Chapitre 3 - Lyam

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TW : scène explicite

***

Alors que je suis en train de dire au revoir à ma mère avec l’impression d’avoir le cœur au bord du précipice, mon téléphone émet une vibration. Je regarde le message que je viens de recevoir sur notre groupe de discussion Whatsapp.

[Aaron : T’es où mec ?]

[Moi : Je pars de chez ma mère, j’arrive.]

[Noah : Ok, on entre. On a vu quelques filles super canons ! Pas sûr qu’il t’en reste à ton arrivée.]

[Moi : Dès qu’elles me verront, tu pourras rentrer chez toi la queue entre les jambes !]

[Noah : Connard !]

Je rigole tout seul en regagnant ma caisse. Ces gars sont les meilleurs amis au monde. Ils arrivent à me refoutre la pêche juste avec une phrase. Et là, j’ai vraiment besoin de me changer les idées. Je n’en peux plus de ces souvenirs qui me hantent. Il faut que j’oublie, au moins pour quelques heures.

Lorsque j’arrive enfin au pub, quelques nanas me saluent. J’ai oublié leur prénom mais les souvenirs flous de nos ébats émergent dans ma tête. Ici, toutes savent que je baise sans attache. Et sans me vanter, je suis plutôt un très bon coup. Alors, même si elles ne veulent pas faire leur vie avec moi, ce qui m’arrange, elles disent rarement non pour passer un bon moment ensemble. Et je sais déjà d'avance qu’une ou deux vont être servies.

L’ambiance est survoltée. Une scène libre est installée et un groupe est en train de brailler au micro. Je repère de loin Noah et Aaron assis à une table accompagnés de quatre filles. Tout le monde rigole tout en buvant des bières. Je m’installe à la table en m'asseyant à côté de mes potes à qui je fais un check. Les filles me regardent lorsque je les salue d’un signe de tête. Je les contemple une à une, peut-être que la grande gagnante est juste en face de moi ?

La première n’est pas trop mal, blonde, aux yeux marron bien expressifs. Ses lèvres sont un peu fines, j’aime les bouches pulpeuses. Mince, elle semble un peu petite. Next.

La seconde est brune aux yeux verts, le sourire rieur. Elle est plus grande que la première, mais beaucoup plus carrée d’épaules. Moyen.

La troisième, élancée et grande, a les cheveux châtains, des iris d’un bleu glacier, la bouche sensuelle. C’est carrément mon genre. D’ailleurs je ne peux m’empêcher de lui envoyer un sourire enjôleur ainsi qu’un clin d’œil, qu’elle accueille d’une mine étincelante.

La quatrième est un savant mélange des trois premières nanas. Petite brune, légèrement plus en chair, des yeux verts d’eau avec quelques taches dorées en son centre. Même si physiquement, cette meuf est tout ce que je m’interdis depuis Erin, son regard est envoûtant. Je m’attarde quelques secondes supplémentaires dans ses iris, puis ces derniers changent de couleurs et deviennent aussi sombres qu’un orage sur la côte irlandaise. Son visage et sa posture changent de façon significative, elle est énervée. Par moi ? Je ne comprends pas pourquoi elle m’observe ainsi. Intrigué, je la détaille, tout en cherchant les raisons qui justifieraient un tel changement d’attitude. Je suis sûr qu’elle n’a jamais fini dans mon pieu, des yeux pareils, je m’en souviendrais. Ou alors ce serait ça le souci ? Puis merde, qu’est-ce que cela peut il bien faire ? J’en ai marre qu’elle me dévisage comme ça.

— Quoi ?

Ma voix gronde, faisant arrêter toutes les discussions à notre table.

— Et bien, toujours aussi abruti.

Cinq paires d’yeux nous examinent, complètement larguées, tout comme je le suis. Noah et Aaron me questionnent silencieusement.

— Ça sert à rien de me mater comme ça les mecs ! Je ne connais pas cette nana !

