Chapitre 8 : Un dîner compliqué 

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Cela faisait une semaine maintenant que ma vie avait basculé. Je ne m'attendais pas à être éperdument amoureuse de quelqu'un, encore moins aussi rapidement. Je profitais de l'absence de Pauline et sa mère qui étaient partis faire quelques courses au magasin le plus proche pour discuter avec Michael.

« -Est-ce qu'on pourrait parler tous les deux ? » lui demandais-je tout en lui tendant une cigarette comme si c'était le saint graal.

« -C'est quoi cette air sérieux princesse ?

-Tiens un nouveau surnom ?

-Il te va si bien. Tu as véritablement des allures de princesse.

-Plus sérieusement Michael, qu'est ce qu'on fait ?

-Je ne sais pas ? Tu veux qu'on en profite pour ...

-Non mais je ne parle pas du tout de ça. Tu te rends compte de la situation ? C'est moi la jeune fille de dix huit ans, pas toi. Comment tu peux être aussi désinvolte face à un tel bazar ?

-Un bazar ? Notre histoire ? Je crois que tu n'as pas compris ce que je ressens pour toi. Je me fou de ton âge, je me fou de Jenna et je vais tout quitter pour toi.

-Je n'arrive pas à te comprendre. Tu viens de te marier ! Pourquoi faire croire à une femme qu'elle te correspond pendant douze ans ? As-tu seulement penser à ce qu'elle devait ressentir ? A la douleur qu'elle ressentirait si elle apprenait pour nous ? J'ai de la peine pour elle, je culpabilise également.

-Tu ne la connais pas. Elle est forte elle saura faire face. J'ai fait ce que je pensais être juste. Je l'ai aimé pendant un temps, notre couple s'est stabilisé, nous avons fait les choses dans l'ordre puis une routine s'est installée. C'est là que les problèmes ont commencés.

-Une routine tu dis ? Tu penses que nous n'en n'aurons pas si nous passons le reste de notre vie ensemble ? Dois-je m'attendre à être tromper à mon tour lorsque cette fameuse routine dont tu parles se sera installée entre nous ?

-Une routine avec toi c'est tout ce que je souhaite tu ne comprend pas ? Ce que je ressens pour toi est unique. Je ne l'avais jamais connu auparavant et je pensais que l'amour que j'avais pour elle était normal. Je ne m'étais pas poser la question. On s'entendait bien, on avait des points communs, des projets communs. Disons que lorsque nous mettions tout ça un place, nous avions un but ensemble. Lorsqu'il fut atteint, il ne resta que le vide. Ça ne suffisait plus.

-Je comprend, en tout cas j'essaye. Tu sais ce qui me dérange ? Tu ne me connais pas. Tu n'as aucune idée de qui je suis en réalité, tu n'as vu qu'un aspect de moi qui jusqu'à aujourd'hui était plutôt passif. Ça ne fait qu'une semaine, je te trouve étonnement radical.

J'étais tellement déroutée par ce qu'il se passait entre nous que je ne me suis pas vraiment exprimé. J'avais comme l'impression de vivre à la troisième personne. Mais maintenant, je veux du concret. Les mensonges sont une perte de temps.

« J'ai eu un coup de foudre pour toi. Lorsque tu avais huit ans je ne te regardais pas, tu n'étais qu'une gamine de plus de la maison avec ma sœur qui m'embêtait déjà bien assez comme ça, quand je t'ai revu je t'ai tout de suite reconnue, je savais que tu étais là bien-sûr mais ton visage n'a pas changer. Tu étais une jolie petite fille que je regardais à peine, tu es une femme incroyable que désormais je regarde d'un œil nouveau. Une semaine c'est peu mais à quelle échelle ? J'ai passer douze ans avec une personne pour qui je n'ai jamais ressenti ce que je ressens aujourd'hui en sept pauvres jours. Ne doute pas de mes sentiments s'il te plait, car moi je ne joue pas, je sais ce que je veux. On peut attendre des mois, des années si tu veux, mais rien ne changera.

