A peine sorti, je m’enfile dans ma chambre, m'assois sur le lit et me remets à pleurer toutes les larmes de mon corps. J’ai l’impression que le sort s’acharne sur moi. Pourquoi suis-je ici ? Je n'ai pas tellement eu l’occasion de me poser et réfléchir sur la situation depuis mon arrivée . Je me rends compte brutalement de son horreur.

Je réalise que je suis prisonnier d’un pédophile, qui abuse de notre emprisonnement pour nous forcer à faire des choses qui devraient rester secrètes. D’autant plus que ces choses ne sont quand même pas classiques : il est quand même rare qu’on se mette en sous-vêtements comme ça sans raison ; généralement si ça arrive, ça ne dure pas.

Je me perds dans mes pensées, je me recroqueville sur moi-même, je me rends même compte que je viens d’appeler cet endroit horrible “chambre”. J'ai honte de moi, je ne veux pas envisager l’avenir ici, je ne veux pas commencer à apprécier cette vie ! La situation est totalement anormale.

Il va pourtant falloir que malgré toute cette haine que j’ai envers cet endroit, je m’impose de composer avec. Il ne serait pas normal non plus que je laisse mes nouveaux amis dans cette situation sans pour autant les aider un minimum.

Très contradictoire comme situation : je sais que mes amis sont dans le même cas que moi et je ne veux pas pour autant oublier mon état de prisonnier contraint et forcé. Plus que la tristesse des premiers jours que j’ai eue à plusieurs reprises, je ressens un malaise plus profond. C’est plus complexe : une sensation malsaine même.

Je pleure à chaudes larmes, un désespoir profond m'envahit. Je me demande comment je vais bien pouvoir m’en sortir. Je vis des moments difficiles, même la douce pensée de la journée au lac il y a quelques jours ne parvient pas à m’extraire de ma torpeur.

Je reste seul ainsi dans ma cellule plusieurs heures sans autre compagnie que les échos de mes sanglots, refusant systématiquement la compagnie de Lucie et de Philippe. Je ne sors même pas manger lorsque j’y suis convié. Aucuns éléments positifs n’arrivent à m’atteindre. J’essaye tout pourtant : parents, frère et sœur, amoureuse...

Je me mets à trembler de tout mon être, je n’arrive pas a me calmer, à m'apaiser ; je ne sais pas trop quoi faire. Je n’ai jamais ressenti ça auparavant je ne sais pas ce qu’il m'arrive !