CHAPITRE IX – Les fiançailles.

20 minutes de lecture

 Cette sortie chez Edouard m’a appris beaucoup de choses. Mais je n’arrête pas de me poser une question : Quel âge a Alizé ? La durée de vie d’un cheval se situe autour de vingt ans. J’ai plus de vingt ans et il dit m’avoir connu dans une vie antérieure. Quelque chose ne colle pas.

~ Brack !

~ Oui.

~ J’ai besoin de ton aide.

~ En quoi puis-je t’aider ?

~ Quel âge a Alizé ?

~ Je ne sais pas. Ça a une importance pour toi ?

~ OUI ! J’ai vingt-deux ans, la durée de vie d’un cheval est d’environ vingt ans et il dit m’avoir connu dans une autre vie.

~ Tu sais, pour moi, l’âge c’est quelque chose d’abstrait. Mais je peux te relater ce que m’a dit Alizé.

~ Ça m’intéresse, dis-moi tout.

~ Il m’a dit que, lorsque tu seras prêt, je deviendrai immortel. Je n’ai pas bien compris ce qu’il voulait dire par là ? C’est quoi l’immortalité ?

~ L’immortalité, c’est quand tu ne meures pas de vieillesse.

~ Donc je ne vieillirai pas ?

~ Oui, il t’a dit autre chose ?

~ Il m’a parlé d’un tunnel qui me révélera ma véritable identité. Je n’ai rien compris.

Intéressant, pour paraphraser mon ami Edouard. Que me cache-t-il ? C’est quoi ce tunnel ?

~ tu me semble pensif, je t’ai apporté des réponses ?

~ Oui…, mais aussi d’autres questions. Merci pour ton aide.

 Le mystère reste entier, je suis sûr au moins d’une chose : la clef est au manoir « Ker Ambrosus Lailoken »

Jeudi 2 juin :

 La date des fiançailles, prévue le samedi 4 juin, approche. Il faut que j’achète la bague. Les cartons d’invitations ont été envoyés. Notre liste se limite à sept personnes, nous serons donc neuf : mes parents, le père de Vivianne, sa colocataire Dominique, une amie d’enfance Patricia gynécologue, et René accompagné de Elisa sa femme.

 Au boulot, la plupart ont remarqués ma chevalière. C’est surtout mon père qui a été intrigué.

- C’est quoi cette chevalière ? Un cadeau de Viviane ?

- Non c’est un cadeau d’un vieux monsieur avec qui j’ai sympathisé. J’ai fait sa connaissance à Brocéliande.

- C’est la première fois que je te vois avec ce genre de colifichet, ce n’est pas dans tes habitudes de porter des babioles.

- Ce n’est pas une babiole. Elle est en argent et c’est une pierre de jais.

- Il faut reconnaître qu’elle est belle, mais ne préférerais-tu pas une chevalière en or ? L’argent, en général, a tendance à noircir.

- Ça dépend des peaux, depuis que je la porte, elle brille de plus en plus.

- Et que fait ton vieux monsieur ?

- C’est un druide, il habite un magnifique manoir.

- Il a un nom ce druide ?

 Je sens que mon père cherche à se renseigner sur Edouard et qu’il va faire sa petite enquête.

- Il s’appelle Edouard Dutailly et il possède un magnifique domaine.

- As-tu acheté la bague de fiançailles pour Viviane ?

- Pas encore, je dois l’acheter cette après-midi.

 Il est quinze heures, mon père me convoque dans son bureau.

- Père vous m’avez fait mander ?

- Oui. Tu es un cachotier.

- Un cachotier ? Pourquoi ?

- Tu ne m’avais pas dit qu’Edouard Dutailly avait quatre grosses métairies et qu’il avait l’intention de signer un contrat avec toi.

 Edouard, décidément, n’a pas fini de m’épater. Jamais il ne m’a parlé de ses métairies.

- J’attendais d’en être sûr pour vous l’annoncer.

- Bien, nous avons, de sa part, une demande de catalogue sur nos produits bios. Il précise également que c’est avec toi qu’il veut négocier.

- Puisqu’il a pris sa décision, je vous tiendrai au courant.

- Des produits bios, nous n’en vendons pas beaucoup, il va falloir que l’on développe un peu plus cette filière.

- C’est normal. Comme je vous l’ai dit, c’est un druide. Il est très proche de la nature.