— Encore heureux ! En général, je ne traîne pas avec des connards arrogants qui m’insultent. T’as de la chance d’avoir deux amis vraiment sympas, sinon je serais déjà partie.

Quoi ? J’ai beau me creuser les méninges pour savoir où j’aurais pu la rencontrer, c’est le néant. Et puis merde, pourquoi je me prends la tête avec cette fille. Qu’est-ce que ça peut bien me foutre ce qu’elle pense de moi ?

— Tu dois te tromper, je t’ai jamais vue et je suis quasiment sûr qu’on n’a jamais passé la nuit ensemble. Je suis là pour passer une soirée tranquille avec mes potes, alors fous-moi la paix.

Un rire amer s’échappe de ses lèvres. Bordel, je crois qu’elle va m’emmerder sévère.

— Les filles, je vais aller danser, dit-elle en se tournant vers ses copines, sinon je risque d’être violente et de l’émasculer. Ceci dit, cela rendrait service à toute la gent féminine que de le forcer à penser avec son cerveau au lieu de son service trois pièces ! tapote-t-elle sa tempe tout en me foudroyant du regard.

Les mecs éclatent de rire devant sa répartie. Moi, abasourdi, je l’observe se lever et se diriger vers la piste de danse. Merde ! J’étais venu passer du bon temps, et voilà que je me fais casser les couilles dès mon arrivée.

— Je vais chercher une nouvelle tournée de bières, s’exclame tout à coup Noah, qui file aussi vite qu’un boulet de canon à sa suite, sans même attendre une réponse de notre part.

Ah, la grande gueule aurait-elle eu grâce à ses yeux ? Aaron partage avec moi un sourire complice. Lui aussi a bien compris ce que voulait Noah. Je reporte mon attention vers les nanas qui se présentent par leurs prénoms : Lena la petite blonde, Abby la grande brune et Neve, celle qui me plaît le plus. Aaron reprend la discussion où elle en était avant mon arrivée.

Plusieurs minutes passent, mais encore agacé, je n’arrive pas à suivre la conversation, et décide de me lever pour souffler un coup aux toilettes. Putain, j’étais là pour me changer les idées après avoir raconté le décès d’Erin à Hope, mais non, il aura fallu que je tombe sur une bonne femme que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam et qu’elle m’emmerde pour un rien. Arrivé aux chiottes, encore vides à cette heure, j’ouvre le robinet et m’asperge le visage d’eau glacée. Ça a le mérite de me calmer légèrement. Je souffle un bon coup et referme à double tour les souvenirs douloureux qui menacent d’affluer de nouveau sous mes paupières. Après une goulée pour me redonner contenance, je ressors dans le couloir mal éclairé alors qu’une main manucurée se pose sur mon avant-bras. Je suis la ligne gracile de son bras jusqu'à son visage. Une tête que je connais très bien.

— Hey, Tara !

— Salut beau gosse. Je t’ai vu arriver et tu m’as semblé bien tendu.

C’est le moins que l’on puisse dire…

— Je peux t’aider à te décontracter si tu veux, je dois encore te remercier pour le boulot au musée.

Ah oui, ce fameux travail de vendeuse… J’ai juste eu à faire les yeux doux à sa future cheffe, plus une jolie partie de jambe en l’air dans la réserve. Ses ongles, passés sous mon t-shirt, griffent mon torse ce qui déclenche des frissons le long de ma colonne vertébrale. Ma queue tressaute sous ses caresses, puis, très vite, menace déjà d’exploser les coutures de mon caleçon.

— Pourquoi pas, susurré-je tout en me rapprochant plus près pour mordre le lobe de son oreille.

