CHAPITRE X – Viviane à Brocéliande.

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 J’ouvre les yeux, Viviane, en peignoir, est assise au bout de mon lit.

- Bonjour Merwin.

- Bonjour Viviane, je vois que tu prends tes marques.

- Si nous devons vivre ensemble, autant commencer de suite. Tu sais que tu es mignon quand tu dors.

- Tu n’as pas peur de tomber sur moi à poil ?

- Pas du tout, tu ne serais pas le premier mec que je verrais ainsi. Ça ne me perturberait pas, d’ailleurs, l’inverse pourrait se produire. Je peux t’affirmer que ça ne me générait pas. Je t’ai apporté un café, il est sur ta table de nuit.

- Merci pour cette délicate attention. Je suppose que Dominique est partie au boulot ?

- Oui, elle nous souhaite un bon séjour à Brocéliande.

- Ça ne la dérange pas que tu partes, ainsi, deux jours avec moi ?

- Non…, elle me fait confiance.

 Je passe dans la salle d’eau prendre ma douche. Viviane n’a pas fini de m’étonner, elle est moins prude que moi. Après tout, elle n’a pas tort sur le fait que nous allons devoir vivre ensemble. Mes ablutions terminées je me dirige vers le dressing pour m’habiller. Surprise ! Il commence à se remplir de vêtements féminins. Elle ne perd pas de temps.

Une fois vêtu, je rejoins Viviane dans la cuisine pour le petit déjeuner.

- J’ai vu que tu commençais à t’installer.

- C’est un reproche ?

- Non pas du tout.

- D’ailleurs, pourrais-tu me libérer un tiroir de la commode pour mon petit linge ?

- Pas de problème…, lequel veux-tu ? Celui du bas, du milieu ou du haut ?

- C’est comme tu veux…, celui du haut ne me déplairait pas.

 Une fois prêts, nous rejoignons la voiture où nous attend Brack.

~ Désolé mon vieux, mais cette fois tu montes derrière.

~ Pas de problème, j’aurais plus de place pour m’allonger.

 Le parcours se déroule en musique. Viviane ayant pris ses CDs, nous faisons le trajet en compagnie de Chopin. Nous arrivons à la bifurcation route sentier. Je remarque qu’aucune trace de passage n’est visible, est-t-il possible que la nature efface toutes traces d’intrusion ?

- Il habite dans les bois, ton vieux monsieur ?

- Mon vieux monsieur s’appelle Edouard et il réside dans un magnifique manoir.

 J’arrive à une fourche, je ne sais de quel côté me diriger. Mon smartphone sonne, c’est Edouard.

- Je te sens perdu.

- Oui, pourtant vous m’aviez dit que je n’aurai aucun problème pour revenir.

- Oui c’est vrai, mais tu n’es pas seul, comme Viviane n’a pas pénétré le Nemeton et qu’elle est près de toi, le charme agit et te parasite. Je vais te guider.

- Ok merci.

- Un problème ?

- Non, je suis un peu perdu, Edouard me guide.

- Prends à gauche, dans deux cents mètres vires à droite puis cent mètres plus loin de nouveau à droite et tu arriveras en vue du manoir.

 Edouard raccroche. Nous arrivons, enfin.

- Ouah ! Il est magnifique ce manoir, dommage qu’il soit perdu dans la cambrousse.

- Au moins il a l’avantage de ne pas être dérangé par les curieux potentiels.

 Nous nous garons, Edouard nous attend.

- Bonjour Viviane, je me présente : Edouard Dutailly.

- Bonjour monsieur, je pense qu’il est inutile que je me présente, Merwin a dû le faire pour moi.

- Effectivement. Vous pouvez m’appeler « Edouard », monsieur ça fait trop protocolaire.

- Vous habitez là une bien jolie maison.

 Brack, après une caresse de la part de notre hôte, se met à courir dans tous les sens. Il s’arrête et semble prendre une direction.

~ Elle est là.

~ Qui est là ?

~ La biche que nous avons sauvée.

 Effectivement, j’aperçois, à l’orée de la clairière notre biche.

- Tu as vu, il y a une biche. Elle semble jouer avec Brack.

- Tu sais, Brack est comme moi, il aime les animaux.

- Je peux aller la caresser ?

- Si tu arrives à l’approcher, pourquoi pas.

 Viviane s’éloignant Edouard en profite pour me parler à l’écart.

- Cette biche, depuis que tu l’as soignée, vient souvent roder dans le Nemeton. Seul Alizé arrive à l’approcher, avec moi elle garde ses distances. Je pense qu’elle s’est prise d’amitié pour toi et qu’elle recherche ton contact.

- J’ai remarqué que quand je me promène dans les bois avec Brack, souvent les animaux nous suivent.

- Pas étonnant, tu as toujours été proche de la faune et de la flore. En tout cas, maintenant que j’ai vu Viviane, je peux t’affirmer que sa rencontre, ainsi d’ailleurs que celle de Brack, ne sont pas des hasards.