- Bon, je te félicite pour ce futur contrat. Prends ton après-midi, va acheter la bague de Viviane.

 Edouard a encore frappé, il a fait fort. Il ne faut pas oublier qu’il est devin. Je pense que je ne suis pas au bout de mes surprises avec lui.

 Avec ma mère, qui a pu se libérer, nous partons à la recherche d’une bijouterie où je pourrai trouver une bague pour Viviane. Comme toutes les femmes, quand il s’agit de bijoux, elle connaît les bonnes adresses. Nous ne tardons pas à trouver la bonne bijouterie. Ce n’est pas le choix qui manque. Enfin nous repérons le bijou idéal. Le bijoutier qui n’a pas cessé de zieuter ma bague vient vers moi.

- Vous avez là une bien jolie chevalière. Elle doit avoir une grande valeur.

- Pour moi oui, elle est inestimable.

- Je pense qu’elle date du moyen âge vu la façon dont est sertie la pierre.

- Possible, je n’y connais pas grand-chose en bijouterie.

- Si, un jour, vous voulez vous en séparer, je suis prêt à vous en offrir un bon prix.

- Je regrette, c’est un bijou de famille, jamais je ne m’en séparerai.

- Vous recherchez quoi ? Une bague de fiançailles ?

- Oui, je pense que nous avons trouvé. Celle-ci.

- Je vois que vous avez bon goût. C’est un diamant d’un carat sur une monture, en or blanc, représentant une sirène stylisée.

Je sors de ma poche la bague confiée par Viviane.

- Pouvez-vous vérifier si elle est au bon diamètre ?

 Il sort un baguier et vérifie.

- Elle n’est pas à la bonne taille, il manque peu, je vais y remédier.

 Il part dans l’arrière-boutique.

 Ma mère, qui m’a pris en aparté, me propose de m’aider à la payer.

- Inutile mère, père m’a accordé une belle prime il n’y a pas longtemps.

 Le bijoutier revient avec la bague.

- Voilà, le problème est réglé. Je vous la mets dans un écrin. Vous voulez un emballage cadeau ?

- Oui, s’il vous plaît.

 Nos achats terminés, nous rentrons à la villa. Nous y retrouvons Viviane, Pascal et une fille que je ne connais pas, en train de décorer la salle à manger.

- Je te présente Patricia, une amie d’enfance qui est aussi ma gynécologue.

 Le pauvre Brack est allongé dans un coin avec une guirlande autour du cou.

~ Je vois qu’on s’occupe bien de toi mon ami.

~ Ne rigole pas, elles n’arrêtent pas de m’embêter. Je me retiens pour ne pas leur pincer les fesses.

~ Sans leur pincer les fesses, tu pourrais grogner et ne pas te laisser faire.

 Je le libère de ses décorations et lui suggère de sortir.

- Pause-café pour tout le monde ! Pascal, tu veux peut-être une bière ?

- Non merci, un café ça me convient.

 Je passe dans la cuisine retrouver Mathilde.

- Ça va, ils ne mettent pas trop de bordel ?

- Non juste un peu d’ambiance. Ça ne me dérange pas.

 Viviane me rejoint dans la cuisine.

- Alors, tu as acheté ma bague ?

- Oui. Tien, je te rends celle que tu m’as prêtée.

- Je peux la voir ?

- Non, tu attendras samedi.

- Mon chéri, s’il te plait….

- Pas d’accord, ça doit rester une surprise.

- Je vois que tu en as profité pour t’acheter une chevalière.

- Non, c’est un cadeau.

- Elle est magnifique, c’est une fille qui te l’a offerte ?

- Tu es jalouse ?

- Non, pas du tout.

- Avoue.

- Bon, un petit peu.

- C’est un cadeau d’Edouard, un vieux monsieur que j’ai rencontré dans la forêt de Brocéliande avec qui j’ai sympathisé.

- Il te drague ?

- Non ! Tu rigoles, il pourrait être mon grand-père. Et, zut, arrête de me charrier.

 La pause terminée, je raccompagne ma mère chez elle et revient finir d’aider Viviane. Pascal en profite pour nous laisser en nous souhaitant de bonnes fiançailles.

- J’ai l’impression que Pascal n’avait d’yeux que pour ta copine Patricia.

Les filles éclatent de rire.

- Il n’a aucune chance, le pauvre, Patricia est, comme moi, lesbienne.

