Chapitre 3

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Ca faisait déjà une semaine depuis l’incident Kinnick. J’avais eu du mal à digérer le fait que cette enflure en finisse lui même avec sa vie. Je préférai mettre moi même fin à leur agonie. Ils descendaient dans les enfers psychologiques à cause de moi et je leur faisais faire le grand saut final. Quand je l’avais décidé. Mais la police n’était pas remontée jusqu’à moi. Elle avait interrogé les voisins et collègues du mort avant de conclure à un suicide.Il n’y avait aucune trace numérique permettant de m’identifier comme le harceleur de Kinnick. J’avais rempli mon contrat en somme. Et j’avais été payé pour ça. Un bon paquet de crypto-crédits transférés d’une société écran de mon employeur. Ou plus probablement la société écran d’une société écran de mon employeur. Eux aussi étaient bons pour cacher leurs traces pour éviter que la cyber-police ne vienne mettre son nez dans leurs affaires pas très légales.

Les sociétés écrans existaient depuis aussi longtemps que l’économie et les magouilles financières. L’époque actuelle n’avait fait que numériser davantage le processus. Je faisais un peu vieux jeu avec mes documents imprimés. Avec le papier se faisant rare, ça n’était pas gratuit à obtenir mais je trouvais beaucoup plus efficace. Et les menaces étaient nettement plus prises au sérieux quand elles étaient faites sur un support payant. Les transmissions numériques injurieuses ou blessantes étaient plus répandues. Presque tombées dans la banalité pour certains milieux. Alors que le papier faisait son effet.

Je ne savais pas quand j’allais avoir un nouveau contrat alors je n’avais qu’à me soucier de la manière de dépenser mon dernier salaire. Peut être sur des paris en ligne, prédire les gagnants des tournois de RBR pouvait rapporter gros. J’emmenais aussi ma mère au restaurant de temps en temps. D’origine modeste, elle habitait à la limite des quartiers nord et est, en bordure des lignes de métro aérien. Elle était professeur de collège dans la partie la moins chaude du quartier nord. Ce n’était pas choquant pour elle que j’habite là bas aussi. Mais elle était loin de se douter de ma manière de subvenir à mes besoins. Quelle mère saine d’esprit irait croire que son fils chéri est un tueur à gages ?

J’étais justement en route pour aller la voir, c’était son anniversaire. Elle avait refusé que je l’invite au restaurant cette année alors je me rendais chez elle pour lui souhaiter. Elle habitait au 14ème étage d’une tour qui aurait bien besoin d’un coup de rénovation mais ça ne risquait pas d’arriver. Les habitations à faible loyer des quartiers nord n’étaient vraisemblablement pas la priorité pour la branche Logement du Conglomérat. Je toquai à sa porte. Celle-ci s’ouvrit d’un grand mouvement presque aussitôt après.

  • Ah, voilà mon fils ! s’exclama ma mère, toute sourire.
  • Tu campais derrière la porte ou quoi ?
  • Arrête donc de râler et viens là !

Elle m’attrapa et me tira à l’intérieur avant de me serrer dans ses bras férocement. Je profitai de l’embrassade pour lui souhaiter un bon anniversaire.

  • Tu t’en es souvenu ! Merci !

Je soupirai. Ma mère était vraiment un peu trop dans le dramatique parfois. J’espérais pour ses élèves que c’était uniquement dans la sphère privée sinon leurs cours allaient être éprouvants.

Pendant le dîner, elle se mit à discuter de choses et d’autres, jusqu’à …

  • Le quartier nord devient encore plus dangereux qu’avant. soupira t-elle.
  • Comment ça ?
  • Il y a beaucoup de plus de cas de personnes disparues et d’homicides qu’avant. La criminalité est en hausse… Un type s’est suicidé à deux blocs d’ici. Enfin c’est la version officielle. Il y a des meilleures manière de se suicider que de se jeter du 12ème étage.
  • C’est peut être de représailles de gangs de criminels. répondis-je l’air de rien.
  • Cela me désole que la police ne vienne pas davantage mettre son nez par ici.

A vrai dire, moi, ça m’arrangeait.

La conversation dévia enfin et nous passâmes une bonne soirée…

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