Angelina

J'ai la nausée, un frisson me parcours l'échine et mes yeux reste cependant accroché à ces iris brillants, noire encre qui me terrifie encore et c'est alors qu'une larme solitaire glisse sur mes joues. Mes mains tremblement légèrement et je me triture les doigts, j'ai l'impression de revenir cinq ans en arrière quand j'étais seule, triste et vulnérable. Le choc est tel que je vacille sur mes jambes, je me serais écroulée si Sébastien ne m'avait pas entouré de ses bras.

- Tout va bien, Angie ?

Il me regarde avec ses magnifiques yeux gris. Mon regard lui reste figé dans ceux de mon bourreau. Alors d'un mouvement léger Sébastien, dirige son regard dans la même direction que moi et il le voit. Il resserre sa prise sur moi.

Livia semble aussi choquée que moi ; je vois à son expression que plus que la surprise la colère semble prendre possession d'elle petit à petit. Je dois absolument me reprendre pour désamorcer la situation ; si je ne fais rien, cette remise de diplôme sera le théâtre d'un drame. Et je ne voudrais pas que mes parents ainsi que mes amis soient la risée de ragots perfides.

Je me redresse tant bien que mal et demande :

- S'il vous plaît, ne créez pas de scandale aujourd'hui !

- Angie ! Comment peux-tu nous demander ça alors que ce mec n'est qu'un salopard ?

Les yeux de Sébastien brillent d'une authentique fureur et une expression luciférienne s'affiche sur son visage confirme que je ne dois pas laisser la situation s'envenimer.

- S'il te plaît Seb calme toi.

Voyant ma détermination celui-ci m'embrasse sur les lèvres avec tendresse pour m'apaiser. Bien que cette marque de tendresse est la bienvenue, je sais que c'est aussi une petite provocation à l'intention de mon bourreau. Effectivement, je vois la mâchoire de celui-ci tressauter de rage. Subitement, c'est Liv qui prend le relais.

- Angie il y a cinq ans, je t'ai fait une promesse et je compte bien la tenir. Mais je te préviens que si cet enfoiré ose s'approcher de toi, je t'assure que mes Louboutins de vingt centimètres vont le castrer à vie. Me dit Liv avec une douceur qui témoigne de l'étendue du contrôle dont elle fait preuve.

- Calmez-vous, il sait très bien qu'il ne peut plus m'atteindre. Maintenant nous devrions saluer nos parents, nos messes basses attire déjà l'attention. Alors je vous le demande encore une fois, faites le pour moi pas d'esclandre aujourd'hui.

Nous reprenons nos respirations et moi, je me force à maintenir un sourire de façade. Je vois bien que Liv et Seb sont sur les qui-vive, mais j'espère sincèrement qu'ils ne feront pas d'esclandre. Je m'approche de mes parents ; ma mère me prend chaleureusement dans ses bras.

- Angelina ma chérie, tu es très en beauté ça me fait un bien fou de revoir ma fille adorée !

- Fiona, mère heureuse de vous revoir également !

Mais le cœur n'y est pas, je conserve mon sourire de façade.

- Richard ! Dis-je.

- Angelina.

Son ton est chaleureux, pourtant, je ne suis pas proche de mon père notre relation ont toujours été conflictuelles. À mon humble avis, c'est principalement parce que nous nous ressemblons beaucoup, non seulement physiquement, mais aussi au niveau du caractère. Je suis une grande brune aux yeux bleu électrique et je suis aussi têtu que lui.

En regardant autour de moi, je me rends compte que les parents de Liv et de Sébastien se sont rapprochés de nous, je fais acte de politesse pour les saluer, mais mon esprit n'est pas en paix. Je n'arrive pas à me détendre, j'ose espérer qu'il ne se rapprochera pas de moi que son odeur de tabac, de café et de parfum chic ne risque pas de me bouleverser. J'ai la haine ! Irina, la mère de Liv, me ramène à la réalité.

- Angelina et Matthew, tu ne le salues pas ?

Sébastien intervient avant même que je ne puis dire une seul parole.

- Mère laissée Angelina, moi non plus je n'ai pas eu le plaisir de saluer Matthew.
Nous le faisons simultanément ma belle me dit-il à l'oreille. J'essaie de me ressaisir, mais ce défi semble au-dessus de mes forces, je m'écroule.