- Sympa, je me retrouve avec trois filles sur le dos, liguées contre moi.

Vendredi 3 juin :

 J’ai une énigme de plus à résoudre. Si j’en crois le bijoutier, ma chevalière date du moyen âge, Edouard m’a affirmé qu’elle m’appartenait. Si je m’en tiens à ces faits : j’ai vécu au moyen-âge. Comme mon supposé maître m’a connu durant cette période, quel âge peut-il avoir ?

 Avec les préparations des fiançailles je n’ai pas vraiment le temps, ni la tête, à faire de la méditation, donc de m’intéresser à la métempsychose. Il va, vraiment, falloir que je m’y mette, il y a trop de questions sans réponses.

 Mon père m’a accordé quinze jours de congés pour l’événement à venir.

 En cette belle journée, je décide de m’intéresser au bouclier de protection. Dans le garage, je trouve une vieille balle de tennis et un crochet à œillet que je visse dans la balle. Muni de ma création et de ficelle je me dirige dans le jardin vers mon ami le noisetier. Je fixe la balle à la ficelle et l’accroche à une branche. Elle m’arrive à hauteur du sternum. Prenant un peu de recul, je décide de la faire se balancer par télékinésie. Je tends la main, paume en avant, la balle prend un élan fulgurant, passe au-dessus de la branche pour venir finir sa course sur mon crâne. Aïe, je n’avais pas prévu de me faire attaquer. Heureusement que je n’ai pas pris une boule de pétanque. Il me faut apprendre à maitriser mon énergie, amplifiée par ma chevalière. Je renouvelle l’opération. Cette fois elle se met à se balancer. Maintenant il me faut créer un bouclier pour l’empêcher de me percuter si j’avance vers elle. Je me concentre. Au fait sur quoi dois-je me concentrer ? Edouard ne m’a pas expliqué. J’essaie d’imaginer une espèce de manteau épais qui m’enveloppe. J’avance vers la balle. Elle rebondit à un centimètre de ma poitrine. Je recule, je pense que je suis sur la bonne voie. Essayons d’imaginer un manteau plus épais. Je me dirige vers la balle qui, cette fois, rebondie à cinq centimètres de moi. J’exulte j’ai compris le mécanisme. Je renouvelle plusieurs fois mon expérience en augmentant l’épaisseur de ma protection et décide, pour finir, d’avancer plus rapidement vers la balle qui éclate au contact de mon bouclier, ce que je n’avais pas prévu. Il va me falloir apprendre à maîtriser cette nouvelle découverte. Je récupère la balle défunte et la ficelle, et retourne vers le garage. Ça suffit pour aujourd’hui.

 J’aperçois Brack qui vient vers moi.

~ Viviane vient d’arriver.

~ Merci mon ami. Allons la rejoindre.

 Je la retrouve en pleine discussion avec Mathilde.

- Bonjour ma chérie. Que nous vaut le plaisir de te voir ?

- Bonjour Merwin, je voulais m’assurer que tout était ok pour demain (on se fait la bise).

- Puisque tu es là, tu resteras bien dîner avec moi ?

- Si ça ne te dérange pas, je veux bien.

 Nous en profitons pour finaliser le plan de table.

Samedi 4 juin :

 Le jour « J » est arrivé. Avec Viviane, nous accueillons nos invités. Le service traiteur sert les apéros sur la terrasse. Brack allongé dans sa niche, surveille le déroulement des opérations. Le dernier convive arrivé, nous rejoignons le bar. Sur une petite table, trônent les fleurs et les boites de chocolats apportés par nos invités. Comme dirait Dominique, nous ne manquerons pas de salade.

 L’apéritif consommé, nous entrons et nous installons dans la salle à manger. Nos parents se font face en milieu de table. Arrivé au dessert, je sors l’écrin dans son emballage cadeau et le pose dans l’assiette de Viviane, laquelle ne pouvant plus tenir, s’empresse de l’ouvrir. A la vue de la bague, elle bondit dans mes bras et me fait du bouche à bouche, sous les applaudissements des convives.

- Elle est magnifique, mon chéri.

- Rien n’est trop beau pour l’élue de mon cœur. (Un peu théâtrale, mais ça semble plaire aux parents).