- Vous voulez dire que nous étions ensemble dans ma vie antérieure ?

- Oui…, je l’affirme.

 Que penser de cette révélation ? Encore une énigme de plus à résoudre. Il devient important que je m’intéresse rapidement à la métempsycose.

- Va rejoindre Viviane, qui essaie vainement d’approcher la biche.

 Je me dirige vers ma promise. La biche, me voyant approcher, vient vers moi et me colle son museau sur la poitrine.

- N’aie pas peur ma belle, Viviane est une amie.

 Viviane, l’air étonné, me rejoint et caresse la biche qui se laisse faire.

- Tu as l’air doué avec les animaux.

- Oui…, c’est ma biche.

 Elle éclate de rire.

- Toi qui n’aimes pas les sobriquets.

 Comprenant l’allusion, j’éclate, à mon tour, de rire.

- Tu aurais dû être vétérinaire.

- J’avoue que ça ne m’aurait pas déplu. Suis-moi, je vais te présenter quelqu’un.

 Je me dirige vers l’écurie. La biche en profite pour retourner dans les bois. Je m’aperçois que le box est ouvert. Alizé m’apercevant vient directement vers moi coller ses naseaux sur ma poitrine.

~ Bonjour Merwin, heureux de te revoir. Tu viens me présenter ta fiancée ?

~ Bonjour Alizé, voici Viviane.

 Il se dirige vers cette dernière et colle ses naseaux entre ses seins. Surprise, Viviane recule et tend la main pour le caresser.

- Tu sais que tu es magnifique.

 S’adressant à moi :

- Je suppose que, après ta biche, c’est ta jument ?

- Je te signale, au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, que c’est un étalon.

 Elle éclate de rire.

- Suis-je bête.

 J’éclate de rire à mon tour, décidément elle ne manque pas de répartie. Alizé pour nous imiter se met à hennir.

- Tu l’as déjà monté ?

- Oui il est très doux et avec lui pas besoin de le piloter il connaît bien les lieux.

- Tu me le prêteras ?

- Je te signale qu’il ne m’appartient pas.

 Edouard, nous ayant rejoint, répond :

- Pas de problème cette après-midi je le ferai seller.

- Merci Edouard, il est magnifique.

- Venez, c’est bientôt l’heure du repas. Je vais vous montrer votre chambre.

 Sentant mon trouble, Viviane me fait un large sourire et un clin d’œil.

 Notre chambre ne me semble pas étrangère. Inutile d’en parler à Edouard, je suis sûr qu’il me dirait que c’est la mienne.

 Au centre trône un magnifique lit à baldaquin. A son pied se trouve un coffre faisant la largeur du lit recouvert d’un cousin sur lequel sont posés nos bagages. Les murs sont peints d’une couleur turquoise clair tandis que les doubles rideaux sont turquoise foncé. Un portrait, faisant face au lit, au-dessus d’une belle cheminée en marbre blanc, représente un homme barbu d’âge mûr, qui semble me fixer. Dans un coin de la pièce, une table basse accompagnée de deux fauteuils bergères en velours bleu foncé. Un lustre en fer forgé, style médiéval, comportant cinq bougies, dont les flammes ont été remplacées par des lampes, pend d’une des poutres apparentes. Le plancher en chêne comporte des lames plus ou moins légèrement disjointes. Attenant à la chambre, une salle d’eau en marbre blanc veiné de vert.

- Je vous laisse vous installer, je vous attends au salon pour l’apéro.

 Viviane me saute au cou.

- Elle est magnifique cette chambre, c’est la vie de château…. On pourrait croire vivre une lune de miel.

- Ravi que ça te plaise, mais je te signale qu’il n’y a qu’un seul lit.

- Et alors, où est le problème mon chéri ? Tu dors de quel côté ?

 Inutile de discuter, elle a pris sa décision, donc nous partagerons le même lit.

- En général je dors à gauche.

- Ça tombe bien moi je dors à droite. Dis…, tu as remarqué le portrait ?

- Oui…, il te fait peur ?

- Non…, tu ne trouves pas qu’il te ressemble ?

- C’est comme ça que tu me vois ?

- Fais abstraction de la barbe, la forme du visage, les yeux, je trouve qu’il y a un air de famille.

- Si on allait rejoindre Edouard ? Je pense qu’il doit nous attendre.

- D’accord, mais je trouve que ce portrait pourrait être toi dans une vingtaine d’année.

 Nous retrouvons Edouard. Nous nous installons dans des fauteuils en cuir, qui malgré leur âge apparent, sont très confortables. Notre hôte nous sert l’apéro et s’installe. Il fixe Viviane, qui soutient son regard.

- Je suis sûr que vous avez pas mal de questions à me poser ? Je me trompe ?

- Non…. Le portrait dans notre chambre, est-ce l’un de vos ancêtres ?

- Non, c’est celui d’un très grand ami de la famille. Il vous intrigue ?

- Oui, je trouve qu’il ressemble à Merwin.

