Chapitre 9 : Dans les yeux de Michael 

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Je suis quelqu'un de terre à terre. Je ne me suis jamais demandé si je faisais fausse route jusqu'à aujourd'hui. Cela fait un an que je suis prêt. Prêt à la quitter, à changer de boulot, à rendre mon appartement, mais je ne le fait pas. On sait ce que l'on quitte, pas ce que l'on trouve. J'avais peur de devoir tout recommencer et je n'étais pas sur d'avoir le courage de tout perdre. C'était un choix difficile auquel je devais faire fasse tôt ou tard.

Je décidais d'en parler à ma femme lors de notre voyage de noces. Ce n'était pas mon intention mais ce soir elle m'avait poussé à bout. Elle s'était mise à parler de bébé et j'ai complètement paniqué. Elle pensait être enceinte et voulait faire un test. J'ai agi comme le dernier des cons, je l'ai repoussé puis je lui ai tout avoué. Tout ce que je ressentais depuis plusieurs années et particulièrement cette dernière. Je lui parlais de mes doutes, du fait que je voulais tout envoyer valser et repartir à zéro.

Sa réaction fût celle à laquelle je m'attendais. Elle rentra d'abord dans une rage folle et me gifla.

Je ne lui en veux pas, j'ai agi comme un salaud. Elle pensait être enceinte et je lui ai dit que je n'étais pas sûr de mon amour pour elle.

Elle est partie sans rien ajouter et ce fût là notre dernier contact.

Je savais que ma famille se trouvait à saint Rémès pour les vacances et je décidais d'y aller pour me ressourcer. C'est dans cette maison que j'ai vécu mes meilleurs souvenirs d'enfance. J'espérais trouver entre ces murs les réponses à mes questions. Je souhaitais que Jenna me manque au bout d'un moment. J'espérais m'être trompé.

J'attendais de ressentir à nouveau quelque chose, d'être vivant.

C'est là que je l'ai revu. Cette petite fille aux cheveux bruns qui lui tombaient jusqu'en bas du dos. Je ne l'avais jamais regarder avec beaucoup d'attention, mais ce soir là en ouvrant la porte, je tombais subjugué par cette beauté.

Quand on s'est regardés, quelque chose c'est passé. J'ai l'impression qu'ont s'est compris tout de suite, nous n'arrêtions pas de nous dévisager, nous ne savions pas quoi nous dire, nous ne savions pas où placer notre regard.

Cette nuit là, j'ai su que c'était fini avec Jenna. J'avais déjà envie de Alba, elle m'obsédait tellement que je ne pensais qu'à ça. J'aurais dû être dévasté de quitter mon épouse dans un tel état, mais je ne ressentais rien, en tout cas pas pour elle.

La suite, vous la connaissez.

Lorsque nous avons fait l'amour elle et moi mon souffle s'est coupé, mon cœur accéléré, mon corps tout entier s'est abandonné sur le sien. Ce n'était pas que sexuel, c'est plus fort que cela. C'était une évidence.

Nos deux peaux étaient faites pour se toucher, nos deux langues pour se mêler, nos regards pour ne jamais se lâcher. Je suis tombé amoureux d'elle si rapidement et j'ai ressenti en deux jours ce que je n'avais jamais ressenti en douze ans.

Quand je me perdais dans ses yeux, elle me faisait tourner la tête. Se rendait-elle compte que j'aurais tout donner, tout fait pour elle ? Ou s'arrêtait-elle à la différence d'âge qui faisait de moi son aîné ? En tout cas, ça ne comptait pas.

Quand elle s'est approché de moi pour me parler, elle avait ce petit air sérieux qui m'excite tant. J'aurais pu lui faire l'amour indéfiniment. Lorsqu'elle m'a demandé si elle comptait je me suis rendu compte qu'elle était loin de s'imaginer à quel point je l'avait dans la peau. Ça m'a attristé. Je m'étais donc si mal exprimé pour qu'elle doute encore de ma sincérité ?

Et puis Jenna est revenu, comme un boomerang que l'on a lancé. Je ne m'y étais pas préparé et le retour fût douloureux. Voir Alba, ma princesse avoir mal au cœur m'a rendu fou de chagrin.

Ma femme est maligne et moins à plaindre qu'à redouter. Elle est coriace et si elle a décidé de me garder, elle se fichera pas mal de mon opinion. Elle a fait route jusqu'ici et menti à ma mère ne faisant passer notre querelle que pour une simple petite colère. Elle savait bien que si elle avouait tout elle risquait de me perdre, que prit dans mon élan j'aurais avoué mes doutes à tout le monde et aurait dû assumer que je ne voulait plus d'elle. Elle me mettait dans l'embarras, mais elle ne savait pas encore pour Alba et moi. Elle devait penser que si je n'avais pas parler de tout ça à ma mère c'est que ce n'était pas vraiment sérieux. Je ne pouvais pas démentir devant tout le monde, dire que je ne l'aimait plus que j'en aimais une autre qu'elle était là à notre table et qu'elle s'appelait Alba.

C'est elle alors que j'aurais mis dans l'embarras. Je devais faire face tant bien que mal jusqu'à ce que nous soyons seuls à Paris pour rompre nos vœux correctement. Cela ne regardait que nous dans un premier temps.

J'allais devoir dormir avec elle. J'avais l'impression de tromper Alba, j'étais dégoûté de tout, j'étais déjà à terre mais mon impitoyable maîtresse me frappa d'un dernier coup, déclarant qu'elle sortait avec un autre ce soir.

J'avais envie de lui dire « non tu ne sortiras pas ce soir, tu es à moi et personne d'autre.

Jouait-elle avec moi ? Aller voir ce Paul qui l'a draguait depuis le début, étais-ce une façon de se venger du mal que je lui faisais ?

J'étais bloqué, impuissant face à ce tourment et la mort dans l'âme je la regardait s'approcher de la porte d'un œil noir. Elle était si belle ce soir, sur ses hauts talons noirs qui allongeaient ses jambes si sveltes, si douces. Elle portait une petite chaîne en argent qui lui habillait le cou avec classe et discrétion. Une belle robe noir qui moulait ses formes de déesses. Elle n'était pas vulgaire bien au contraire, je n'avais jamais vu une femme pareille. Je souris nerveusement et je me rappelais pourquoi je l'aimais tant.

Il fallait que j'agisse avant qu'elle ne se méprenne. Peut-être pensait-elle que je lui avais menti, qu'avec Jenna nous n'avions eu qu'une légère dispute. J'avais si peur qu'elle se venge ce soir juste dans le but de me faire du mal. Je la découvrais de jours en jours et j'étais envoûté par ses manières.

Par chance Jenna se leva pour aller a la cuisine, je rattrapais Alba qui n'était pas encore bien loin et qui attendait ma soeur devant la porte, discrètement je lui murmurais :

« N'y va pas. »

Ce à quoi elle répondit d'une manière impitoyable :

« Je ne resterais pas là où tu es avec elle. »

Elle sentait le doux parfum de la noix de coco, sa peau était lisse comme une perle, elle était si appétissante.

Nous ne pouvions parler plus longtemps, nous aurions pu nous faire surprendre à tout moment, nous vivions dans l'excitation à chaque fois, nos moments ensemble étaient éphémères, je la voulais pour l'éternité. Je l'a voulais là où personne n'aurait pu me l'enlever.

Elle tourna les talons et elle précéda Pauline jusqu'à la voiture.

Quelle femme !

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