 La bague, après avoir circulée et été admirée par nos invités, chausse le doigt de ma promise. Mon paternel me remet une enveloppe contenant un chèque. Devant le geste de mon père, Dupin père sort son chéquier. Viviane me fait discrètement un clin d’œil. Arrive le moment des complications. Après le champagne mon père décide de prendre la parole.

- Maintenant que les fiançailles ont été célébrées, il serait bon de penser au mariage.

La phrase qui tue, je ne l’avais pas prévu. Heureusement que Viviane ne se laisse pas démonter.

- Merwin et moi, nous avons décidé de ne pas nous marier. Pour être heureux, nous n’avons pas besoin de signer un tel acte. De plus, en cas, je dis bien en cas de séparation, ça nous coûtera moins cher qu’un divorce.

- Et si vous avez un enfant ?

- Il sera temps, alors, de revoir notre copie.

 Cet échange a jeté un froid chez les parents. Dominique, Patricia et René affichent, quant à eux, un léger sourire. Je ne peux me retenir d’embrasser Viviane sur la bouche. Elle les a mouchés avec panache.

 Nous passons au salon pour le café. Le clan des parents, légèrement à l’écart, tient un conciliabule. Elisa (femme de René) est en pleine discussion avec Patricia, il est vrai qu’Elisa est enceinte de sept mois.

 Mon portable se met à sonner. Je décroche, c’est Edouard.

- Félicitation. Je t’invite pour deux nuits, avec ta fiancée, à « Ker Ambrosus Lailoken ».

 J’en reste bouche bée et ne sais quoi répondre.

- Ne t’inquiète pas, curieuse comme elle est, elle sera d’accord. A demain cher Elève.

 Il ne m’a pas laissé en placer une ! Edouard c’est abusé, d’un autre côté, ça ne me déplait pas. J’en parle à Viviane qui, de suite, accepte. Curieuse, surement, de connaître celui qui m’a offert ma chevalière.

 Après le départ de nos parents et de René, je me retrouve avec les trois filles. Dominique et Viviane restent passer la nuit chez moi. Pour me faire râler, elles me proposent de coucher avec Patricia. Ce que, bien sûr, je refuse. Patricia nous fait la bise et se retire. Nous nous composons un petit repas frugal avant de rejoindre nos chambres : chambre d’ami pour Viviane et Dominique, séparée de la mienne par la salle d’eau commune. Au moins je n’aurais pas à entendre leurs ébats.

 Cette sortie chez Edouard m’a appris beaucoup de choses. Mais, je n’arrête pas de me poser une question : Quel âge a Alizé ? La durée de vie d’un cheval tourne autour de vingt ans. J’ai plus de vingt ans et il dit m’avoir connu dans une vie antérieure. Quelque chose ne colle pas.

~ Brack !

~ Oui.

~ J’ai besoin de ton aide.

~ En quoi puis-je t’aider ?

~ Quel âge a Alizé ?

~ Je ne sais pas. Ça a une importance pour toi ?

~ OUI ! J’ai vingt-deux ans, la durée de vie d’un cheval est environ vingt ans et il dit m’avoir connu dans une autre vie.

~ Tu sais pour moi l’âge c’est quelque chose d’abstrait. Mais je peux te relater ce que m’a dit Alizé.

~ Ça m’intéresse, dis-moi tout.

~ Il m’a dit que lorsque tu seras prêt je deviendrai immortel, je n’ai pas bien compris ce qu’il voulait dire par là ? C’est quoi l’immortalité ?

~ L’immortalité c’est quand tu ne meures pas de vieillesse.

~ Donc je ne vieillirai pas ?

~ Oui, il t’a dit autre chose ?

~ Il m’a parlé d’un tunnel qui me révélera ma véritable identité. Je n’ai rien compris.

Intéressant, pour paraphraser mon ami Edouard. Que me cache-t-il ? C’est quoi ce tunnel ?

~ Je te vois pensif, je t’ai apporté des réponses ?

~ Oui…, mais aussi d’autres questions. Merci pour ton aide.

 Le mystère reste entier, je suis sûr au moins d’une chose, la clef est au manoir : « Ker Ambrosus Lailoken »

Jeudi 2 juin :

 La date des fiançailles, prévue le samedi 4 juin, approche. Il faut que j’achète la bague. Les cartons d’invitations ont été envoyé. Notre liste se limite à sept personnes, nous serons donc neuf : mes parents, le père de Vivianne, sa colocataire Dominique, une amie d’enfance Patricia gynécologiste et René accompagné de Elisa sa femme.