-A mon tour de parler. Je suis subjuguée par toi, je t'idolâtre carrément s'il faut parler franchement. Je suis certaine de mon amour pour toi, je n'ai rien à perdre dans cette histoire. Si tu veux vraiment que l'on continu, tu dois mettre ta vie au clair. Tu dois faire les choses correctement. Divorce de ta femme, rend ton appartement, parle à ta famille et ensuite nous pourrons construire une relation stable et franche. C'est un peu hypocrite de ma part, nous avons franchis un cap que nous n'aurions pas dû tant que tu étais encore avec ta femme. C'est lâche de notre part.

-Tu as raison. C'est ce que je vais faire. Mais ne fais pas comme si il n'y avait plus rien entre nous jusqu'à ce jour. J'ai besoin de te sentir contre moi, je veux ton odeur, ta bouche, ton corps, pour aujourd'hui, pour toujours. Dans quelques années, tu comprendras enfin j'espère que je suis sincère. »

Il attrapa avec force ma queue de cheval, pencha légèrement ma tête en arrière et prit ma bouche avec passion. Nous n'avions peut être que quinze minutes devant nous avant le retour du « reste du monde » nous ne pouvions plus nous retenir.

Nous partagions ce hamac à deux cette fois-ci, et la proximité entre nous n'avait plus rien d'étrange. Il me toucha tout en plongeant son regard dans le mien.

« -J'aime te regarder prendre du plaisir, laisse toi faire. »

Ce que je fis. Je me mise à le toucher à mon tour, nous allions en finir c'était certain.

Je m'asseyais face à lui et lui fît l'amour avec tendresse et douceur. Comme la dernière fois, ce fût magique et hors du temps.

Nous commencions le repas lorsqu'une voiture arriva à proximité.

« -Qui vient se perdre par ici à cette heure là? » se demanda Alice.

Elle partit vérifier tandis que nous continuons de manger.

« -Michael regarde qui vient d'arriver !

-Jenna ? » Il manqua de s'étouffer avec sa bouchée.

« -Qu'est-ce que ...

-Surprise mon amour ! » Elle couru l'embrasser.

« -Je ne résistais plus sans toi ! Tu es parti si longtemps tu m'as tellement manqué !

-Tu étais si en colère l'autre jour ...

-Vous vous êtes disputer ? » les questionna Alice avec le plus grand étonnement.

« -Tu ne m'en avez pas parlé Michaël !

-Ce n'était qu'une petite brouille de rien du tout c'est sûrement pour ça .» Rétorqua Jenna.

Elle s'installa à table et le reste du dîner se passa. Je ne parlais pratiquement pas, je n'avais qu'une hâte, que cette soirée interminable s'achève.

Jenna parlait sans s'arrêter, j'avais devant moi une vraie femme. Elle était aussi belle que distinguée, elle s'exprimait comme une adulte, elle paraissait si mature à côté de moi. Je sentais en mon cœur une déchirement au chaque fois qu'elle posait sa main sur le bras de celui que j'aimais. Elle se montrait complice et je l'enviais de ne pas devoir se cacher, de pouvoir le toucher autant qu'elle le voulait.

Cette nuit ils dormiraient ensemble, j'en était convaincu, je ne voulais pas voir ça, je ne le supportais pas.

J'aidais a débarrasser la table et demandais à Pauline :

« -Ça te dis qu'on sorte ce soir ? J'appelle Paul, tu appeles les autres ?

-Toi qui ne veut jamais sortir, tu m'impressionnes ! On leur fixe rendez-vous en ville d'ici une heure le temps de nous préparer.

Michael le regarda d'un regard noir. Il ne pouvait rien dire, rien faire. J'avais décidé de lui faire du mal, au fond de moi, je lui en voulais beaucoup d'avoir créer une situation comme celle-ci. Il devait assumer les conséquences, je ne serais pas seule à souffrir ce soir.

C'est ainsi que nous quittions la maison, sous le regard impuissant d'un homme blessé et pris au piège.

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