Chapitre 4 - Beibhinn

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TW : scène explicite

***

Putain mais quel con ce type !

Je vois bien les regards énamourés que lui portent les filles aux alentours pendant que lui se comporte tel un mâle Alpha. Comme pour attirer les femelles pendant la saison des amours, il fait vibrer l’enveloppe de son épigastre et ouvre délicatement les aisselles en donnant vie à un merveilleux éventail de fragrances chargées de phéromones. La blague !

Je m’échappe de la table avant de devenir violente, chose que je n'ai jamais été, tout comme je ne suis pas quelqu'un de vulgaire habituellement. Mais entre l’énervement, la fatigue et l’alcool, je n’arrive plus à me contrôler. Bon, il est vrai que je n’avais pas prévu de tomber à nouveau sur cet énergumène, ce Lyam, ni même de passer une soirée avec. Cependant, si je veux me montrer un tantinet honnête, le fait qu’il ne me reconnaisse pas m’a un peu vexée. Beaucoup tu veux dire. Comme s’il était normal que je sois humiliée, ou que lui se permette d’insulter les gens sans même qu’il ne se sente gêné ou coupable.

Je souffle un bon coup, tout en bousculant les gens qui se trouvent entre le bar et moi. Beaucoup sont en train de danser pendant qu’un groupe pop-rock joue et met le feu. Oui, je voulais également me déchaîner un peu sur la piste de danse, mais avant ça, il faut que je relâche la pression et ce n’est pas avec une Guinness que je vais y arriver ! Il me faut quelque chose de bien plus fort ! Dès que j’arrive devant le zinc, un serveur me sourit.

— Qu’est-ce que je vous sers ?

— Un whiskey sec.

Il réapparaît à peine quelques secondes après avec mon verre que j’avale cul sec. Le liquide m'arrache la gorge, c’est comme ça que je l’aime.

— Un deuxième s’il vous plaît.

À l’instant où il se tourne pour me resservir, une voix retentit derrière moi.

— Cinq pintes et comme la demoiselle, s’il te plaît Terry.

En me retournant, je tombe sur Noah. Il est bien trop près, plus que je ne l’imaginais. Ma tête se lève pour pouvoir le regarder dans les yeux et éviter d'avoir le regard rivé sur son torse, qui semble bien musclé sous sa chemise moulante.

— Tu ne sais même pas ce que j’ai pris, rigolé-je.

Ses yeux pétillent de malice alors que son visage se rapproche de plus en plus. Sa présence, son souffle chaud me déstabilisent, envoyant une myriade de frissons dans ma colonne vertébrale. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas ressenti de tressaillements face à un homme, et j’avoue que c’est plutôt agréable. Sa main se pose sur mon bras pendant que sa bouche fait de même sur la commissure de mes lèvres. Je sais que je devrais m’éloigner. Il doit être du même acabit que son ami, bien qu’il se soit montré tout à fait charmant depuis le début. J’ai chaud tout à coup, et je suis sur le point de m’enflammer, littéralement, lorsque le bout de sa langue lèche ma lippe. Vite un extincteur ! Il n’a, à proprement parler, pas fait grand-chose, mais je sens déjà mon entrejambe pulser de désir.

— Hmm, whisky. Intéressant, me chuchote sa voix suave.

Ses doigts effleurent mon bras nu couvert de chair de poule pendant que son regard m’hypnotise.

Oh purée, je crois que je ne suis pas loin de l’orgasme ! C’est possible ? Il n’y a pas à dire, les derniers mois d’abstinence m’ont rendue hyper réceptive. Trop, peut-être. Noah est bel homme, très bel homme même. On le croirait tout droit sorti d’une publicité pour sous-vêtements masculin, ce qui n’est pas pour me déplaire. Brun aux yeux verts, je lui trouve des airs de Scott Eastwood, et mon Dieu, s’il a son corps… Il a énormément de charme et il le sait. Noah peut avoir n’importe quelle fille du pub, des filles bien plus grandes et minces que moi, il faut avouer que la concurrence est rude et a de quoi déstabiliser. Je vois bien comment les autres femmes le dévisagent l’air de dire “Mais qu’est-ce qu'il fout avec cette petite grosse ?”. Certes, je ne ressemble pas aux critères de beauté des magazines avec mon mètre soixante pour soixante-cinq kilos. J’ai longtemps été complexée, me comparant aux hôtesses de l’air et collègues de Ryan, avant de faire un travail sur moi-même. Alors, lorsque ce Lyam m’a insultée, je me suis sentie comme la jeune fille mal dans sa peau que j’ai longtemps été.