Mes mains attrapent ses hanches pendant que je plaque son corps contre le mur. D’un geste langoureux du bassin, mon sexe déjà dur se frotte contre sa jambe. Sa langue passe sur sa bouche avant que ses doigts ne descendent jusqu’à se frotter le long de la bosse qui déforme mon jeans. Elle me bascule et inverse les positions alors qu’elle s’attaque aux boutons pour libérer ma queue. Je durcis encore plus sachant d’avance ce que Tara s’apprête à faire. De toutes celles que je baise, c’est celle qui suce le mieux. Elle n’a pas peur que j’aille trop profond ou que je me déverse en elle. Pas de fausse pudeur, c’est quelque chose que je déteste. Elle aime le sexe, et le fait savoir, point. D’un geste assuré, elle abaisse mon futal et mon caleçon en un tour de main. Ma queue droite comme un i n’attend que sa bouche. Tara se met à genoux et m’empoigne. Sa langue lèche le liquide pré-séminal. La sensation de sa caresse humide sur mon gland me fait gémir. Et putain, quand elle se met à le lécher délicatement comme une sucette, à l’enrober d’un seul mouvement, presque brutalement entre ses lèvres, qu’elle commence des va-et-vient, j’halète en agrippant ses cheveux dans mon poing pour lui donner la cadence qui me convient le mieux. Plus vite, le visage d’Erin devient flou, plus fort, son sourire s’efface. Les souvenirs s’étiolent au fur et à mesure que les bruits de succion de Tara se font de plus en plus bruyants. Plus de restaurant romantique, plus de chevelure de feu, juste les cheveux blonds décolorés dans mes mains. Des gémissements, de moi, de Tara, le vide qui m’enveloppe continuellement s’estompe. Sa bouche qui m’aspire fait disparaître ce tourbillon qui ne cesse de m'assaillir. Il ne me faut que quelques coups supplémentaires pour jouir profondément et bruyamment. Je me libère en elle, comme pour effacer tous ces vestiges d’une vie qui aurait pu être mienne. Il me faut plusieurs secondes avant d'atterrir et de me rhabiller.

— On repart ensemble ce soir ?

— Désolée, beau gosse, mais ce soir j’ai rencard.

Ah ouais ? Je lâche un rire moqueur tout en nettoyant du pouce une goutte de ma semence au coin de sa lèvre.

— Bonne soirée alors, Tara.

Quand je reviens à table, la tension dans mes épaules s’est légèrement affaiblie. J’ai beau me dire que c’est du passé, ça reste toujours là, dans ma tête, mais surtout dans mes tripes et mon cœur. La grincheuse et Noah ne sont toujours pas revenus, mais les bières sont bien là, elles, et c’est le plus important. Alors que je pose mes fesses sur la banquette, Neve se décale pour se rapprocher tout en me jetant un regard gourmand. Apparemment, je lui ai tapé dans l’œil. Décidément, je n’ai pas à chercher bien loin ce soir, et ce n’est pas pour me déplaire.

— Lyam, c’est ça ?

— Ouais ma belle, lui réponds-je un sourire canaille aux lèvres.

— Qu’as-tu pu faire pour énerver notre chère Bei ?

— Franchement ? Aucune idée.

Et ce n’est pas de cette Bei dont j’ai envie de me préoccuper. Enfin, pour tout dire, ce n’est pas causer que je souhaite, j’ai une toute autre idée en tête. Ma main se pose sur sa cuisse nue, et remonte lentement pour passer sous l’ourlet de sa robe. Je la vois bloquer sa respiration pendant que ma bouche se rapproche pour lui chuchoter au creux de son oreille

— Mais tu vois, là maintenant, j’ai pas vraiment envie de parler d’elle.

Je continue mes caresses de la pulpe de mes doigts. Son corps est complètement réceptif à mon souffle chaud dans son cou. Sa peau se couvre de chair de poule quand je mordille l’arrondi de sa mâchoire.

— On s'arrache, déclaré-je d’une voix ferme tout en lui agrippant la main pour l’entraîner à ma suite pendant qu’un rire s’échappe de sa jolie bouche.

Le début de soirée était vraiment pourri, mais la fin, c’est une tout autre histoire.

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