- Ah ! vous aussi, vous avez cette impression.

~ Vous allez me dire que c’est mon portrait, correspondant à ma vie antérieure.

~ Oui, effectivement. Tu vois, ça n’a pas échappé à Viviane.

~ A quoi jouez-vous avec elle ?

~ A rien. Je ne fais qu’essayer d’éveiller en elle ses souvenirs antérieurs.

- Il date de quand, ce manoir ?

- Du moyen âge. Sa construction a commencé au sixième siècle. De cette période il ne reste que les fondations et les caves qui soient d’origine. Au travers des siècles, il a subi de nombreuses transformations et aménagements. Sa transformation majeure date de la renaissance, depuis, extérieurement, il n’a pratiquement plus changé.

- En tout cas, il est magnifique, je m’y sens bien.

- Passons à table, je pense que le repas est prêt.

 Nous rejoignons la table de notre hôte, qui doit dater du moyen âge, vu l’épaisseur du plateau en chêne. Comme la dernière fois le repas est succulent, simple et copieux.

- Je me régale, votre cuisinière est un cordon bleu.

- C’est surtout grâce aux produits utilisés, ils sont bios et viennent tous de mes métairies. Passons au salon pour le café.

 Notre conversation reprend sur les aménagements du manoir. J’apprends que l’eau potable est issue d’une source, que le chauffage est géothermique et que l’électricité arrive par un câble souterrain ainsi, d’ailleurs, que le téléphone.

- On dirait qu’il manque des tableaux.

- Rien ne vous échappe. Effectivement, un ami restaurateur les a récupérés pour les rafraichir.

- Il y a un portrait qui vous ressemble, en plus jeune.

- C’est celui d’un de mes ancêtres éloignés. Vous avez l’œil.

 Décidemment, Viviane est plus observatrice que moi. En y repensant je me rappelle d’un tableau représentant une jeune fille ayant des traits proches de ceux de Viviane.

~ C’est à cause d’un portrait la représentant dans une vie antérieure, que vous avez décroché des tableaux ?

~ Oui, je ne voulais pas trop la perturber. Surtout qu’elle est plus perspicace que toi et surtout plus curieuse.

 Je me souviens également d’un tableau représentant un cavalier ayant la même tête que le portrait de la chambre. Je commence à percuter. Le cheval sur lequel ce cavalier est monté (mon moi antérieur) ce doit être Alizé. Par contre, il y avait un gros chien gris, ce ne pouvait pas être Brack. Décidemment Merwin, tu es nul. Comment ai-je pu passer à côté de ces détails ?

 Il est quatorze heures trente.

- Je vais demander à Mathieu de vous seller Alizé.

- Merci, je vais me changer, mettre un jean et des basquets.

~ Je te vois pensif. Est-ce que tu es en train de réaliser, enfin, qui tu es ?

~ J’avoue que pour moi, c’est l’embrouille totale.

~ Sois patient.

 Pendant l’absence de Viviane, « mon maître » me propose de reprendre ma formation.

 Elle nous rejoint. Nous l’accompagnons à l’écurie où Alizé l’attend. Après un bisou, elle enfourche sa monture et s’en va au petit trot. Edouard m’entraîne dans un espace à la limite de la clairière.

- Nous allons parler des éléments : le feu, l’air, la terre et l’eau. L’élément que tu maitrises le mieux c’est l’eau. Pour moi c’est l’air.

- Vous allez m’apprendre à marcher sur l’eau, dis-je en blaguant.

- Non, mais tu vas faire venir l’eau à toi. Accroupis-toi et pose une main au sol.

 Je m’exécute.

- Concentre-toi, pense à l’eau qui est dans le sol et fais-la venir vers toi.

 Je commence à sentir de l’humidité, une flaque commence à apparaître autour de ma main.

- Ça suffit, retire ta main. Je vois que tu as compris. Maintenant essaie de pousser cette eau, de la déplacer.

 La flaque commence à se mouvoir.

- Avec tes mains, concentre-la pour en faire une boule. Oui, parfait, lance-la.

 La boule se trouve propulsée et vient éclater sur un arbre.

- Ça semble facile.

- Oui, pour cet endroit, car il y a beaucoup d’humidité dans le sol. Mais il faut que tu t’entraînes pour aller chercher l’eau à de plus grandes profondeurs. Maintenant, à mon tour de te montrer ce que l’on peut faire avec l’air.

 Les mains se faisant face, ouvertes, il se concentre. Je commence à voir un petit tourbillon se former et prendre de l’ampleur. Il s’éloigne de nous tout en grossissant. L’herbe, sur son passage est aspirée. Edouard met fin à sa démonstration.

- Voilà, tu as vu pour deux éléments. Pour les autres je te laisse les découvrir. Pour la terre, tu en mets dans une bassine et tu t’entraines à la modeler. Pour le feu, il faut que tu sois prudent. Un conseil entraîne-toi à l’extérieur. Commence avec la flamme d’une bougie.

