Psychologue

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Alors que mon père et moi attendons la venue de l’infirmière, je me perds dans mes pensées. Je me doute que je vais devoir raconter ce qu’il m’est arrivé et donc me remémorer des moments difficiles mais maintenant l’avenir est plus encourageant.

J’ai tout le monde qui me soutient et souhaite m’aider dans mon rétablissement. Alors que je positive sur ma situation, l’infirmière fait son entrée toujours aussi laide celle-là, et peu sympathique.

- Vieille Infirmière : On va devoir y aller, est-ce que tu peux t'asseoir sur le bord du lit ? On va y aller en fauteuil

- Papa : Excusez-moi madame, mais est-ce que je peux l’accompagner ?

- Vieille Infirmière : Navrée monsieur, ce n’est pas possible.

- Papa : Je peux vous demander pourquoi ?

- Vieille Infirmière : C’est une consigne des psychologues, ils ne veulent que leurs patients et pas la famille.

- Papa déçu : Je comprends. Pierre je te dis à plus tard : je pense que vais rentrer vu que ça risque d’être long.

- Moi : Pas de problème Papa, à tout à l’heure ; merci d'être resté cette nuit.

Mon père m’embrasse sur le front et part. Je profite de l’occasion de son départ pour m’asseoir assez vite sur le bord du lit. Une fois les jambes à l’air j’ai un petit peu froid.

- Moi : Euh... est-ce que je peu enfiler quelque chose? J’ai un peu froid.

- Vieille Infirmière : Je vais te mettre une couverture.

- Moi : D’accord.

L’infirmière m’aide à m'asseoir dans le fauteuil, j’ai toujours la tête qui tourne. Une fois assis, elle me pose une couverture sur les jambes, je me sens un peu mieux. Le trajet est assez long dans les couloirs glacés de l'hôpital, d'autant plus que cette infirmière ne me parle pas trop, elle se contente de pousser mon fauteuil.

Nous finissons par arriver dans un grand bureau, il n’y a encore personne à l’intérieur. A peine entrés,l’infirmière ressort me laissant seul sans informations. Je suis très surpris de l’aménagement de ce bureau, il est presque digne d’un bureau de direction.

Il est très lumineux, avec une belle vue sur le parc à intérieur de l'hôpital. Il y a bien sûr un bureau avec des chaises, mais aussi d'immenses bibliothèques remplies de livres et de bibelots. Comme dans les films, il y a un canapé et un fauteuil, très certainement pour que les gens s’y installent allongés et le praticien les écoute.

Rapidement, une jeune personne entre dans la pièce, elle doit avoir à peine trente ans. Elle a un physique plutôt standard, quoique relativement maigre, elle est brune aux cheveux longs, elle ne porte pas de blouse étrangement mais un tailleur plutôt chic.

- Émilie : Bonjour Pierre, je suis Émilie, ta psychologue.

- Moi stressé : Bonjour madame.

- Émilie : Vu que tu es sur un fauteuil on va faire avec. Tu te sens bien ? La vue te plaît ou tu veux qu’on s’installe ailleurs?

- Moi : Je suis un peu stressé. Mais la vue me convient, je vous remercie.

-Émilie souriante et rassurante : Nous allons discuter un moment donc détends-toi je suis là pour t’aider. Déjà je te demanderai de me tutoyer c’est plus facile.

- Moi : Je vais essayer.

- Émilie rassurante : Je t'informe que tout ce que tu diras ici restera entre nous.

- Moi : D’accord.

- Émilie : Je dois comprendre ce qu’il t’est arrivé ces derniers jours. Tout ce que tu as envie de raconter, il faut pas te gêner. C’est mon travail de t’aider, à tout point de vue.

- Moi : Euh... par quoi commencer?

Émilie me pose de nombreuses questions sur ma vie, elle m'interroge sur mes parents, mon frère, ma sœur. Elle comprend vite que mes parents sont très aimants à mon égard. Elle m'interroge alors sur mes sentiments. Rapidement, je lui parle d’Amandine et de l’amour que j’éprouve pour elle...

- Émilie : Petite question avant la suite : est-ce que tu as déjà été interrogé par la police?

- Moi : Euh oui …. je leur ai fait un bref résumé.

- Émilie : D’accord, écoute on va faire simple, raconte-moi toute l’histoire, telle que tu l’as vécue.

- Moi après un moment : Euh ba je me suis réveillé avec un énorme mal de crâne, dans une pièce sombre et malodorante, je me suis rapidement rendu compte que j’avais été enlevé.

- Émilie : Qu'est ce que tu as ressenti ?

- Moi : Un malaise, je me suis blotti contre un mur.

-Émilie : Et qu'est-ce qui t’es arrivé là-bas ?

- Moi : J’ai rencontré deux jeunes, une fille de mon âge, et un garçon de deux ans de plus que moi.

- Émilie : Ils étaient dans la même galère ?

- Moi : Oui et depuis plus longtemps que moi.

