Aurore

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La soirée s’acheva dans un silence gêné. Chacun regardait les flammes orangées s’éteindre, les ombres s’étendre sur le campement.

Finalement, à mesure que les heures passaient, Elsa vit l’aube se lever. Elle était trop blessée pour dormir. Les paroles de Rebecca l’avaient profondément vexée. La femme rousse se tenait à l’écart, à la limite du cercle de feuilles, muette et entourée d’une aura sombre qui n’augurait rien de bon.

Ironiquement, elles furent les deux seules à rester éveillées. Tous les autres dormaient, emmitouflés dans d’épais manteaux. Ils avaient l’air d’enfants, vulnérables mais si forts et soudés. Alice s’était blottie dans les bras de William, Lorelei dans ceux de Holden. Ils avaient l’air tellement heureux...


Elsa s’adossa contre une pierre et contempla le brasier qui rougeoyait faiblement, jusqu’à s’évanouir dans la lumière du soleil pointant timidement à travers l’épais feuillage de la forêt.

Qui est ce Theo ? Celui dont tous parlaient ne s’était pas montré aujourd’hui. Si ça se trouve, ils sont tellement fous qu’ils l’ont inventé, et Theo n’existe pas. Rappelle-toi. Rien ici n’est vrai. Tu es dans un rêve. Sinon, comment expliques-tu que tu n’aies pas peur dehors ? Cet autre côté n’existe pas. Tu as toujours eu une imagination débordante et solitaire. Les psys diraient que tu cherches ta place dans un monde auquel tu n’arrives pas à t’intégrer. Et pourtant, Elsa avait envie de croire à ce rêve. Envie d’avoir un but, que sa vie ait un semblant de sens. Tu divagues, ma pauvre fille ! Tout cela parce que cette vieille femme t’a offert un miroir.

Elsa porta la main à son médaillon. Il était toujours là. Prise d’un doute, elle se leva discrètement et se dirigea vers le carré d’herbes où se distinguait encore la forme imprimée par son corps endormi. Par chance, le cercle de citronnelle s’étendait jusqu’à l’endroit où elle s’était réveillée. Elsa avait sombré avec le collier, et elle se réveillait en sa possession. Mais il lui manquait quelque chose.

Quelque chose qu’elle était certaine n’avoir tenu entre ses mains avant de s’endormir. Cependant, c’était impossible.


Comment un objet pareil pouvait-il l’avoir emportée dans cet univers qui, pour l’instant, ressemblait en tout point au sien ?

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