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Le silence de Corentin, l’absence de réponse durant tout le weekend tourmentait Lucas. Et s’il trouvait porte close ? Cette angoisse qui montait l’empêchait de faire un bilan de son voyage, ce qui lui permettait de ne pas penser aux dommages collatéraux.

Corentin était là, un grand sourire en ouvrant la porte. Lucas ressentait un malaise. Il lui raconta son weekend, déclenchant une grande admiration de la part de Corentin, une fois de plus surpris par la façon de Lucas de foncer dans l’obstacle.

À son tour, il raconta ses soirées au club, sans intérêt, une visite à sa mère. Lucas savait qu’il manquait quelque chose. Lui demander était impossible.

Trop heureux de le retrouver, il s’abandonna dans les bras de son amoureux. Pour le reste… plus tard, jamais.

Leur vie reprit. Lucas s’était démené pour trouver un petit deux-pièces, pas trop éloigné du club, avec un loyer accessible pour Corentin, en trichant un peu.

Chaque jour, chaque soir, chaque accouplement était un bonheur.

Les cours de théâtre étaient difficiles, exigeant beaucoup de travail sur le corps, la voix. Lucas comprit immédiatement qu’il devait travailler son charme. Il l’étalait naturellement, alors qu’il devait le contrôler, souvent le dissimuler, pour rentrer dans des rôles différents. Être un beau gosse charmeur avait ses limites. Cela déclenchait des introspections, dont il assommait Corentin qui y prenait un grand plaisir. Tout ce qui concernait son Lucas était un plaisir.

Lucas s’était fait une bande d’amis, soudés par la même passion, sans oublier Samuel qu’il voyait fréquemment. Une tendre complicité se mettait en place.

Surtout, il s’éclatait au club, surjouant son rôle de beau gosse dragueur. Il emballait tous les clients, n’ayant aucune retenue dans les tripotages. Il passait alors ses soirées en érection permanente, l’exhibant le plus possible, laissant croire aux clients qu’ils en étaient la cause. Il posait ses limites, car au-delà, c’était le domaine de Corentin. Il savait les faire comprendre et les imposer avec tact et fermeté.

Lucas avait fait la connaissance de toute l’équipe.

Isa, Florian à l’extérieur, était le pendant d’Alex. Une androgynie poussée et confusante, soulignée par des costumes uniquement féminins. Florian n’était que douceur et prévenance. Il envisageait une transition partielle, car il estimait sa féminité bloquée par son corps. Son rêve était d’avoir une poitrine, tout en gardant ses attributs de mâle, d’être hermaphrodite. Il était le grand ami de Lucas et de Corentin et leur rebattait les oreilles de son devenir. Ses manières souples fascinaient Lucas, qui se rendait compte que quelque temps auparavant, il l’aurait rangé dans les folles avec mépris. Pourtant, que de richesses et de profondeurs dans ses réflexions !

Lucas avait un faible pour Florian. Quand il le regardait, ses certitudes se dissolvaient. Comment être femme et homme en même temps ? Pourquoi cela était-il impossible, interdit plutôt ? Florian parlait abondamment de cet aspect de sa vie, plongeant Lucas dans des remises en cause fondamentale. D’autant que Florian faisant du droit, il abordait toute l’histoire du sexe au travers des lois et de l'histoire. Passion !

Lucas était attiré par cette dualité physique et mentale. Corentin la partageait, mais sans cette plénitude. Comme Florian-Isa s’était pris de tendresse pour ce beau gosse, une relation de complicité amicale se mit en place. Isa avait sa place spéciale dans le cœur de Lucas.

Kevin, Jean-Eustache, s’était un peu calmé, mais une sourde hostilité demeurait. Son caractère le rendait peu sympathique. Pourtant, Lucas repensait souvent à ce moment violent où il avait failli être violé. Avec sa jeune maturité sexuelle, il se laissait aller à des rêveries de brutalité. Kevin, avec ses cheveux longs et son air sournois, l’attirait, car on devinait une perversion proche, un monde de violences et forts en sensations.