Sa bouche frôle maintenant ma mâchoire et, sans même me toucher, me ramène sur Terre. Son souffle caresse ma peau comme une plume, c'est délicat, chaud et érotique à la fois.

— À quoi penses- tu, jolie Bei ?

Je ne peux décemment pas lui dire : j’ai envie de tes mains et de ta bouche sur moi. Non, impossible.

— Hmm… J’ai soif, je souffle.

Un rire grave, profond et rauque sort de sa gorge. Je me délecte de ce jeu de séduction qu’il instaure entre nous. Je n'ai jamais couché avec un homme juste pour le sexe, mais je ne me vois pas non plus me caser maintenant. Je n'en ai vraiment pas envie. Comme le dit si bien Lena, j'ai le droit de m'amuser, et j'ai bien l'impression que ce Noah est exactement le type de mec à aimer s'amuser.

— Voilà vos consos ! J’ai envoyé Kelly servir la table.

Sans me quitter du regard, Noah remercie d’un mouvement du menton le fameux Terry. Il attrape le premier verre et me le tend avant de s’emparer du second puis de les cogner l’un contre l’autre.

Sláinte ! s’exclame-t-il.

— On trinque à quoi ? le questionné-je.

— Hmm… semble-t-il réfléchir, les iris toujours braqués dans les miens. À nous, qu’en penses-tu ?

— À nous, alors.

Nous sirotons nos boissons sans un mot. La tension entre nous en est presque palpable. Ses yeux semblent me dire : ce soir ma belle, je vais tellement te faire jouir, que tu ne te rappelleras même pas de ton prénom. Oh, si seulement. Est-ce comme le vélo ? Est-ce qu’il suffit de remonter en selle, pour se souvenir ?

— Tu veux danser ou on part ?

Je finis mon whisky, ne sachant quoi répondre. Il y a quand même de très grandes chances pour qu’on finisse la soirée ensemble. Ai-je réellement envie de danser, ou est-ce juste une excuse pour repousser l’échéance ? Allez Bei, tu es là pour t’amuser et commencer une nouvelle vie, et puis comme diraient les filles, il est plus que temps d’enlever les toiles d’araignée. Un coup d’œil à Noah, un voile de désir recouvre son regard. Il n’a pas l’air d’un connard et si j’en crois les œillades envieuses des nanas qui ne font que le saluer, ça doit-être un bon coup. Je me reprends et cesse de tergiverser. J’ai un scoop pour vous les meufs, ce soir c’est avec moi qu’il va repartir. Oui c’est puéril, mais ô combien jouissif !

— Chez moi, ça te va ?

Oui, parce que même si je suis d’accord pour m’envoyer en l’air, et qu’il semble charmant, on se ne sait jamais. Je préfère être chez moi plutôt que dans un lieu inconnu. Impatiente, oui. Inconsciente, certainement pas.

Il attrape ma main et marche tellement vite que j’ai des difficultés à le suivre avec mes dix centimètres de talons. Je trottine tant bien que mal derrière lui jusqu'à la sortie. Lorsque nous atteignons enfin la porte et qu’il l’ouvre, une brise agréable s’engouffre dans mes cheveux. Après la chaleur étouffante du pub, à moins que ce ne soit l’effet de Noah, j’ai besoin de souffler un peu. J’inspire profondément une bouffée humide et chaude de cette nuit post-orage d’août. Il s’arrête sans que je ne m’en rende compte et je manque de m’étaler sur lui. Il me rattrape in extremis.

— Tu es en voiture ? me demande-t-il alors qu’il me maintient dans ses bras.

— Non, à pied. J’habite à cinq minutes du pub. C’est par là.

On avait prévu qu’on boirait sûrement plus que de raison, et on voulait éviter un accident, d’où le fait qu’on ait choisi ce lieu si près de la maison.

— Je te suis jolie Bei, alors.

Lorsqu’on arrive devant chez moi, je cherche désespérément mes clés qui sont au fond de mon sac pendant que les mains de Noah se font pressantes. Il les pose sur mon ventre et ma hanche me caressant de ses doigts, alors que son torse appuie contre mon dos. Sa bouche mordille mon lobe d’oreille. On n’a pas encore commencé que je suis déjà toute molle. J’attrape enfin mes clés en criant un Ah ! victorieux, ce qui ne manque pas de faire rire mon partenaire de soirée.

À peine sommes-nous entrés, que Noah me colle contre le mur, sa bouche dévorant la mienne, et relève une de mes jambes contre sa hanche qui bouge lascivement, plaquant son sexe contre mon intimité. J’ai chaud, mon corps est secoué de décharges électriques. Il faut que je calme un peu la situation, sinon je jure que je vais avoir un orgasme alors qu’il m’a à peine touchée. Je pose mes mains à plat contre son torse, descends ma jambe et le pousse doucement. Il grogne, mécontent que je le stoppe, alors que je lui adresse un sourire contrit.

