Andréa - III

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8h15

Je t’aime. Je sais, c’est inattendu mais c’est la vérité. Je t’aime. Ce soir, j’ai enfin le courage de te l’avouer. Je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne. Dès le premier jour, j’ai su que c’était foutu, qu’importe ce que tu ferais, qui tu serais, je t’aimerai. Et puis, on a partagé un parapluie, les couloirs de l’université, des cafés immondes coupés à l’eau. Et là j’ai su que tu étais sans doute la femme de ma vie. Je t’aime tellement qu’il me parait impossible que tu ne partages pas mes sentiments. Tu sais, j’ai essayé de ne pas succomber, de rencontrer d’autres personnes, mais ton sourire rend fade tous les autres, je vois ton visage sur celui des inconnues. Tu es partout où je suis. Je sais que c’est difficile pour toi, mais je pourrai te rendre heureuse et comblée. Jamais je ne t’abandonnerai car une femme comme toi on n’en croise qu’une. Je t’aime et parfois je me dis que tu ne peux pas ne pas savoir. Et peut-être que toi aussi, tu m’aimes un peu, sans le vouloir.

Mon cœur bat tellement dans ma poitrine que je crains qu’il n’en sorte et tombe sur le carrelage de la cuisine. Je relis plusieurs fois les mots d’Antoine.

Je repasse au crible de ma mémoire tous les moments que l’on a passé ensemble, tous les rires que nous avons partagés. Je recherche des souvenirs ambigus ? Ai-je laissé présager un sentiment plus qu’amical ? À cause de l’absence de Solal, ai-je cherché de l’attention auprès d’un autre garçon ? A-t-il raison : je l’aime sans en avoir conscience ? Pourquoi suis-je aussi ébranlée par ses mots ?

Une boule s’est formée dans mon ventre. L’odeur de café me donne la nausée. Il faut que je sorte prendre l’air mais je reste quelques instants à fixer mon écran. Un raclement de gorge me sort de ma torpeur. Iris me regarde avec un air interrogateur.

— Est-ce que tout va bien ?

Au même moment, Solal entre dans la pièce. Ils sauront que je mens si je parle alors je souris et opine de la tête. Je peux bien mettre cette histoire dans un coin de mon esprit, au moins pour aujourd’hui.

— Je vais me préparer. Ça ne te dérange pas de te doucher pendant que je me sèche les cheveux ? Promis, je ne regarderai pas, j’ajoute avec un petit sourire en coin.

— Je te comprends, tu risquerais d’être éblouie.

Nous rions tous les trois de l’assurance de ma sœur. Puis sans un regard pour mon petit ami, je monte à l’étage.

—Ne pas penser à Antoine. Juste pour aujourd’hui. Tout doit être parfait, chuchoté-je pour moi-même.

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