 Au taf, la plupart, ont remarqués ma chevalière. C’est surtout mon père que ça a intrigué.

- C’est quoi cette chevalière ? Un cadeau de Viviane ?

- Non c’est un cadeau d’un vieux monsieur, avec qui j’ai sympathisé, j’ai fait sa connaissance à Brocéliande.

- C’est la première fois que je te vois avec ce genre de colifichet, ce n’est pas dans tes habitudes de porter des babioles.

- Ce n’est pas une babiole : elle est en argent et c’est une pierre de jais.

- Il faut reconnaître qu’elle est belle, mais ne préférerais-tu pas une chevalière en or ? L’argent en général a tendance à noircir.

- Ça dépend des peaux, depuis que je la porte, elle a tendance à briller de plus en plus.

- Et que fait ton vieux monsieur ?

- C’est un druide, il habite un magnifique manoir.

- Il a un nom ce druide ?

 Je sens que mon père cherche à se renseigner sur Edouard et qu’il va faire sa petite enquête.

- Il s’appelle Edouard Dutailly, il possède un magnifique domaine.

- As-tu acheté la bague de fiançailles pour Viviane ?

- Pas encore je dois l’acheter cette après-midi.

 Il est quinze heures, mon père me convoque dans son bureau.

- Père vous m’avez fait mander ?

- Oui, tu es un cachotier.

- Un cachotier ? pourquoi ?

- Tu ne m’avais pas dit qu’Edouard Dutailly avait quatre grosses métairies et qu’il avait l’intention de signer un contrat avec toi.

 Edouard, décidément, il n’a pas fini de m’épater. Jamais il ne m’a parlé de ses métairies.

- J’attendais d’être sûr pour vous l’annoncer.

- Bien, nous avons, de sa part, une demande de catalogue sur nos produits bios. Il précise également que c’est avec toi qu’il veut négocier.

- Puisque je vois qu’il a pris sa décision, je vous tiendrai au courant.

- Des produits bios, nous n’en vendons pas beaucoup, il va falloir que l’on développe un peu plus cette filière.

- C’est normal, comme je vous l’ai dit, c’est un druide, il est très proche de la nature.

- Bon, je te félicite pour ce futur contrat. Prends ton après-midi, va acheter la bague de Viviane.

 Edouard a encore frappé, il a fait fort. Il ne faut pas oublier qu’il est devin. Je pense que je ne suis pas au bout de mes surprises avec lui.

 Avec ma mère, qui a pu se libérer, nous partons à la recherche d’une bijouterie où je pourrai trouver une bague pour Viviane. Comme toutes les femmes, quand il s’agit de bijoux, elle connaît les bonnes adresses. Nous ne tardons pas à trouver la bonne bijouterie. Ce n’est pas le choix qui manque, enfin nous repérons le bijou idéal. Le bijoutier qui n’a pas cessé de zieuter ma bague vient vers moi.

- Vous avez là une bien jolie chevalière. Elle doit avoir une grande valeur.

- Pour moi oui, elle est inestimable.

- Je pense qu’elle date du moyen âge vu la façon dont est sertie la pierre.

- Possible, je n’y connais pas grand-chose en bijouterie.

- Si un jour vous voulez vous en séparer, je suis prêt à vous en offrir un bon prix.

- Je regrette, c’est un bijou de famille, jamais je ne m’en séparerai.

- Vous recherchez quoi ? Une bague de fiançailles ?

- Oui, je pense que nous avons trouvé. Celle-ci.

- Je vois que vous avez bon goût.

 Je sors de ma poche la bague confiée par Viviane.

- Pouvez-vous vérifier si elle est au bon diamètre ?

 Il sort un baguier et vérifie.

- Elle n’est pas à la bonne taille, il manque peu, je vais y remédier.

 Il part dans l’arrière-boutique.

 Ma mère qui m’a pris en aparté me propose de m’aider à la payer.

- Inutile mère, père m’a accordé une belle prime il n’y a pas longtemps.

 Le bijoutier revient avec la bague.

- Voilà, le problème est réglé. Je vous la mets dans un écrin. Vous voulez un emballage cadeau ?

- Oui s’il vous plaît.

 Nos achats terminés nous rentrons à la villa. Nous y retrouvons Viviane, Pascal et une fille que je ne connais pas en train de décorer la salle à manger.