 Nous retournons vers le manoir.

- Je vais te confier deux livres : un concernant les éléments et un autre concernant le cancer, comment le soigner. Ces deux livres te seront très utiles.

- Vous pensez que quelqu’un de mon entourage va développer un cancer ?

- Oui, mais rassure-toi, tu vas très bien t’en tirer.

 Inutile de lui demander qui. Il ne me le dira pas.

- Viens, allons boire un café. Viviane ne devrait plus tarder à nous rejoindre.

 Effectivement elle arrive, toute rayonnante de bonheur.

- Alizé est génial, nous avons fait une grande balade dans les bois qu’il semble connaître comme sa poche, enfin s’il avait des poches. On dirait qu’il comprend tout ce qu’on lui dit.

- Oui, c’est un cheval très intelligent, avec lui vous ne courrez aucun risque. Je suis content que la balade vous ait plu.

- Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je suis partante pour une autre sortie demain.

- Pas de problème.

 Nous passons le reste de l’après-midi et de la soirée à des jeux de société. Viviane ne cesse de parler d’Alizé et de sa balade en forêt.

 Arrive l’heure de rejoindre notre chambre. Nous remercions notre hôte pour son accueil, son hospitalité et cette magnifique journée.

 Nous montons à l’étage. Je repère, sur une lampe allumée posée sur une console murale, une toile d’araignée, le ménage n’a pas dû être fait récemment. Il est vrai que le manoir est assez vaste, et que la pauvre Germaine doit manquer de temps. Une fois dans la chambre, Viviane se dirige vers la salle d’eau. J’en profite pour scruter le portrait à la recherche du moindre détail qui aurait pu m’échapper. Qui es-tu cher moi antérieur ? Quels sont les secrets que tu me caches ?

 Viviane, en ayant terminé avec la salle d’eau, me rejoint. Elle est habillée d’une nuisette noire, assez sexy.

- La place est libre. Je vois que ce portrait t’intrigue.

- Oui…, surtout depuis que tu m’as fait remarquer qu’il me ressemblait.

- Dans ce manoir, je trouve qu’il y a beaucoup de choses étranges.

- Comme cette nuisette provoquante que tu as enfilée ?

- Elle ne te plait pas ?

 Je préfère ne pas répondre et, à mon tour, je pars faire une toilette de chat et enfiler mon pyjama.

 A mon retour, je retrouve Viviane recroquevillée dans le lit.

- Tu as froid ?

- Oui !

- Evidemment, ce n’est pas les dentelles que tu portes qui vont te réchauffer. Il y a du bois dans la cheminée. Je vais voir si je peux allumer un feu.

- Merci, sinon tu seras obligé de me réchauffer.

 Grrrrrr. Elle ne perd pas le nord. Je trouve des allumettes sur la cheminée, j’enflamme la paille sous le bois. Le feu a du mal à prendre, je mets les mains en avant, comme si je voulais les réchauffer, et me concentre sur le feu. Comme Edouard m’a dit d’être prudent, j’essaie d’y aller doucement. La flambée commence à prendre de l’ampleur, je recule mes mains, qui commencent à se réchauffer. Je pense que j’ai réussi, je regarde le thermomètre, accroché entre les deux portes-fenêtres, de vingt et un degrés il est passé à vingt-deux.

- Merci, je commence à sentir la chaleur.

- Il va falloir que tu te trouves une tenue plus chaude pour dormir.

- Ok, je verrai ça demain avec Germaine.

 Satisfait de ma prestation, je me couche. Ayant l’ouïe fine je perçois des bruits dans le couloir, comme des pas. Le manoir serait-il hanté ? Je n’ose pas en parler à Viviane. Je finis par plonger dans un sommeil très perturbé par des rêves étranges.

 Je me réveille, il est sept heures dix. Viviane, telle une sangsue, est collée à mon dos. Ça me fait sourire. Elle a certainement cru être avec Dominique. Je me dégage délicatement en essayant de ne pas la réveiller. Je me dirige vers la salle d’eau. Après une douche et une fois habillé, je sors discrètement de la chambre. Arrivé dans le couloir, je reste perplexe. Il y a un changement, mais quoi ? Je réfléchis…, qu’est-ce qui me chagrine ? Mais oui j’ai trouvé, il y avait une toile d’araignée sur la lampe et elle n’y est plus. Est-il possible que le ménage se fasse la nuit dans ce manoir ? Ou serait-il vraiment hanté par une équipe de nettoyage ? Merwin arrête de dire des bêtises.

 Arrivé dans la cuisine, j’y retrouve Germaine.

- Bonjour Germaine.

- Bonjour Monsieur.

 Elle me sert une tasse de café.

- C’est vous qui faites le ménage ? Ça doit vous prendre pas mal de temps, vu la taille du manoir.

- Non nous avons une équipe de nettoyage.

 Je n’ose pas lui demander si son équipe de nettoyage travaille la nuit ? Surtout qu’apparemment, ma question a l’air de la gêner.

