Fleurs d'été

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Me revoilà enfin après trois longues années de silence - trois années où j'ai dû délaisser l'écriture et mes personnages de fiction, mettre en priorité le travail (académique) et le travail (physique : me voilà devenue surveillante en collège à temps partiel, pour financer mes études). Ironie du sort, c'est en parlant de Scribay à mes élèves d'atelier que m'est revenue l'idée de retourner à ce site qui a été un refuge pour moi, de la première à la prépa. ("Comment ça, tu n'as pas fini tes histoires ? — Tes pauvres lecteurs !" Oui, oui, vous avez raison. C'est aussi un sentiment de devoir qui m'anime, je suis ici pour terminer ce qui a été entrepris il y a maintenant cinq ans. Souhaitez-moi bonne chance !)

Me voilà arrivée au mémoire, désormais. Un mémoire dédié aux questions de biographie et d'autobiographie à propos d'une auteure souvent mal interprétée - relire ce petit recueil à la lueur de ces longs travaux de recherche où j'ai appris l'existence de l'autofiction a été particulier. J'ai l'impression de retrouver mes vieilles habitudes d'abeille saisonnière, qui retourne un peu timidement à chaque été afin de butiner ici ou là des textes, tente de reconnaître les fleurs d'avant, quand l'Atelier se prénommait encore Scribay - sursaute en croisant des connaissances encore actives, perdue devant la floraison de nouveaux pseudonymes qui me restent à apprivoiser. Une revenante parmi ses fantômes de 2020, dans un lieu qui semble pourtant encore bien vivant.

Ce changement de nom a été doux-amer, lui aussi ; j'aimais bien Scribay, sa simplicité et le 'scrib' qui me faisait penser aux petits bruits - comme des couinements - de la gomme à effacer encore plastifiée des critériums frottant contre le papier tout râturé. Atelier des Auteurs me semble plus intimidant, comme si toute histoire partagée ici a pour but d'être publié après avoir été travaillé. Ce qui n'est pas toujours le cas - pas dans le mien. Impressions de Petit Prince qui se retrouve devant son Renard, avec juste ce qu'il lui faut de mémoire pour être partagé entre mélancolie des jours d'avant et appréhension du nouveau. Je rouvre des documents laissés abandonnés depuis mes jours de licence, je relis ce que le moi d'auparavant avait écrit. J'avais oublié comment l'Agapé d'avant écrivait : il y a là un art que je crains avoir perdu ou rouillé depuis le temps, mais me voilà prête à réapprendre plutôt qu'à changer.

Le départ de l'ancien nom semble s'être accompagné de la disparition de la fonctionnalité 'journal' - ça aussi ça me manque. Sans doute aurais-je partagé mes projets d'écriture là plutôt qu'ici si le choix m'avait été donné. Enfin bref, je suis ici pour clôturer Le Pendentif, même si les lecteurs d'avant ont dû quitter le site il y a bien longtemps. Peut-être aurais-je la chance de trouver de nouveaux yeux pour dénicher mes fautes d'inattention, peut-être écrirais-je aussi de nouveaux textes malgré mes doigts hésitants. Je ne veux pas faire trop de promesses cette fois-ci, j'en ai fait trop que je n'ai pas su tenir vis-à-vis de mon lectorat avant... Il me reste la curiosité de ce que je pourrais trouver de nouveau ici, la hâte de lire du nouveau, aussi. A toi qui me lis aujourd'hui encore, merci d'être passé.

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