- Je te présente Patricia, une amie d’enfance qui est aussi ma gynécologue.

 Le pauvre Brack est allongé dans un coin avec une guirlande autour du cou.

~ Je vois qu’on s’occupe bien de toi mon ami.

~ Ne rigole pas, elles n’arrêtent pas de m’embêter. Je me retiens pour ne pas leur pincer les fesses.

~ Sans leur pincer les fesses tu pourrais grogner et ne pas te laisser faire.

 Je le libère de ses décorations et lui suggère de sortir.

- Pause-café pour tout le monde ! Pascal tu veux peut-être une bière ?

- Non merci un café ça me convient.

 Je passe dans la cuisine retrouver Mathilde.

- Ça va ils ne mettent pas trop de bordel ?

- Non juste un peu d’ambiance, ça ne me dérange pas.

 Viviane me rejoint dans la cuisine.

- Alors tu as acheté ma bague ?

- Oui. Tien, je te rends celle que tu m’as prêtée.

- Je peux la voir ?

- Non tu attendras Samedi.

- Mon chéri, s’il te plait.

- Pas d’accord ça doit rester une surprise.

- Je vois que tu en as profité pour t’acheter une chevalière.

- Non c’est un cadeau.

- Elle est magnifique, c’est un cadeau d’une fille ?

- Tu es jalouse ?

- Non pas du tout.

- Avoue.

- Bon un petit peu.

- C’est un cadeau d’Edouard, un vieux monsieur que j’ai rencontré dans la forêt de Brocéliande, avec qui j’ai sympathisé.

- Il te drague ?

- Non ! Tu rigoles, il pourrait être mon grand-père. Et zut, arrête de me charrier.

 La pause terminée je raccompagne ma mère chez elle et revient finir d’aider Viviane. Pascal en profite pour nous laisser en nous souhaitant de bonnes fiançailles.

- J’ai l’impression que Pascal n’avait d’yeux que pour ta copine Patricia.

 Les filles éclatent de rire.

- Il n’a aucune chance, le pauvre, Patricia est comme moi lesbienne.

- Sympa, je me retrouve avec trois filles sur le dos liguées contre moi.

Vendredi 3 juin :

 J’ai une énigme de plus à résoudre. Si j’en crois le bijoutier, ma chevalière date du moyen âge, Edouard m’a affirmé qu’elle m’appartenait. Si je m’en tiens à ces faits : j’ai vécu au moyen-âge, comme mon supposé maître m’a connu durant cette période, alors quel âge peut-il avoir ?

 Avec les préparations des fiançailles je n’ai pas vraiment le temps, ni la tête, à faire de la méditation, donc de m’intéresser à la métempsychose. Il va, vraiment, falloir que je m’y mette, il y a trop de questions sans réponses.

 Mon père m’a accordé quinze jours de congés pour l’événement à venir.

 En cette belle journée, je décide de m’intéresser au bouclier de protection. Dans le garage je trouve une vieille balle de tennis et un crochet à œillet que je visse dans la balle. Muni de ma création et de ficelle je me dirige, dans le jardin, vers mon ami le noisetier. Je relie la balle à la ficelle et l’accroche à une branche. Elle m’arrive à hauteur du sternum. Prenant un peu de recul, je décide de la faire se balancer par télékinésie. Je tends la main, paume en avant, la balle prend un élan fulgurant passe au-dessus de la branche pour venir finir sa course sur mon crâne. Aïe, je n’avais pas prévu de me faire attaquer, heureusement que je n’ai pas pris une boule de pétanque. Il me faut apprendre à maitriser mon énergie, qui est amplifiée par ma chevalière. Je renouvelle l’opération, cette fois elle se met à se balancer. Maintenant il me faut créer un bouclier pour l’empêcher de me percuter si j’avance vers elle. Je me concentre, au fait sur quoi dois-je me concentrer ? Edouard ne m’a pas expliqué. J’essaie d’imaginer une espèce de manteau épais qui m’enveloppe. J’avance vers la balle elle semble se bloquer à un centimètre de ma poitrine et rebondir. Je recule, je pense que je suis sur la bonne voie, essayons d’imaginer un manteau plus épais. Je me dirige vers la balle qui cette fois rebondie à cinq centimètres de moi. J’exulte j’ai compris le mécanisme. Je renouvelle plusieurs fois mon expérience en augmentant l’épaisseur de ma protection et décide, pour finir, d’avancer plus rapidement vers la balle qui éclate au contact de mon bouclier, chose que je n’avais pas prévue. Il va me falloir apprendre à maitriser cette nouvelle découverte. Je récupère la balle défunte et la ficelle et retourne vers le garage. Ça suffit pour aujourd’hui.

