À l’étable de Noël,

9 minutes de lecture

Ce récit a été écrit pour « À chacun son histoire », autrefois sur Doctissimo et maintenant sur le forum Slygame. Normalement, il faut s'inspirer d'une photo pour écrire un texte, où celui-ci est d'abord publié anonymement avec d’autres. Puis l’auteur est dévoilé en fin de jeu. Ici, c'était un "défi de Noël", chaque récit commençant de la même façon ; la partie en gras :

À moitié réveillé, J'enfile mon bas de pyjama et sors de ma chambre. Je croise papa noël en combijama rouge et vert qui est sur le point d'entrer dans la salle de bain. Il me regarde et aperçoit la protubérance qui déforme mon pantalon de flanelle. Il sourit et me lance :

— Mon petit elfe devient un homme on dirait ! Tel père tel fils, rajoute-t-il, tu lui ressembles de plus en plus.

Je baisse les yeux sur le pyjama. Je vois ma pointe de sapin qui tend le tissu ! J'ai honte, le rouge doit atteindre la pointe de mes oreilles et je file aux toilettes ! Un long pipi me fait du bien et calme mon pingouin qui retrouve sa taille normale...

(là, j’ai dû faire le tri, dans ma ciboulette)

1/Pfff, décidément j’en rate pas une ! Déjà que tout le monde s’attend à ce que je sois parfait, sous prétexte que mon père occupe la haute fonction de créateur de jouet et que ma mère dirige avec maman Noël les cuisines du pôle nord. Si j’ai bien une ressemblance physique avec mon géniteur, ça s’arrête là. Hier, mon premier jour à l’atelier, je suis parvenu à coincé la trieuse du courrier… ce n’était jamais arrivé depuis sa mise en fonction. La honte !

Puis l’après-midi, secteur jouet j’ai confondu deux bocaux et, sans la vigilance d’une jeune elfe, les ours en peluches se seraient retrouvé avec des roues de voiture de pompiers à la place des yeux. Bonjour la crise… Je n’ai que 177 ans, nom d’un renard blanc !

Là, on m’a assigné au quartiers privés de santa Klaus, je dois le réveiller, prendre soin de sa garde-robe, cirer ses bottes chaque fois qu’il sort et tenir propre sa chambre personnelle — il ronfle pire qu’un ours, selon sa femme — ainsi que son bureau. Avec l’entretien de ma chambrette, c’est tout !

Et maintenant je me réveille, la tête encore pleine d’aurores boréales, en retard puisqu’il est debout avant moi et… Hooo ! une chance que je me sois culotté au lever et qu’il ait un caractère à toutes épreuves. Sinon, par tous les cookies, cela aurait été le pompon sur le bonnet !

Le sobriquet de ‘rêveur gaffeur’…

Sans aucune scène de sexe.

Bof, ça c’est bon pour Scribay !

2/Mes rêves sont de plus en plus souvent assortis d’images de Noëlle, la fille des Kertsman, et elle y parait de moins en moins vêtue, ça m’excite incroyablement et maintenant son paternel que je croise, le sucre d’orge au beau fixe. Je dois faire attention à ma sortie de chambre. J’imagine que ce soit Noëlle ou pire, sa mère que je croise, le brise-glace en avant ! j’en mourrait sans aucun doute…

Hétéronormé.

Classique, avec ils furent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Non merci, j’ai donné toute mon enfance !

3/Depuis que j’ai eu 501 ans, je suis avec Levis dans l’équipe d’emballage des ‘sex-toys’ pour les grands enfants et je dois dire que la découverte récente de leurs utilités me trouble au plus haut point, depuis, l’envie de les essayer me turlupine de jour en jour et je ne suis pas le seul…

Multichoix et pluri possibilités sexuelles.

Le Kamasoutra gadgétiser du pôle nord, ce serait bandant à casser des noisettes… mais pas fini avant plusieurs années, hélas !

4/Papa Elfy et papa Noël, m’ont eu par PMA avec une elfe porteuse — petite graine de papa Elfy, bien entendu —, c’était pour leur centième anniversaire de mariage, « la consécration de leur amour » me répètent-ils depuis que j’ai l’âge de comprendre et c’est vrai qu’ils s’aiment, autant qu’ils m’adorent. D’ailleurs, malgré leurs messes basses, je sais qu’il est prévu pour mes 150 ans une méga fiesta (pratique l’ouïe elfique) elle sera même organisée en dehors des festivités de leur 250ièmes années de mariage.

