Douce souffrance

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Les gens disent que nous ne savons pas ce que nous avons avant de l’avoir perdu. Je préfère dire que nous savons pertinemment ce que nous avons, mais que nous nous attendions simplement pas à le perdre. 

En effet, nous ne profitons pas de la vraie valeur d’un instant, jusqu’à ce que celui-ci ne devienne qu’un souvenir. 


Certaines personnes nous font rire un peu plus fort, rendent nos sourires un peu plus vrais et rendent nos vies un peu mieux. Et il serait faux de ne pas avouer que nous avons, en effet, tous connu cette personne dans nos vies, présente à chaque tempête, cet être capable de soigner les maux les plus profonds, cette personne qui nous demande « Ca ne va pas ? » tard le soir, et à qui nous pouvons répondre « Pourquoi ça irait ? », cette personne que nous aimons plus que notre propre vie, pour tant de choses à la fois. Pas plus grande qu’un mètre cinquante cinq, ce bout de femme représentait tout ce qu’il restait de plus précieux, en moi. Ce moi déjà bien amoché. Celui qui tient debout, sans ses piliers. Celui qui a courageusement réussit à s'éclaircir après de nombreux trous noirs. Malheureusement, la seule différence entre une meilleure amie et les amis en général, c’est que c’est la seule chose qui dure. C’est la seule personne, le seul événement, le seul rire qui reste une certitude.


Cette meilleure amie qui lors de notre première rencontre n’avait pas besoin de me demander « tu fais quoi dans la vie ? » pour savoir que ma réponse aurait été « je fais de mon mieux ». Une alliée lors de tempêtes si destructrices, qui n’a cessé d’être présente, jusqu’à ce fameux soir. Ce soir là, où les mots se sont heurtés les uns plus forts que les autres, ce soir où les cris étaient trop puissants, les voix trop cassées, les larmes trop lourdes, les reproches trop injustes. Ce soir là où tout a basculé, puisqu’une fois de plus, rien est éternel. Et du haut de mes un mètre cinquante cinq, également, j’ai poursuivis mon bout de chemin seule, regardant s’éloigner mes nombreux alliés. Apprenant à nouveau à vivre, seule. Ou du moins, sans eux, sans elle, sans lui.


 « Un milliard de mouches ne peuvent pas se tromper : il faut bouffer de la merde, ma fille ». De ce fait, comme me l'a si bien dit mon père, depuis.. des mois, je bouffe de la merde. Peu raffiné comme expression, mais à quoi bon l’être ? Est-ce que cela change quelque chose, dans le fond ? Laissez moi être ce milliard de mouches à moi seule. "Rien n’est éternel. Rien. De rien. Encore. Et. Encore. Pour toujours. A jamais." se répète sans cesse dans ma tête afin de ne jamais oublier ce qu'il vient d'arriver. Cette nuit là où le temps s'est arrêté, où mon monde a fini par s'écrouler, où la vie est venu me confier un secret, celui qui disait d'une voix tremblante que rien ne sera plus jamais ce qui avait été. 


L’adolescence décuple les sentiments, les sensations mais aussi l’attachement. Il est vrai que nous avons tendance, nous, "jeunes adultes" à nous attacher, trop vite, trop tôt, trop bêtement, ou pas assez. A s’attacher. Trop, tout le temps, à n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, pour souffrir par la suite. De là, suit inévitablement la chute sentimentale assurant peine, souffrance, regret et bien d'autres surprises destructrices encore. Qu'elle s'attaque aussi bien à l'amour, qu'à l'amitié, elle est connu de tous pour tout ravager sur son passage, laissant de nombreuses traces pour la plupart encrées à tout jamais. Nous sous classe du monde, nous les non entendus, nous les souffrants névrosés, fous, sans avenir, nous, avides de point de suture. 


« Céline, elle aussi, ne l'était pas. Eternelle. Puisque rien ne l'est, et que rien ne le sera jamais, bien que tout nous en donne l'impression. Il est vrai que le temps passe vite lorsque nous vivons aux côtés de quelqu'un que l'on aime, mais surtout, qui nous aime en retour. Lorsque nous sommes comblés, heureux, épanouis mais surtout rassurés, accompagnés. Il est vrai que le temps est vite passé à ses côtés, mais qu'est-ce qu'il me parait interminable sans elle désormais. Inévitablement, tout ce que tu possèdes aujourd’hui sera enfouit à tout jamais demain. Tes piliers d’aujourd’hui auront disparus dans la nuit. Tes lumineux souvenirs seront détruis par tes idées noires. Mais tout ira bien. Tout ira bien. » se répétait-elle afin de trouver le sommeil, une heure ou deux, histoire de parvenir à se lever à l'aube, pour une journée de routine, au lycée, où tant d'âmes vides, seules et déprimées s'y croisent. 

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Douce souffranceChapitre1 message | 8 ans

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