- Je vous sers votre petit déjeuner dans la salle à manger ?

- Inutile, dans la cuisine ça me convient. Laissez-moi le temps de fumer une cigarette.

- Bien sûr Monsieur.

 Je sors allumer ma clope, une journée magnifique s’annonce, pas un nuage. Mon rêve reste bien présent en moi, j’en vois encore tous les détails. Il faut que j’en parle à Edouard et Alizé. Cigarette terminée, je rentre prendre mon petit déjeuner.

 Ne voyant pas notre hôte, je me dirige vers l’écurie où je retrouve Brack en compagnie d’Alizé. Il vient vers moi, je le caresse.

~ Bonjour Alizé.

~ Bonjour Merwin, tu vas bien ? Que me vaut le plaisir de ta visite matinale ?

~ J’ai fait un drôle de rêve, peut-être pourrais-tu m’aider à le comprendre ?

~ Raconte le moi.

~ Dans mon rêve, mon moi antérieur te chevauchait, mais nous n’étions pas ici, il y avait un grand château que je ne connais pas. J’avais l’impression d’être dans un autre monde.

~ Es-tu sûr que c’était moi que tu chevauchais ? Rappelle-toi tous les détails.

~ C’était comme le tableau que Edouard a décroché.

~ Revois bien ton rêve et le tableau.

~ Tu as raison, un détail me revient, tu avais sur le chanfrein, une étoile blanche.

~ Je n’ai jamais eu de marque blanche sur le chanfrein.

~ Alors ce n’était pas toi ?

~ Non.

~ Donc je ne t’ai pas connu dans ma vie antérieure ?

~ Bien sûr que si. Mais dans ton rêve et sur le tableau, ce n’est pas moi que tu montes mais Zéphyr, mon frère.

~ Je m’embrouille et tu ne m’aides pas vraiment.

~ Tu vois autre chose ?

~ Oui je portais la chevalière et aussi un médaillon.

- Comme celui-ci ?

 Je me retourne, c’est Edouard, il a dans la main le médaillon avec sa chaine.

- Bonjour, je ne vous ai pas entendu arriver.

- Bonjour, je vois que tu progresse, c’est bien.

- Vous saviez que me faire dormir au manoir, aurait une influence sur mon passé.

- Oui…, et également sur Viviane. Tu sais ce que représente ce médaillon ?

- C’est un Triskèle, d’ailleurs j’en ai un, en autocollant, sur l’arrière de ma voiture.

- En connais-tu la signification ?

- Je sais que c’est un symbole celtique, mais c’est tout.

- Les trois branches représentent : l’eau, la terre et le feu. Mais aussi : le passé, le présent et le futur. Comme ta chevalière, il est en argent et la pierre au centre est du jais. Prends-le…, il t’appartient. Il amplifie ton énergie comme ta bague, alors sois prudent. Attention, les branches doivent toujours tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, donc pierre devant. Si elles tournent dans le sens inverse le Triskèle devient maléfique. Il a d’ailleurs contribué à la perte de quelqu’un que tu connaissais.

 Encore une énigme de plus à résoudre. Je prends le médaillon et le passe autour du cou.

- Vous avez encore beaucoup d’objets m’ayant appartenu ?

- Oui…, le plus important, je te le donnerai quand tu seras éveillé.

- C’est quoi ? Un bracelet, une gourmette ?

- Profitons que Viviane est en train de dormir. Suis-moi.

 Nous nous dirigeons vers la lisière du bois.

- Tu vas faire venir ta biche, pour cela, tu vas faire comme tu as fait avec Brack, tu vas la posséder et la contrôler.

- Mais je ne sais pas comment ça s’est passé, avec Brack ?

- Concentre-toi, je vais t’aider.

 J’essaie de me focaliser sur la biche, je sens Edouard à côté de moi. Je vois la biche.

~ Entre en elle, vois par ses yeux.

 J’ai une sensation bizarre, j’ai l’impression d’être une biche.

~ Bien, maintenant fais la venir vers nous.

 Elle nous rejoint, je quitte alors son esprit et la caresse.

- Tu vois que tu as réussi. Cher élève, je te donne dix sur dix.

- Je vois que ta biche vous a rejoint.

 Viviane vient se joindre à nous. On se fait la bise. Elle dépose également un baiser sur la joue d’Edouard, avant d’aller caresser la biche.

- Tu as passé une bonne nuit ?

- Oui, mais j’ai fait un drôle de rêve.

- Raconte-nous.

- J’étais dans le sous-sol du manoir et j’y découvrais un tunnel. Après l’avoir traversé, je me retrouvais dans un grand château. Tu m’y attendais, enfin plutôt le personnage du portrait.

- Intéressant, et ensuite ?

- Je préfère ne pas raconter la suite ça risquerait de rendre jaloux mon fiancé (dit-elle malicieusement).

~ Tu vois, à Viviane aussi des images du passé lui reviennent.

~ Et toujours ce mystérieux tunnel dont vous ne voulez pas me parler !