Ben restait le plus doux de la bande, avec un sourire accueillant affiché en permanence. Malgré sa musculature imposante, on le sentait incapable de faire le moindre mal. Jean-Eu avait cédé devant cette force tranquille. Dans le civil, Matthieu était le plus soumis des hommes. Dans la relation sexuelle également. Dès qu’il le pouvait, il vous entrainait dans ses études de biologie, une exploration captivante qu’il pouvait vous faire partager pendant des heures.

Son jumeau dans l’équipe, Dimitri le soir, Jonathan le jour, jouait de son physique, cherchant à en imposer, avant de céder dans des blagues douteuses assorties d’un rire tonitruant. Il occupait sa place, énorme ! On avait du mal à l’imaginer comme conseiller junior dans une boite de conseil de renom. Parfois, il arrivait dans son costume strict de jour avant de se transformer en Superman !

Blanchette et Li, le noir et le jaune, vivaient ensemble, Loïc et Sébastien. Lucas avait déclenché un fou rire en disant, en toute innocence, que, vu leur beauté respective, ils auraient des enfants magnifiques. Ils dégageaient tous les deux un charme certain. Lucas était sensible au corps complètement glabre de Sébastien, hormis une petite touffe noire soigneusement entretenue. Le plus attirant était sa chevelure dont il avait éclairci les pointes. Cette clarté sur le noir corbeau changeait de couleur régulièrement, du blanc au bleu, du jaune au vert, modifiant sans cesse son allure.

Lucas était maintenant pleinement intégré. Il les appréciait tous, avec force démonstration de sourires et de caresses amicales, même s’il conservait une distance n’invitant pas à une relation : Corentin le remplissait tellement ! L’ambiance était chaleureuse et la joyeuse bande en rajoutait parfois, pour le plus grand plaisir des membres du club et la satisfaction de Joe, qui voyait la fréquentation bien progresser.

Lucas avait évité cependant les duos avec Kevin, ne souhaitant pas se retrouver seul face à lui. Le souvenir de sa posture face à ce dominant le travaillait. Quand il s’inscrivit pour une soirée avec lui, Corentin le regarda avec méfiance. Lucas haussa les épaules avec un sourire désarmant.

Durant toute la soirée, comme par mégarde, Valentin passait devant Kevin d’un air langoureux, feignant l’ignorer. Kevin ne pouvait éviter ce minet qui le chauffait depuis sa première apparition et qui l’avait humilié devant les autres. Il regrettait de ne pas avoir été plus rapide : un bon coup et le minet aurait ensuite filé sagement sous la domination de son maitre. Il aurait aussi pu remettre le petit Alex au menu, celui qui se défilait à chaque proposition maintenant. Pourtant, il l’avait bien défoncé aussi, celui-là !

À la fin du service, Valentin se faufila le premier dans le vestiaire. Quand Kevin entra, Lucas, entièrement nu, se tenait penché sur la table.

— Ah, parfait ! Maintenant, c’est toi qui demandes !

— Alex m’a parlé de l’effet de ton engin ! Je ne le crois pas ! dit-il en agitant son croupion.

Sans répondre, Jean-Eu s’était accroupi derrière Lucas. Il commença à écarter ses fesses, introduisant sa langue au plus profond de la raie. Corentin ne lui avait jamais fait ça. Kevin y mettait une grande brutalité, qui renforçait la force des stimuli.

— Putain, qu’est-ce que j’en ai rêvé de te bouffer le cul ! Bordel, qu’est-ce que t’es bon !

Il renouvelait ses léchages, introduisant la presque totalité de sa figure dans ces fesses écartelées. Malgré la douleur, Lucas était aux anges, alors que Jean-Eu crachait sur sa rondelle.

Puis Kevin se releva.

