Iris - III
8h20
Andréa quitte la cuisine et c’est au tour de Solal de froncer les sourcils, l’air contrarié. Je lui propose un café qu’il refuse tout de suite. Je m’installe à ma place habituelle et commence à me beurrer une tartine.
— Tu sais ce qui nous reste à faire ? interrogé-je au jeune homme.
— Demande à Andréa, tu la connais, elle doit avoir une liste pour nous.
Je ris en mettant ma main devant la bouche pour ne pas cracher mon petit déjeuner car ça serait du gâchis. Comme le dit Papa, rien ne se perd chez les Le Guen.
Solal n’a pas tort. Elle est comme ça ma sœur. Elle veut toujours tout organiser. Elle ne se sent rassurée que lorsqu’elle a un cadre bien défini. Malheureusement, si le programme doit changer, c’est la panique. Elle manque cruellement de spontanéité. C’est pire depuis quelques semaines. Elle s’est lancée à corps perdu dans l’organisation de mon anniversaire. Ce n’est pas pour me déplaire.
— Joyeux anniversaire ma puce !!
Je lève la tête pour recevoir la bise de ma grand-mère que je remercie. Elle s’empare de son pilulier sur le meuble à verres derrière moi. Elle s’installe à table, à la place qu’elle occupe lorsqu’elle vient nous rendre visite, et se met à les compter. Apparemment, tout y est. Parfait.
— Tu me sers un café ma chérie, s’il te plait ? Ce que j’ai pu mal dormir cette nuit ! J’espère pouvoir tenir le choc aujourd’hui. En plus, ils ont annoncé de grosses chaleurs. Ce n’est vraiment plus de mon âge.
Je profite de l’occasion de tourner le dos à Mamie pour esquisser un sourire. Cette femme nous enterra tous. Elle aime juste nous faire penser que non pour qu’on prenne soin d’elle.
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