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Le lendemain les retrouva dans la même position. Lucas retrouvait odeur, douceur, ivresse. Corentin se sentait apaisé, heureux.

— Merde ! 9 h ! Tu n’as pas cours ?

— 13 h, aujourd’hui !

— Allez, je vais me prendre une douche.

Corentin en ressortit nu, un grand sourire éclatant quand il vit le visage de Lucas.

— Que tu es beau ! Je ne t’ai pas vu encore tout nu ! Tu es tellement parfait !

— Venant de toi, c’est un super compliment !

— Non, moi, je suis banal ! Toi tu es parfait !

— Pourtant…

— Ton corps menu et fin, plus beau que celui d’une fille.

— Que tu dis…

— Ta peau si douce, sans poils.

— Un défaut génétique.

— Ton petit visage en triangle, tes grands yeux ! Tes boucles.

— Mes accroche-cœurs ! Oui, ça, c’est volontaire !

— Ta petite boucle d’oreille…

Lucas parcourait du bout des doigts son émerveillement.

— Tu es plus beau qu’une fille, plus beau qu’un garçon. La perfection !

— Pourtant, je suis un homme, complètement ! Biologiquement ! Je suis sûr et fier de mon genre. De mon orientation !

— C’est quoi tous ces trucs ?

— Tu es vraiment innocent ! La sexualité se retrouve de beaucoup de manières et elles ne sont pas forcément cohérentes. Regarde, tu me vois à moitié comme une fille. C’est vrai pour mon corps, pas pour mes parties génitales !

Lucas fixait justement son sexe, à moitié dressé, fasciné par son attrait.

— Tu n’as pas de poils dessus…

— Pas beaucoup, alors je le retire.

— Ça change tout. C’est beau !

— Tu as vu beaucoup de sexes d’homme ?

— Avec des potes, on se fait des soirées porno-branlette…

— Et…

— J’aime bien les voir en action ! Mes potes !

— Tu comprends ce que tu me dis là ? Un sexe d’homme t’attire alors qu’une meuf en train de se faire mettre…

— Tu crois ?

— Il y en a qui te faisait envie ?

— Oui, celui de mon meilleur ami…

— Vous vous touchiez ?

— Y’en a qui le faisait.

— Et toi ?

— Jamais ! T’es fou ! J’avais trop peur.

— De montrer ton attirance pour les mecs ? Tiens, celui-là, tu peux le toucher ! Regarde, il se tend vers toi rien qu’à cette idée !

Celui de Lucas répondait de façon identique. Le sexe de Corentin était à la hauteur de ses yeux, déployé dans toute sa vigueur. Lucas l’avait entraperçu, détournant immédiatement son regard de cet attrait interdit. Il n’osait monter sa main, comme si le toucher allait le faire basculer du côté obscur. Son envie le dépassait. Il se pencha et porta un petit baiser sur ce prépuce dévoilant un gland désirable. C’était fini ! Ses mains remontèrent vers ces bourses au scrotum si doux. Une main saisit pleinement ce bâton d’envie. Lucas se libérait, des mains, de la bouche. Il dévorait le corps si envié de Corentin. Ce fut si brutal qu’une forte éjaculation mit fin à sa fougue. Son corps l’avait trahi, démontrant ses gouts profonds et refoulés jusqu’à présent.

Il tenait encore le sexe de Corentin, l’autre main sur ses fesses, perdu et anéanti par cette révélation inexorable.

— Continue…

La voix douce de Corentin le sortit de sa torpeur. Il était libéré. Il enfourna le pénis de Corentin. Immédiatement, le sien se regonfla. Le monde trouvait un sens !

Il s’activait, essayant de reproduire ce qu’il avait vécu. Concentré sur cet objet, il trouvait un infini plaisir à le tourmenter. Soudain, Corentin se retira, laissant Lucas désorienté. Il avait dû lui faire mal. Penaud, il leva les yeux sur un gentil sourire.

— Viens, on va se mettre mieux

Corentin le fit allonger tête-bêche. Il se rapprochait déjà de son travail quand il sentit une langue ramassée les taches froides et humides de son corps. Tout son être se raidit à nouveau, attentif à cette chaleur fugace. Quand il sentit les lèvres de Corentin se refermer sur lui, il reprit son ouvrage.

Ce duo complice renforçait la force de l’expérience. Lucas était tout à son ouvrage quand il sentit les jets puissants emplirent sa bouche. Cette libération provoqua la sienne. Ne sachant que faire de cette abondante bouchée, il se défit.

Corentin déglutit avant de lui lancer :

— Tu peux recracher ! Ou avaler ! C’est sans risque. Je suis PreP et toujours protégé !

Lucas hésitait. C’est du sperme qu’il avait dans la bouche ! Un liquide épais, aux odeurs inconnues. Il ne pouvait pas avaler ça ! Corentin lui sourit. Corentin l’avait fait, ayant l’air d’apprécier. Le gout était trop présent, le liquide s’était mélangé à la salive. C’était la substance de Corentin, il avala. Encore un pas de franchi vers…

Corentin approchait ses lèvres. Ils mélangèrent toutes leurs substances. Lucas laissait la langue de Corentin jouer avec la sienne. Ils décolèrent leurs lèvres, pas leur corps.

— Corentin ?

— Oui ?

— Qu’est-ce que tu as dit tout à l’heure ? Que tu étais prép’, c’est ça ?

— Prophylaxie pré-exposition, c’est pour ne pas attraper cette saloperie ! Lucas, tu es innocent ! Tu sais que les rapports sexuels doivent être protégés…

— Oui, je sais, mais…

— Il y a le SIDA, mais aussi toutes les autres MST ! Quand tu as vu un sexe bouffé par la vérole, tu fais attention ! Fais toujours attention à toi ! Toujours !

— Mais je ne suis qu’avec toi…

— Oui, nous devons nous faire confiance ! Cela veut dire avouer tout autre rapport ! Immédiatement ! On ne rigole pas avec ça !

— Tu me fais peur…

— Tant mieux ! Il y a de quoi !

Lucas avait du mal à ce changement de ton. Ils venaient d’échanger du plaisir, beaucoup. Corentin lui montrait ensuite le côté noir et dangereux de la chose. Il se lova contre lui. Sentir sa chaleur, être simplement avec lui. Cela le travaillait aussi :

— Corentin ?

— Oui ?

— Qu’est-ce qui se passe ? Je ne comprends plus où j’en suis. Tu es quoi pour moi ?

— Je ne sais pas. Lucas, je veux te connaitre, tout savoir sur toi. Je voudrais aussi te dire des choses sur moi, que tu comprennes qui je suis. Mais je ne veux pas te forcer…

— J’ai tellement envie que nous nous connaissions ! Tout ce que tu veux !

— Va d’abord te laver ! Tu pues le sperme et tu vas chauffer toutes les chiennes de l’amphi !

— Pas les chiens ?

— Je te l’interdis ! Chasse gardée !

— Bon ! De toute façon, aujourd’hui, c’est TD !

En se lavant, Lucas ressentait son corps différemment. Il était sensible à ses mains, trouvant du plaisir aux caresses savonneuses, découvrant qu’il pouvait se donner du plaisir lui-même.

Ils se séparèrent pour leur journée respective, sachant qu’ils resteraient ensemble par l’esprit.

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