J’espère avoir le courage de demander à la jolie Marylou Frost de sortir avec moi…

Homoparentalité et acceptation des différences.

Gentiment moralisateur, ça pourrait le faire. Peut-être !

5/Kris Kringle m’a adopté quand mes parents sont morts en recherchant Rodolphe sur la banquise. Celui-ci avait fait une fugue et alors que papa et maman le pourchassaient dans le nord, il était revenu seul au bercail, ayant butiné les dames cervidés croisé en chemin. Un ours blanc mal luné les avaient chassé de son territoire et dans leur course il n’avaient pas vu la crevasse qui leur fut fatale. Papa était l’elfe en chef et le meilleur ami du père Noël. Il me compare souvent à lui, sauf pour mes yeux qu’il dit avoir la douceur de ceux de maman. Mais, malgré tout l’amour que je lui porte, jamais je n’oserai lui avouer ce qui provoque le tumulte sous ma ceinture …

5.a/ suite hétéro ; 5.b/ suite bi ; 5.c/ suite gay : c’est mon choix, comme dirait Evelyne ! (tout à fait par hasard, évidemment)

Je pense que, à son âge, sa tolérance vis-à-vis de ma différence ne sera pas facile à accepter. C’est le beau Snowball Garland qui hante mes nuits. Ce lutin blondinet, à peine plus vieux de cinquante et quelques années, me fait un effet de caribou en rut à chaque lever. Habituellement, je mets mon peignoir pour quitter ma chambre mais il est au sale, j’ai renversé dessus mon chocolat hier matin. Je rêvassait à un elfe charmant … et j’ai la sensation qu’il n’est pas indifférent à ma personne.

C’est le préposé aux rennes, la grange est sa deuxième maison !

Aujourd’hui, dès le repas du soir avalé, je dirais aussitôt bonsoir, sous prétexte de rangement en retard et à la place de partir dans ma chambre, je vais me rendre à son antre. Je dois en avoir le cœur net et lui parler en tête à tête… si j’y arrive, puis sans bégayer !

J’y suis ! Cela sent le crottin, la paille et l’odeur musquée des animaux. Il y règne une douce chaleur. Je me glisse très vite dans le box le plus reculé et le moins éclairé de l'étable, déjà bien heureux de ne pas m’être fait choper sur le trajet, ni par Lorinel à mon arrivée — il finissait sa livraison de granulés pour ruminants magiques — et je commence à inspecter les lieux, désormais que mes yeux s’habituent à la pénombre. Je veux trouver une place où me poser pour patienter.

J’avance vers le fond… Wow ! J’ai le traineau magique devant moi, quel meilleur endroit pour m’installer en l’attendant. Sa position est pile poil au bon endroit. Je m’assois confortablement sur son siège, mes yeux englobent la pièce et, à moins de venir très près, je suis invisible dans ma cachette !

Je somnole, bercé par la faible musique qui sort d’une radio et la compagnie des rennes… un bruit sec, c’est lui qui vient de tirer le loquet, verrouillant de l’intérieur. Nom d’une étoile filante, qu’est-ce qu’il est chou !

Il est au centre de la pièce, proche de son établi, bien éclairé.

« Allez du courage, va lui conter edelweiss, mon gars ! » je me motive mentalement, sans esquisser le moindre mouvement…

Quand il poigne dans son pull et le tire par-dessus ses oreilles, emportant son bonnet et sa liquette. Le voilà torse nu, Il a un corps sublime, musclé sec, avec des abdominaux et des pectoraux finement dessinés, il est d’ailleurs grand pour notre espèce, un mètre quarante à peu près… Mais ?! Non d’un bonhomme de neige,

il continue à se déshabiller, je n’en crois pas mes yeux. C’est la ceinture de son pantalon qu’il dégrafe, alors qu’il se déchausse sans l’aide de ses mains.

J’ai sa lune qui apparaît pendant que ses derniers emballages glissent sur ses mollets qu’il libère.

Il est à cinq mètres de moi, Snowball me fait face pour poser ses tissus sur le meuble. Il bande déjà à moitié, arborant une longue verge au gland semi apparent, des bourses épaisses et son pubis s’orne d’une petite touffe de poils blonds, légèrement frisés.

Il se met à se dandiner sur le rythme de la musique, lascivement, en se tripatouillant les tétons et la buchette !

Interdit, les yeux grands ouverts, je vois la pine s’affermir, s’ériger au point que, lorsque Snowball cesse de la manipuler, elle se dresse presque à la verticale, palpitante, le gland luisant de pré-sperme. Pas trop épaisse, elle doit avoisiner les quinze centimètres — fort bel outil, pour notre race —, le gland, rose, en pointe plus large que la hampe pâle et lisse.

