire afin d'accéder à la Cour de France.

Le seigneur Baudricourt renvoya Jeanne en préconisant une bonne gifle pour lui remettre les idées en place.

Jeanne la folle !

Et cependant...

Jeanne d'Arc obtint une lettre de crédit, une escorte, deux chevaux et ses deux fidèles écuyers : Jean de Metz et Bertrand de Poulengy.

Jeanne d'Arc s'habilla dorénavant en homme, elle chevaucha avec assurance et domina ses soldats avec fermeté. Elle se fit couper les cheveux et arbora la coupe "en écuelle".

La Pucelle traversa la France et arriva à Chinon, Jeanne accéda au dauphin Charles.

Elle le convainquit de lutter contre les Anglais, elle prophétisa la libération d'Orléans, le sacre du roi à Reims, la libération de Paris et la libération du duc d'Orléans, captif des Anglais.

Peut-être...

Ou alors...

Jeanne d'Arc ne reconnut pas le roi caché parmi ses courtisans, ce fait est une légende.

Jeanne d'Arc fut déclarée vierge par plusieurs femmes de seigneur, dont la belle-mère du roi, Yolande d'Aragon et l'épouse de Robert de Baudricourt.

Jeanne du Lys ou des Armoises était une proche parente du seigneur de Baudricourt.

Qui sait ?

Je me souviens.

Jeanne la Pucelle était une femme disposant de toutes les vertus chrétiennes : « humilité, virginité, dévotion, honnêteté, simplicité. »

Pour montrer qu'elle parlait au nom de Dieu, Jeanne déclara qu'elle allait lever le siège d'Orléans.

Jeanne d'Arc libéra Orléans des Anglais dans la nuit du 7 au 8 mai 1429.

Avec sa foi, sa confiance et son enthousiasme, elle galvanisa ses troupes.

Ensuite, Jeanne d'Arc poussa le dauphin Charles à faire la chevauchée jusqu'à Reims pour se faire sacrer.

Le 17 juillet 1429, dans la cathédrale de Reims, en présence de Jeanne d'Arc, Charles VII est sacré roi de France.

Victoire et reconnaissance !

Et puis la défaite à Paris le 8 septembre 1429 et la blessure de Jeanne par un carreau d'arbalète.

Dieu se détournait-il de sa Pucelle ?

En tous cas, le roi Charles VII se détournait de cette jeune femme encombrante, qui se prenait pour un homme et parlait en chef de guerre.

Et puis la capture à Compiègne, assiégée par les Bourguignons.

Jeanne d'Arc fut vendue aux Anglais le 21 novembre 1430, pour dix mille livres tournois, et confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et allié des Anglais.

Et puis le procès en hérésie.

Jeanne d'Arc fut condamnée au bûcher pour plusieurs faits : ses habits d'homme, ses parents quittés sans autorisation, et le fait qu'elle ne cesse de s'en remettre au jugement de Dieu plutôt qu'à celui de « l'Église militante », c'est-à-dire l'autorité ecclésiastique terrestre.

Et surtout, pour avoir écouté des voix qui n'étaient inspirées que par le démon.

L’université de Paris (Sorbonne), rendit son avis : "Jeanne est coupable d'être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d'hérésie, errante en la foi, blasphématrice de Dieu et des saints."

Jeanne d'Arc en appela au Pape, ce qui sera ignoré par les juges.

« Sur l'amour ou la haine que Dieu porte aux Anglais, je n'en sais rien, mais je suis convaincue qu'ils seront boutés hors de France, exceptés ceux qui mourront sur cette terre. »

Jeanne d'Arc mourut sur le bûcher à Rouen, le 30 mai 1431.

Peut-être...

Ou alors...

Jeanne d'Arc ne mourut pas sur le bûcher de Rouen.

Jeanne d'Arc fut reconnue à Orléans et la ville qu'elle avait libérée lui offrit une récompense.

Jeanne du Lys ou des Armoises portait les armes de la Pucelle en guise de blason.

Qui sait ?

Je me souviens.

Innocentée, réhabilitée, béatifiée, canonisée, Jeanne d'Arc est devenue la sainte patronne de la France, sous le nom de "Pucelle d'Orléans".

Qui sait ?

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