Andréa - II
6h00
Les premières notes de piano d’ « Autumn in New York » se font entendre. Je m’agite, me défais doucement de l’étreinte de Solal. J’entends mon amoureux grommeler et la voix d’Ella Fitzgerald finit de me réveiller. J’ouvre grand les yeux.
— C’est le grand jour ! chuchoté-je en le secouant par l’épaule.
— Andréa, il est six heures. Tout le monde dort encore, rouspète-t-il.
Je saisis mon téléphone, coupe le duo de la chanteuse de jazz et de Louis Armstrong dans son élan et le reprogramme pour le surlendemain. Pendant ce temps-là, je sens Solal se tourner vers moi.
Je ne pensais pas que partager à nouveau mon lit serait aussi difficile. J’ai mal dormi à cause de cette présence à côté de moi. Je dois avouer que j’ai perdu l’habitude.
— Mais justement ! Quoi de mieux qu’un réveil en fanfare pour sa majorité ?
Solal souffle et m’enlace la taille de son bras gauche. Impossible de me dégager. Je déteste quand il fait ça.
— Quelques heures de sommeil supplémentaires.
Une moue renfrognée se dessine sur mon visage. J’ai prévu cette journée depuis des mois. Il ne va certainement pas perturber tout mon programme.
— Tu n’es pas drôle.
— Rendors-toi, me conseille-t-il en enfouissant son visage dans ma nuque. Une journée chargée nous attend mais elle peut bien commencer dans une heure ou deux.
Je soupire, pas encore prête à capituler.
— Je n’ai plus envie de dormir.
— Ça tombe bien ! Moi non plus ! répond mon petit ami en s’allongeant sur moi après s’être frayé un chemin entre mes cuisses.
Il se met à déposer des petits baisers dans mon cou. Je plaque ma main sur ma bouche pour ne pas rire. Il a raison. Le réveil d’Iris peut bien être décalé d’une heure. Ou deux.
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