Sans retenue, impudiques, tout débuta par trois atypiques croassements.

Puis nos héros, frénétiques, rugirent, hurlèrent, gémirent et singèrent.

Encore et encore, à l’unisson, leur tumulte fanatique, incessant,

À travers les plaines de l’Oural, ricocha de pierres en pierres.

Oui, nos héros affranchis rugirent, hurlèrent, gémirent et singèrent

Les corbeaux aux aguets. Alertés, enivrés et enfiévrés, aussitôt ils bondirent

À travers les plaines de l’Oural, s’élançant de pierres en pierres,

Leurs plumes noires portées par les vents, jusqu’à s’en aller mourir.

Ainsi, aux aguets, nos corbeaux alertés, enivrés, enfiévrés, bondirent

Pendant qu’Elle, emprisonnée, calme et exaltée à la fois, guettait

Leurs plumes noires, portées par les vents, s’envolant mourir…

Ultime sacrifice pour, Elle, qui depuis si longtemps patientait.

Alors, Elle, emprisonnée, calme et exaltée pourtant, psalmodiait

D’une douce voix, un récital maintes fois espéré, tel un mantra entraînant,

Comme ultime offrande pour, eux, qui depuis longtemps s’impatientaient.

Sans retenue, impudique, tout s’acheva par trois symboliques croassements.

« Croa… croa… croa. »