— Désolée, faut que je boive de l’eau sinon je risque la combustion spontanée. Tu veux quelque chose ?

— Va pour de l’eau, alors. Mais je ne suis pas contre le fait de te consumer sous mes caresses.

Je m’éloigne presque en courant, il faut que je me remette les idées en place. Est-ce que je veux coucher avec Noah ? Plutôt deux fois qu’une ! Est-ce que je suis prête pour une aventure sans lendemain ? Je n’en sais rien. Je n’ai jamais fait ça. Je l’observe jeter un œil à la ronde avant de me rejoindre à la cuisine. Je lui tends un verre d’eau fraîche. Il me remercie d’un sourire – mon Dieu ce mec sourit tout le temps – tout en s’installant sur un tabouret devant l’îlot central.

— Tu viens d’emménager ?

— Oui, j’arrive de Dublin. Besoin de voir autre chose après mon divorce.

Ses yeux pénétrants semblent me sonder quelques secondes pendant que j’avale le contenu de mon verre pour masquer mon embarras.

— Tu viens de divorcer ?

— Hmm oui… D’ailleurs… commencé-je. Je ne sais pas trop comment fonctionnent les histoires sans lendemain… Enfin, je veux dire, je n’ai jamais fait ça avant, c’est la première fois depuis… Enfin, non, je ne suis pas vierge à mon âge tu imagines bien…

Bei, tais-toi !

Rouge de honte, les mains sur le visage, je lâche un rire embarrassé.

J’entends le siège racler contre le sol, et ses pas se rapprocher de moi. Il attrape mes mains délicatement dans les siennes et les embrasse tout en me regardant.

— Tu ne veux pas d’une relation sérieuse ?

Je fais non de la tête.

— Tu veux juste passer une nuit orgasmique avec moi ?

Je hoche la tête tout en déglutissant, les joues en feu. Ma réponse est accueillie d’un énième sourire charmeur.

— Alors on est sur la même longueur d’onde, jolie abeille.

Il prend ma boisson et la dépose dans l’évier avec la sienne, puis de nouveau son corps se colle au mien. Sa bouche se pose sur mes lèvres rendues fraîches par l’eau. Sa langue rejoint la mienne pour s’enrouler à elle. Je sens ses mains partout, sur ma poitrine, puis pinçant un de mes tétons durcis, sur ma cuisse, sous ma robe. Je ne suis que gémissements. Jamais, juste avec de simples caresses, je ne me suis sentie aussi désirée. Bien qu’au début je ne sache pas quoi faire de mes dix doigts, je trouve bien rapidement une façon de les mettre à l’ouvrage. Ils glissent d’abord sous sa chemise pour effleurer ses muscles. Je m’attaque ensuite aux boutons de son haut et de son jean. Lorsque je frôle son sexe bandé d’envie pour moi, mon corps se met à crépiter. Soudain il me soulève et me dépose sur la surface froide de l'îlot. Ses mains sous mes fesses me rapprochent du bord. Tout en braquant son regard incandescent au mien, impatiente de connaître la suite, il descend mon tanga le long de mes jambes qu’il se met à embrasser, lentement, délicieusement, tout en remontant vers mon intimité. Lorsque sa langue se met à titiller mon clitoris je suis prise de vertiges. Un gémissement s’échappe de mes lèvres. Son regard se fait taquin tandis qu’il se met à le laper, le mordiller. Et moi ? Moi, je pousse d’abord des soupirs puis des cris d’extase lorsque le premier orgasme de la soirée, de cette année même, me submerge.

Premier d’une longue série. J’avais presque oublié combien ça pouvait être bon. Ensuite, je l’ai emmené dans mon lit afin de ne pas nous faire surprendre par mes amies.

Allongée sous mes draps, je suis totalement détendue, dans les vapeurs du dernier orgasme. Je sens le matelas s'affaisser à mes côtés, une main me frôle délicatement l’épaule.

— Je vais rentrer. Passe une bonne nuit, jolie abeille.

— Hmm… Ferme bien la porte derrière toi, lui dis-je, alanguie par la soirée.

Il se lève et s’éloigne mais avant qu’il ne parte, je le rappelle.

— Noah ?

— Hmm ?

— Merci pour la soirée.

Ce soir, je suis comme un phœnix. Je me sens renaître de mes cendres après m’être divinement embrasée.

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