— Mets-toi sur la table, sur le dos. Lève les jambes, je veux voir ta petite gueule quand je vais te défoncer. Tu vas enfin découvrir ce qu’est un homme, un vrai, bien monté !

Lucas appréciait ces paroles, le lénifiant dans une acceptation totale.

— Eh, tu mets un préservatif !

— Ta gueule ! C’est toi qui es venu ! Ce sont mes règles que j’applique. À nu et à sec ! Tu vas déguster ! C’est bien ce que tu veux ?

Lucas essaya de se débattre, mais Jean-Eu était plus fort. Il avait été con de se proposer sans préparation. Maintenant, il était trop tard, trop échauffé pour se rétracter. Tant qu’à faire ! Cette violence introduisait un piment savoureux. Il regarda Jean-Eu avec une pointe de mépris, le défiant de mettre à exécution ses menaces.

Jean-Eu tomba dans le piège et enfila d’un coup brusque Lucas. Son sexe était gros, tendu et gonflé. Lucas l’avait vu approcher avec gourmandise et fierté : c’est lui qui déclenchait cette turgescence extrême ! Le passage se montrait récalcitrant, habitué à la douceur de Corentin. Kevin força d’un seul coup, déchirant le néophyte. La douleur fit crier Lucas et tordit ses traits.

Jean-Eu se pencha, lui prit la bouche brutalement.

— Alors, petit puceau, tu comprends qui est le mâle ! Ça te plait, sale pute.

— Oui, vas-y, encore plus fort, c’est bon !

Jean-Eu, galvanisé, se mit à limer fort et vite. Lucas le sentit se répandre en lui. Quelle sensation ! Déjà, Jean-Eu se retirait, pas encore dégonflé, donnant l’impression à Lucas qu’on lui arrachait les entrailles. Il restait sur la table, endolori, mais totalement satisfait. C’était autre chose ! Se sentir la merci de cette violence, sentir simultanément douleur et orgasme était d’une force extraordinaire.

Jean-Eu s’approcha. Lucas lui fit un petit signe. Jean-Eu se pencha. Lucas lui attrapa la tête et lui donna un doux baiser, empêchant Jean-Eu de prendre le dessus. Ce dernier se laissa emporter, alors que Lucas caressait doucement ce qui venait de l’empaler.

— Tu es aussi bon quand tu te laisses aller !

Jean-Eu haussa les épaules, incertain d’avoir vraiment emporté le match, ne s’écartant pas de cette main qui, déjà, le faisait se retendre.

— Tu me le refais, doucement ?

L’introduction, dans l’humidité de la précédente, fut grandiose. Kevin était à terre et Lucas le chevauchait, recherchant son extase sur ce pieu extraordinaire. Kevin se laissait conduire, envouté par les yeux charmeurs de Lucas, admirant ce corps qui s’arquait sur le sien, étonné de pouvoir être source de plaisir pour un autre.

Lucas souffrait à chaque mouvement, mais il était incapable de refuser cette si puissante stimulation. Pour la première fois, il s’était donné à un homme. Corentin, c’était de l’amour, là, c’était du sexe, uniquement du sexe et c’était merveilleux ! Pourquoi avoir perdu toutes ces années ? Ne plus quitter ce plaisir !

Kevin s’était laissé avoir par ce gamin qui le chauffait depuis des semaines. Il était pris au piège, essayant de se retenir pour paraitre dominer la situation. Lucas était face à lui, ses mains sur sa poitrine, ses doigts torturant ses tétons. Lucas explosa sur sa poitrine, jusqu’à son menton. Kevin fut heureux de cette souillure. Il grogna quand Lucas se retira.

Il fut incapable de prononcer une seule parole. Le sourire de Lucas le transportait. Quand ils se quittèrent sur un léger baiser, la main de Lucas descendit caresser la bosse du pantalon. Il avait déjà tourné les talons, laissant Jean-Eu désemparé dans un début d’érection.

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