~ Patience mon ami.

- C’est quoi ce médaillon ?

- Un cadeau d’Edouard, il représente un Triskèle.

- Ça fait beaucoup de cadeaux de votre part. Pourquoi ?

- Chère enfant, je n’ai pas de descendance et je me suis pris d’amitié pour Merwin. J’ai décidé d’en faire mon héritier.

 S’il est vraiment immortel, je risque d’attendre longtemps.

- Comme vous êtes sa fiancée, je vais également vous faire un cadeau.

 Il sort un autre Triskèle, plus petit, avec une fine chaîne

- Prenez le, il est pour vous, il est en or blanc et la pierre au centre est un diamant.

- C’est trop (elle lui fait une bise sur les deux joues). Merwin tu m’aides à le passer autour du cou.

 Elle sursaute à son contact.

- Un problème ?

- J’ai senti, comme une décharge. De l’électricité statique, je pense.

~ Tu vois, son pendentif l’a reconnue.

~ Donc, pour elle, c’est l’or et le diamant ?

~ Exactement.

- Allons prendre un café au manoir.

 Le café bu, Viviane part rejoindre Germaine dans la cuisine.

- J’ai vu avec Germaine, elle est d’accord pour que j’aille avec elle et son mari faire des courses à Paimpont. Je vais me préparer. On part dans cinq minutes. Lorsqu’elle est partie, je me tourne vers Edouard.

- J’ai une question à vous poser, j’espère ne pas me rendre ridicule auprès de mon maître.

- Pose ta question.

- Le manoir est-il hanté ?

- Ça dépend de ce que tu entends par hanter ? Si c’est de fantômes dont tu parles : NON, si c’est de souvenirs alors : OUI.

- Les souvenirs font-ils le ménage ?

- Bien sûr que non, où veux-tu en venir ?

- Cette nuit, j’ai entendu des pas dans le couloir. Le matin, quand je suis sorti de ma chambre, j’ai remarqué qu’une toile d’araignée avait disparu.

- Je constate que ton sens de l’observation se développe, c’est une bonne chose. Profitons de l’absence de Viviane pour commencer ensemble une régression psychique.

 Compris, il élude encore une fois ma question ! D’un autre côté, aborder la métempsycose avec lui n’est pas une mauvaise chose.

 Nous rejoignons le même endroit, que pour la biche, je viens de comprendre pourquoi ce lieu, il y a un magnifique noisetier.

- Je ne vais pas t’accompagner psychiquement, comme pour la biche, car tu vas revoir des souvenirs qui te sont personnels et ça pourrait être gênant pour toi.

- Compris, je passe donc en mode méditation.

- Oui, puis tu cherches un souvenir proche et tu essaies de voir son déroulement et ensuite d’aller plus en arrière.

 Je me concentre et fais le vide dans mon esprit, mon corps se détend, je sens le contact de ma chevalière et de mon médaillon, qui irradient une énergie apaisante. Je perçois également la présence d’Edouard à mes côtés.

~ Continu ne te laisse pas distraire, évoque un souvenir récent et visualise-le.

 Je revois mon arrivée au manoir avec Viviane. Ce qui est étrange c’est que je vois ce souvenir de l’extérieur, en tant que spectateur et non d’acteur.

~ Je vois que tu as compris, maintenant je te laisse, continue.

 Je sens la déconnection d’Edouard. J’ai l’impression de regarder un film en marche arrière, de le rembobiner. Je peux faire des pauses ou l’accélérer. Je zappe pas mal de détails. Je me retrouve à la soirée chez les Dupin, je revois Viviane qui vient vers moi me demander mon secours. J’accélère le rembobinage. Je me retrouve en Angleterre chez la cousine de ma mère. Je revis mes aventures sexuelles. Ça me fait drôle de les voir de l’extérieur, j’ai l’impression d’être un voyeur. Je sens une chaleur dans les joues, je suis sûr que je rougis. Je passe ces épisodes, je me retrouve en France avant mon départ. Je suis avec Michel, mon amant, dans un lit, les larmes me montent aux yeux. Je perds le contrôle et sors de mon état de régression mentale. Edouard à mes côtés me regarde.

- Je t’avais dit qu’il y aurait des passages difficiles ou insupportables, il va te falloir les affronter et les passer. On arrête là pour aujourd’hui, maintenant que tu as compris le mécanisme, tu es capable d’y retourner facilement. Il n’est pas nécessaire que tu revoies tout à chaque fois, tu pourras reprendre au moment où tu t’es arrêté.

- Je pense que je viens de revivre le passage le plus difficile.

- Tu crois ? Tu avais quel âge ?

- Dix-huit ans.

- Alors non, tu trouveras des moments encore plus durs, je puis te l’assurer.

- Je peux vous poser une question concernant Viviane ?

- Pose toujours.

 Ce qui signifie : je répondrai peut-être. Tant pis je me lance.

- J’éprouve des sentiments pour elle, ce n’est pas physique, c’est autre chose.