- Émilie : Tes conditions de vie, c'était comment ?

- Moi : J’ai eu beaucoup de mal au début, surtout l’absence de lumière, et de repère temporel.

- Émilie : Oui c’est naturel et comment tu as réussi à tenir.

- Moi : J’ai craqué à plusieurs reprises….

- Émilie : Oui, et tu as réussi à surmonter la chose ou pas ?

- Moi : Difficile à dire…. J’en suis pas certain.

- Émilie : Qu'est ce qui t’a aidé et gêné ?

- Moi : Aidé facile, Lucie et Philippe qui m'ont soutenu surtout Lucie. J’ai aussi beaucoup pensé à ma copine et à ma famille.

- Émilie : Lucie et Philippe ce sont les jeunes dont tu m’as parlé ?

- Moi : Oui pardon je ne l’ai pas précisé.

- Émilie : Pas grave t’en fais pas, et comment ces jeunes vivaient la situation?

- Moi : Ils l’avaient un peu acceptée, mais certaines choses moins…

- Émilie : Quelles choses ?.

- Moi bégayant : Une mauvaise chose.

- Émilie : Détends-toi tout va bien... c’est terminé tout ca !

- Moi attristé : Pas pour mes amis.

- Émilie : La police doit les chercher maintenant.

- Moi un peu dépité : J’espère pour eux.

-Émilie : Tu te sens responsable de leur situation ?

- Moi : Euh je crois que oui.

- Émilie : Il ne faut pas. Ce n’est pas toi qui les maintiens prisonniers !

- Moi : Oui mais je me sens coupable de ne plus pouvoir les aider….

- Émilie : Vaut mieux pour toi ! Recentre-toi Pierre, tu as vécu un emprisonnement, c’est contre nature. Le fait que tu sois libre est une chance ! Regarde les gens autour de toi, ils sont tous heureux de te retrouver ; tu ne l’es pas ?

- Moi : Si je le suis, mais c’est que la situation là-bas….

- Émilie : Que vous faisait-il ?

- Moi pleurant: Il nous obligeait à poser en petite tenue pour manger !

- Émilie apaisante, posant sa main sur moi : Effectivement c’est plutôt malsain.

- Moi pleurant : Je l’ai fait, pour les aider, participer à la vie de notre groupe.

- Émilie rassurante : Tu as été très courageux. Vous avez vu votre bourreau ?

- Moi pleurant : Une seule fois dans le noir, j’ignore totalement qui c’est.

- Émilie rassurante : C’est pas grave ! Tu n’y es pour rien, tu as été très courageux.

- Moi pleurant : Je sais pas j’ai craqué à plusieurs moment et de plusieurs façons….

- Émilie rassurante : Tu veux en parler ?

- Moi pleurant : J’ai pleuré, j’ai déprimé …. j’ai vu Lucie en sous-vêtements et j’ai … j’ai fait des choses avec Philippe.

- Émilie rassurante : Vu ta situation il est compréhensible que tu aies craqué….

- Moi pleurant : J’ai fauté !

- Émilie rassurante : Je pense que tu ne te rends pas encore compte de ce que tu as vécu.

- Moi séchant mes larmes : C’est-à-dire ?

- Émilie rassurante : Tu as vécu une chose très difficile, tu as été arraché à ta famille, tu as été enfermé, tu as dû faire des choses dégradantes. Tu as trouvé des soutiens sur place et tu as simplement accepté leur aide. Vu ce que tu me dis de la situation, je ne suis absolument pas choquée que tu aies cédé à la facilité avec un garçon si l’occasion s’est présentée. Tu avais besoin de retrouver de l’amour et il t’en a offert. Tu vois ce que je veux dire ?

- Moi : Je voit un peu l’idée

- Émilie : Quoi que tu aies fait avec Philippe je suis certaine que tu l’as fait parce que tu manquais cruellement d’amour !

Rassuré par les mots de la psychologue, je m'apaise petit à petit. Notre entretien dure encore un moment où je lui décris tout ce que j’ai vécu en repassant sur les moindres détails. Émilie semble vraiment vouloir tout savoir concernant cet enfermement, ça me fait un bien fou de me confier à elle.

Après de longs moments plus ou moins compliqués pour moi, Émilie m’explique que selon elle je suis courageux et qu’elle pense que mon état ne nécessite pas de suivi particulier. Elle a bien compris que mes parents m’aiment particulièrement et elle pense que cela suffira.

Elle me propose malgré cela un rendez-vous dans quelques jours pour faire le point du retour à la réalité. Émilie me propose de faire venir ma copine demain matin pour qu’elle lui explique justement ce “faux-pas”. Un peu effrayé je lui dis malgré tout oui …..

Le rendez-vous est fixé à dix heures, Émilie me confirme que ce n’est pas grave si je viens seul, qu’il fallait simplement que je voie avec ma copine quand est-ce qu’elle pourrait et si elle voulait venir.

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