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En arrivant à la fac, il croisa Gaspard.

— Alors, ton service dans un club privé, c’est bandant ?

— C’est un club gay, tu sais ?

Pourquoi lâchait-il le morceau ? Par bravade ? Pour s’attirer des remarques injurieuses ? Lucas avait peut-être simplement besoin de dire le changement qui se passait en lui.

— Ah, c’est marrant !

La réaction de Gaspard le surprit.

— Je ne te voyais pas comme ça !

— Moi non plus ! D’abord, je ne savais pas ce que c’était, et ensuite, il ne se passe rien !

— Étonnant, mignon comme tu es ! Si un poste se libère…

— Oui, ce serait sympa…

Ils se quittèrent. En entrant sans la salle de TD, il aperçut immédiatement le garçon à la tache de vin lui faire signe. Il lui avait gardé une place près de lui. Il fut touché par cette attention, le remerciant d’un sourire qui fit rougir de plaisir son camarade.

Il avait perdu ses repères. Au lycée, il trônait dans sa bande, avec toujours un regard féminin qui était une tentation. Ici, il était seul. Les deux connaissances qu’il avait faites le troublaient. Gaspard, qu’il pensait être un lourdaud, lui avait dit qu’il était mignon. Depuis quand un garçon dit il cela à un autre garçon ? En plus, il paraissait captivé par le genre de la boite. Attiré, même ! Se pouvait-il qu’il soit gay ? Comme ce garçon à côté de lui, qui cherchait sa compagnie et qui rougissait de sa présence. Gay aussi ? Étrange cette coïncidence ! Est-ce qu’il diffusait des « phéromones », comme disait Corentin ? Des phéromones gay ? Est-ce que c’était la même chose avant et seule sa sensibilité s’était exacerbée ? Où avait-il fondamentalement basculé ?

Il écoutait d’une oreille distraite, se demandant pourquoi il s’était inscrit en lettres modernes. C’est vrai qu’il rêvait d’être écrivain. Il avait écrit un roman qu’il avait posté sur un petit site d'auteurs où chacun pouvait annoter et commenter. Les retours avaient été encourageants, son style plaisait.

Avec ce qu’il était en train de vivre, kl se dit que son texte était nul, d’une niaiserie absolue. La tornade dans son cœur, mélangeant sensations nouvelles, sentiments étranges et forts, voilà la vraie vie ! Mais comment exprimer ces flux et reflux inconnus, impalpables, mais qui vous bouleversent le corps et l’esprit ? Cela le découragea. Il sentait le regard du garçon, pendant sa rêverie. Finalement, faire plus connaissance lui semblait une bonne chose. Ils déjeunèrent ensemble, se trouvant ému par la timidité qu’il induisait. Des banalités les rapprochèrent, évitant de dévoiler un autre sentiment possible. Lucas promit à Samuel qu’ils assisteraient ensemble à tous les cours.

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