- Je vois tu es amoureux d’elle, mais ce n’est pas une attirance charnelle. C’est plus profond et tu voudrais savoir comment c’était dans ta vie antérieure ?

- Oui.

- Dans ton autre vie, elle était une de tes élèves. En fait tu avais deux élèves : l’autre a mal tournée, elle était jalouse de Viviane. Concernant ton amour pour Viviane, je peux t’assurer qu’il est sincère et qu’il est partagé. Je ne devrais pas te le dire, mais vous aurez un fils.

- Comment est-ce possible ?

- On arrête notre discussion. Retournons au manoir. Elle ne va pas tarder à arriver.

 Sa révélation a jeté un froid. Nous arrivons en même temps que la voiture de Mathieu. Viviane en descend avec un grand sac en papier.

- Alors ces achats, tu as pu trouver ce que tu cherchais ?

- M’en parle pas ! C’est vraiment le bled.

 Devant son air contrarié, je préfère ne pas insister. Elle nous quitte pour aller déposer son sac dans la chambre.

- Rentrons, je pense qu’il est l’heure de l’apéro.

 L’apéritif pris, nous passons à table. Comme les autres fois nous nous régalons. Viviane, si souvent volubile, reste muette. Elle doit, vraiment, être contrariée par sa sortie à Paimpont. Ses achats n’ont pas dû la satisfaire. Après le café, nous nous dirigeons vers l’écurie où Viviane retrouve Alizé équipé de sa selle. Je pense qu’une petite balade à cheval devrait la dérider.

~ Alizé, fais attention, je pense qu’elle est de mauvais poil.

~ T’inquiète pas, je vais la ménager.

 Avec Edouard nous retournons à notre endroit habituel à la lisière de la forêt.

- Je sais pourquoi vous m’amenez ici.

- Ah bon ?

- Oui c’est à cause de la présence de ce magnifique noisetier.

- C’est bien que tu t’en rendes compte. Effectivement, étant ton arbre totem il t’aide. Bon, on va refaire un exercice comme ce matin, mais pas avec un animal tel que la biche, que tu connais. On va choisir un oiseau. Mais avant, je dois t’avertir des risques que tu prends quand tu transfères ton esprit.

- Je risque de rester dans l’animal que je possède ?

- Non, mais tu deviens vulnérable. C’est pour cela qu’il est bon que quelqu’un soit près de toi, pour te protéger et t’avertir d’un éventuel danger. Il y a aussi un autre risque, si l’animal subi un dommage, tu risques de le subir également.

- Et s’il meurt ?

- Oui, tu risques aussi de mourir. Bon choisis un oiseau.

 Je repère une mésange qui nous observe. Je me concentre sur elle et pénètre son esprit. Je commence à voir par ses yeux. Je nous vois tous les deux assis sur la pelouse. Maladroitement, je m’envole et viens me poser sur mon épaule. Je quitte la mésange. Elle semble perdue et m’observe se demandant certainement si oui ou non elle doit se sauver. Tout compte fait elle reste, je tends un doigt vers elle, elle vient si percher. Je l’approche de mon visage et la caresse avec un doigt. Elle semble apprécier. Je lève la main, elle prend son envol et retourne sur sa branche.

- Parfait tu t’es fait une autre amie. Je pense que je n’ai plus rien à t’apprendre dans ce domaine.

- Peut-on posséder un être humain ?

- Oui, mais là, tu prends d’énormes risques. Il est préférable qu’il ne s’en aperçoive pas, à moins, bien sûr, qu’il soit consentant.

- Et Brack je peux aussi le posséder ?

- Je crois que tu l’as déjà fait.

- Oui c’est vrai…, même si je n’en étais pas conscient.

- Rentrons, Viviane ne devrait pas tarder. Elle a écourté sa sortie avec Alizé.

- Elle doit vraiment être furax alors.

 Nous retournons vers le manoir. En chemin nous apercevons Viviane et Alizé qui reviennent au pas. Je pense qu’il est inutile de lui demander si elle a fait une bonne balade. Une fois rentrée, elle monte à la chambre se changer et redescend avec un livre. Message reçu : « Je n’ai pas envie de parler ». Nous prenons une boisson dans un silence pesant, elle se retire dans un coin pour lire. Avec Edouard nous entamons une partie d’échec.

~ Je pense qu’elle va bouder toute l’après-midi. Que lui est-il arrivée ?

~ Elle n’a pas dû trouver, dans ses achats, ce qu’elle recherchait.

~ J’avoue que j’ai du mal à comprendre les filles, je risque de passer une mauvaise nuit.

Le souper se déroule dans la même ambiance.

- Au fait Merwin, j’ai reçu, de ton père, le contrat pour l’achat de produits agroalimentaires, il faudra que nous voyions cela ensemble demain matin, avant que vous ne partiez.

- Je vois que mon paternel n’a pas perdu de temps.

 Le repas terminé, nous regardons un film. Viviane ne change pas d’attitude. Toi, une fois dans la chambre, tu me dois des explications.

