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Corentin resta toute la journée auprès de Lucas. Ils firent l’amour comme une dernière fois, avec une fougue incroyable et un vide entre eux. Corentin tentait de cacher sa peur et son angoisse. Lucas se concentrait, se mettant dans la peau de la victime naïve et consentante.

La seule inconnue était la présence des malfrats et donc l’heure de l’opération. Pour la présence, il n’y avait aucun doute. Depuis leur sortie bruyante, ils avaient laissé passer un jour, puis chaque soir ils avaient demandé après Valentin. Malheureusement, ce dernier était souffrant, avait rapporté Corentin. On sentait leur nervosité monter. Joe se terrait, bien qu’ils demandassent chaque fois à le voir, s’enquérant des recherches du téléphone.

Lucas se sentait prêt. Il fixa une dernière fois Corentin, tourna les talons et sortit du vestiaire. Corentin regarda s’éloigner cette magnifique silhouette, ses jambes fines et musclées, sa cambrure qui faisait si bien ressortir ses belles fesses, sa taille svelte, ses cheveux abondants et libres, son allure encore juvénile. Un immense élan d’amour l’envahit. Il avait trouvé la perfection. Sa plus grande beauté était sa gentillesse, son enthousiasme pour tout. Une joie de vivre incroyable.

Corentin eut un frisson. De toute façon, trop émotif, il n’aurait pas pu travailler ce soir. Il pénétra dans la salle quelques instants après Valentin. Il repéra immédiatement les malfrats. Ce soir, ils étaient quatre. Il prit peur, commença à paniquer. Le lieutenant Jacob était assis un peu plus loin. Il le rejoignit.

— Bonsoir, Corentin. Du calme, tu montres trop ton angoisse. Viens t’asseoir. Non, de ce côté, il faut que je puisse intervenir en cas de besoin. J’ai vu entrer Lucas, dans son costume. Il est incroyablement séduisant. Il a une élégance incroyable, même vêtu que de son pagne. Je ne vous ai pas demandé : vous êtes étudiants, tous les deux ?

Corentin lui expliqua. Lucas approchait. Il vit Corentin et Gabriel. Il s’assit sur les genoux de Corentin et l’embrassa tendrement, avant de passer sur ceux de Gabriel.

— Désolé, mais je dois jouer le jeu. Tu es un client comme les autres. Tu dois me toucher, sinon tu n’es pas crédible ! Ça te gêne ?

— Disons que je n’ai pas l’habitude, Lucas.

— Valentin, ici, c’est Valentin.

— Très bien. Mais, non, te toucher ne me gêne pas, car tu n’y mets aucun vice. Je veux dire, cela semble naturel.

— Je peux t’embrasser ? J’en ai besoin !

— Euh… Si ça peut t’aider…

Gabriel découvrit la douceur et la générosité de Lucas. Il en ressortit troublé.

— Eh, beau gosse, ce n’est rien qu’une marque d’affection. Tiens, prends ça et glisse-le dans ma ceinture ostensiblement, sinon tu vas faire plouc et te faire repérer. Tout est prêt. On donne les trois coups ?

— Tu es sûr de toi ?

Valentin se repencha pour effleurer les lèvres de Gabriel, se leva, le remercia pour le cadeau, repartit vers le bar.

Quelques instants plus tard, il se positionnait devant l’autre table.

— Bonsoir, messieurs, bonsoir, monsieur, content de vous revoir. J’ai beaucoup pensé à votre offre. Je peux m’asseoir ? Qui m’offre ses genoux ?

Comme la fois précédente, il choisit un molosse, celui qui semblait le plus mal à l’aise. Il commença à le titiller, le forçant à se contenir.

— Je suis désolé. J’ai été malade. J’espère ne pas vous avoir fait attendre.

— Bonsoir, Valentin. Heureux de te revoir. Et que tu sois toujours partant.

— Oui, j’ai beaucoup réfléchi et ça me tente. Ça doit être agréable de se montrer. Vous avez les papiers ?

— Oui, je les ai. Tu es en service, je te les donnerai tout à l’heure. Tu prends un verre avec nous ?

— Je ne bois jamais !

— Mais c’est pour sceller notre entente.

Valentin parut hésiter.

— Bon, exceptionnellement ! Je vais me chercher un verre.

— Non, regarde, nous avons anticipé. Il y en a un pour toi.

— Sans alcool ? Quand je travaille, pas d’alcool.

— Nous non plus, c’est que du soft.

— Très bien.

Il regarda le verre avec suspicion.

— Prends-le, on va trinquer.

Valentin hésite, jouant parfaitement le craintif.

— Ah, je comprends ! Tu te demandes s’il n’est pas drogué ! Tu as raison de te méfier. Tiens, prends le mien, j’ai à peine bu.

Ils choquèrent leurs verres. Valentin bu quelques gorgées, tout en échangeant des propos anodins. Valentin se sentit partir.

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