 J’aperçois Brack qui vient vers moi.

~ Viviane vient d’arriver.

~ Merci mon ami allons la rejoindre.

 Je la retrouve en pleine discussion avec Mathilde.

- Bonjour ma chérie. Que nous vaut le plaisir de te voir ?

- Bonjour Merwin, je voulais m’assurer que tout était OK pour demain.

(On se fait la bise)

- Puisque tu es là, tu resteras bien dîner avec moi ?

- Si ça ne te dérange pas, je veux bien.

 Nous en profitons pour finaliser le plan de table.

Samedi 4 juin :

 Le jour « J » est arrivé. Avec Viviane nous accueillons nos invités. Le service traiteur sert les apéros sur la terrasse. Brack allongé dans sa niche, surveille le déroulement des opérations. Le dernier convive arrivé nous rejoignons le bar. Sur une petite table, trônent les fleurs et les boites de chocolats apportés par nos invités. Comme, dirait Dominique, nous ne manquerons pas de salade.

 L’apéritif consommé, nous entrons et nous installons dans la salle à manger. Nos parents se font face en milieu de table. Arrivé au dessert, je sors l’écrin enrichi de son emballage cadeau, que je pose dans l’assiette de Viviane. Laquelle ne pouvant plus tenir, s’empresse de l’ouvrir. A la vue de la bague, elle bondit dans mes bras et me fait du bouche à bouche, sous les applaudissements des convives.

- Elle est magnifique mon chéri.

- Rien n’est trop beau pour l’élue de mon cœur. (Un peu théâtrale, mais ça semble plaire aux parents).

 La bague, après avoir circulée et admirée par nos invités, chausse le doigt de ma promise. Mon paternel me remet une enveloppe, contenant un chèque. Devant le geste de mon père, Dupin père sort son chéquier. Viviane me fait discrètement un clin d’œil. Arrive le moment des complications, après le champagne mon père décide de prendre la parole.

- Maintenant que les fiançailles ont été célébrées, il serait bon de penser au mariage.

 La phrase qui tue, que je n’avais pas prévu. Heureusement que Viviane ne se laisse pas démonter.

- Merwin et moi, nous avons décidé de ne pas nous marier. Pour être heureux nous n’avons pas besoin de signer un tel acte. En plus, en cas, je dis bien en cas de séparation, ça nous coûtera moins cher qu’un divorce.

- Et si vous avez un enfant ?

- Il sera temps, alors, de revoir notre copie.

 Cet échange a jeté un froid chez les parents, Dominique, Patricia et René affichent, quant à eux, un léger sourire. Je ne peux me retenir d’embrasser Viviane sur la bouche. Elle les a mouchés avec panache.

 Nous passons au salon pour le café. Le clan des parents, légèrement à l’écart, tient un conciliabule. Elsa (femme de René) est en pleine discussion avec Patricia, il est vrais qu’Elsa est enceinte de sept mois.

 Mon portable se met à sonner. Je décroche, c’est Edouard.

- Félicitation, je t’invite pour deux nuits, avec ta fiancée, à « Ker Ambrosus Lailoken ».

 J’en reste bouche bée et ne sais quoi répondre.

- Ne t’inquiète pas, curieuse comme elle est, elle sera d’accord. A demain cher Elève.

 Il ne m’a pas laissé en placer une ! Edouard c’est abusé, d’un autre côté ça ne me déplait pas. J’en parle à Viviane, qui de suite, accepte. Curieuse, surement, de connaître celui qui m’a offert ma chevalière.

 Après le départ de nos parents et de René, je me retrouve avec les trois filles. Dominique et Viviane restent passer la nuit chez moi. Pour me faire râler elles me proposent de coucher avec Patricia. Ce qui bien sûr je refuse. Patricia nous fait la bise et se retire. Nous nous composons un petit repas frugal avant de rejoindre nos chambres, chambre d’ami pour Viviane et Dominique, laquelle est séparée de la mienne par la salle d’eau commune. Au moins je n’aurais pas à subir leurs ébats.

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