 Après avoir souhaité une bonne nuit à Edouard, nous rejoignons notre chambre.

- Que se passe-t-il ? Tu as passé la journée à bouder. J’ai fait quelque chose qui t’a déplu ?

- Non !

- Alors pourquoi fais-tu la gueule ?

 Pour toute réponse elle part dans la salle d’eau. Je ne sais plus quoi penser. Au bout de dix minutes elle en ressort. J’éclate de rire, elle est vêtue d’une combinaison rose avec un pompon blanc sur les fesses et une capuche avec de grandes oreilles, qui pend dans son dos.

- Je t’interdis de rire, c’est tout ce que j’ai trouvé à Paimpont.

- Mais tu es magnifique, mon petit lapin.

- Méfie-toi, si tu continues de te foutre de moi, le lapin va te grignoter ta carotte.

- Chiche.

- Excuse-moi, mais j’en ai marre, j’ai envie de rentrer (elle se met à pleurer).

- (Je la prends dans les bras) Tu n’as aucune raison de pleurer.

- J’ai l’air ridicule.

- Mais non, j’adore les petits lapins. D’ailleurs, quand tu viendras dormir chez moi, je veux que tu portes ce pyjama.

- Certainement pas ! Si Dominique me voyait, elle se foutrait de ma gueule.

- Calme-toi mon lapin, on n’en parlera à personne.

- Merwin, arrêtes !

 Je m’éclipse dans la salle d’eau. A mon retour je la retrouve dans le lit. Elle fait semblant de dormir. Je me couche à mon tour et éteins la lumière.

- Bonne nuit mon lapin !

 Pas de réponse, je pense qu’il est préférable que j’arrête de la charrier.

 Je me réveille, il commence à faire jour. Le petit lapin, comme hier, est collé à mon dos. Je n’ose pas bouger, je vais attendre qu’elle se réveille. J’ai encore fait le même rêve qu’hier, sauf que j’y ai rencontré Viviane (enfin son moi antérieur) et qu’elle portait le médaillon que lui a donné Edouard.

 Je sens Viviane qui bouge, elle est en train de se réveiller, la sangsue s’éloigne discrètement de mon dos. J’en profite pour m’étirer et faire semblant de me réveiller.

- Bonjour ma chérie, comment est ton humeur ce matin ?

- Bonjour Merwin, excuse-moi pour hier. (On se fait la bise)

- Pas de problème, avoue que ta rogne n’était pas vraiment justifiée.

- Je préfère qu’on en parle plus s’il te plait.

- Pas de problème, mais tu dois, quand même, des excuses à notre hôte.

 Elle se lève part vers la salle d’eau. J’en profite pour ouvrir les doubles rideaux. Encore une belle journée en vue. Je m’installe dans un des fauteuils bergère en attendant que Viviane libère la salle de bain. De retour, elle s’installe dans l’autre fauteuil.

- J’ai encore fait le même rêve qu’hier, sauf que j’ai vu une fille qui te ressemblait et qui portait le médaillon que t’a donné Edouard.

- Décris-moi cette fille.

- Elle est blonde avec une longue tresse, habillée d’une longue robe bleu ciel.

 Viviane semble perdue dans ses pensées.

- Et toi, tu as encore rêvé du tunnel et du château ?

- Oui…, c’est bizarre, tu décris la fille telle que je l’ai vue dans mon rêve.

- Tu crois que nous avons partagé le même rêve ?

- Je ne sais pas ? J’ai l’impression que ce manoir est hanté et nous emmène dans un univers moyenâgeux.

 Je laisse Viviane à ses réflexions, je pars faire ma toilette et m’habiller.

 A mon retour nous descendons, bras dessus, bras dessous, rejoindre Edouard.

- Vous tombez bien, j’allais prendre mon petit déjeuner. Vous avez passé une bonne nuit ?

- Oui…, nous avons fait le même rêve.

- Je vous demande de m’excuser pour hier…. Dans nos rêves, on retrouve les mêmes personnages. C’est bizarre, on dirait que le manoir est hanté par des personnages du passé.

- Oui c’est étrange, nous répond-t-il, en me faisant un discret clin d’œil.

- Merwin, allons dans mon bureau, voir et signer le contrat que m’a envoyé ton père.

- Je vous laisse, je vais retrouver Brack et m’excuser auprès d’Alizé.

 Nous passons une bonne partie de la matinée à compléter le dossier, pour finalement le signer. Viviane nous attend dans le salon, elle est plongée dans son livre. Avec Edouard nous décidons de faire une partie d’échec en attendant l’heure de l’apéritif.

 Le déjeuner se déroule dans une atmosphère plus détendue qu’hier, Viviane ayant tiré un trait sur sa mésaventure.

 L’heure des adieux est arrivée. Après avoir remercié notre hôte, nous reprenons la route. Direction Orvault. Cette fois nous faisons le trajet avec mes CDs, donc avec mon ami Beethoven.

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