Alors que j'entends mon cœur battre à la vitesse du blizzard hivernal dans mes tempes, sans vraiment m’en rendre compte je me met à me caresser, à soulager la tension qui me faisait bander à mort depuis quelques minutes. D’être comprimé ainsi, mon entrejambe est de plus en plus douloureux. Il faut que cette douleur diminue et je me contorsionne pour descendre mes pantalon et slip sous les genoux.

Mon sexe libéré, je me rends compte que Snowball — aidé par sa danse sexuelle — se rapproche de ma cachette et n’est plus qu’à quelques pas de me découvrir !!!

Je me fige instantanément et ferme mes yeux — comme si cela allait me rendre invisible de ne pas le voir — je suis en apnée... des secondes ; des heures ; des années ?!

Je cligne des yeux comme un harfang des neiges en réalisant qu’il vient de parler… me parler ! J’enregistre ses mots, prononcés de près… bien trop près !

il a susurré ces quelles paroles au creux de mon oreille : « Depuis le temps que j’attends ce moment. Tu n’imagines même pas, mon lutin d’amour ! ». Je ressens un mélange d’excitation et d’appréhension, maintenant que mes fantasmes sont proches de se réaliser. Un frisson parcourt mon corps de haut en bas… sa main vient de prendre possession de mon bâton de chair.

Il me rejoint sur le siège et les rennes deviennent les témoins de nos ébats… Sans quitter le sol de la grange, le traineau n’a surement jamais emmené quiconque aussi haut que nous !

Pendant que nous reprenons nos esprits, enlacés, Snowball, que je viens d’interroger, m’explique comment il connaissait ma présence dans l’étable… bien avant son strip-tease. C’est en riant qu’il me donne la réponse. Il a installé depuis peu des mini caméras aux quatre coins de la pièce pour surveiller le troupeau en son absence. Et comme il vérifiait sur son appli la livraison des granulés promise par Lorinel – celui-ci ayant souvent tendance à procrastiner, il aurait été chercher de quoi le dépanner – il m’avait vu dans ma tentative de jouer au chasseur Inuit traquant sa proie. Entre deux bisous mon chéri m'avoue qu'il avait compris que je m’intéressais à lui et a sauté – sans jeu de mot – sur l’occasion en me voyant me cacher dans l’obscurité et il a précipité les choses… mettant l’action avant la parole.

(Ce dont je ne lui tiens pas grief, croyez-moi !)

Pour plus de confort et reprendre notre exploration anatomique sous une meilleure luminosité, on se mit en route vers l’amour et sa chambrette à l’étage.

C’est nu et presque en courant que l’on gravit les escaliers, à nouveau bander, et ferme, encore !

Aussitôt la porte franchie, il se jette sur son matelas, croupe relevée vers moi. Il ne perd pas de temps, il est chaud comme un lièvre arctique, et puis moi aussi... Alors autant en profiter, l’éclairage de la pièce souligne les muscles dorsaux et surtout le galbe de son petit cul rond et ferme. Je défie tout elfe normalement constitué de ne pas désirer sodomiser un charmant lutin ainsi présenté !

Bref, la nuit fut courte et c’est en manque total de sommeil que je regagne ma chambre en catimini afin d’en sortir dix minutes plus tard, comme si je me réveillai…

Une semaine que nous nous voyons chaque nuit en secret, je baille et souris du pourquoi mais je pense que ce petit jeu de cache-cache ne pourra durer longtemps, il va falloir que nous en parlions avec mon âme-sœur.

Moi, je compte attendre que la tournée soit faite et, le rush passé, ouvrir mon cœur à papa Noël… même si j’appréhende sa réaction !

On verra…

Cependant le père Noel n’est pas complètement dupe et il connait bien mieux son fils adoptif que celui-ci semble le croire. Leurs petites manœuvres de séduction, bien que discrètes, duraient depuis plusieurs mois et voilà quelques jours que des regards de connivences les avaient remplacées. Donc il se demandait si ces deux-là ne faisaient pas des galipettes entre eux. Cette idée le faisait sourire, pour lui il n’y avait rien de mal à cela… ce ne serait pas les seuls, parmi ses aides. Sa décision était prise, il leurs en parlera...

Le 26, après le retour au calme.

L’acceptation de l’amour, sous toutes ses formes, fait aussi partie de l’esprit de Noël !

FIN

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Fablelionsilencieux ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0