Pardon

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Après le repas, c’est Lucie qui s’occupe de débarrasser. Pour ma part, j’ai un peu besoin de m’isoler pour digérer cette journée. Je pars dans ma cellule, je ne veux même pas appeler ça “chambre”, je suis tellement mal à l’aise vis-à-vis de la situation.

Je m’installe alors sur mon lit, le manque de ma famille et d’Amandine commence un peu à me peser. Mes pensées sont centrées sur la perversion de notre “geôlier” : comment ose- t-il nous obliger à de telles choses ? Se faire de l’argent avec ça, c’est abominable! Je sais que je me dois d’y participer maintenant que je sais de quoi il retourne.

Sachant ça, je m’en veux d’avoir été une fois encore trop curieux. Je me rassure en me disant que quoi qu’il arrive je l'aurais su tôt ou tard, et qu’il aurait alors fallu y participer de toute façon. J’espère que nous allons trouver des solutions pour nous sortir de cette situation et revenir à notre vie.

J’entends Lucie, rentrer dans sa cellule à côté de la mienne, j'aurais aimé discuter avec elle, elle ne peut malheureusement pas toujours être là à me materner. Je me rends compte que je suis un peu un boulet pour eux, je me dis que malgré toute l’horreur de la situation, je me dois d'être fort et solidaire avec mes nouveaux amis.

Je m’installe confortablement dans le lit, je ferme les yeux mais comme la veille je ne parviens pas a m’endormir. J’entends quelqu’un marcher vers ma cellule et ouvrir ma porte, c’est Philippe qui rentre cette fois ci, je suis surpris je ne m'attendais pas à le voir. Nous discutons alors à voix basse.

- Philippe : Tu dors pas ?

- Moi : Non je n’y arrive pas trop.

- Philippe : Je peux entrer discuter ?

- Moi surpris : Bien sûr !

Philippe entre et ferme la porte derrière lui.

- Philippe : Je voulais m’excuser.

- Moi surpris : Ah bon, mais de quoi ?

- Philippe : Je me rends bien compte que je suis pas très cool depuis que tu es arrivé, je te parle pas toujours bien et j’ai des comportements franchement méchants même.

- Moi surpris : Euh oui, c’est vrai, mais je t’en veux pas.

- Philippe : C’est vrai ?

- Moi : Bien sûr ! Franchement vu la situation je comprends.

- Philippe : Oui, ça me soûle cet emprisonnement.

- Moi : Je comprends, surtout que tu dois supporter ça depuis bien plus longtemps que moi c’est pas évident !

- Philippe : Oui, c’est pas toujours facile.

- Moi : C’est quoi le plus dur pour toi, le début ou bien maintenant?

- Philippe hésitant : Euh franchement ça dépend des jours. Le début ça a été compliqué, mais ça s'est un peu amélioré quand Lucie est arrivée et maintenant toi. C'est moins facile à supporter quand tu n'as que le silence.

- Moi : Moi j’ai encore du mal avec ce concept, mais je suis convaincu que ça va passer.

- Philippe : Oui, sache que si tu as besoin, je serai là pour t’aider mais juste pas devant Lucie !

- Moi souriant : Merci ! Mais pourquoi pas devant Lucie ?

- Philippe : Ça me gène un peu, je l’ai un peu soutenue au début mais maintenant j’ai plus l’impression que c’est l’inverse

- Moi : Rooh faut pas, vous avez l’air de bien vous soutenir mutuellement.

- Philippe : Oui c’est vrai, on s’entraide et avec toi en plus, ça va vraiment tourner.

- Moi : Tu es sympa de dire ça comme si j’allais vous sauver.

- Philippe : Tu te rends pas compte, le plaisir que c’est de ne plus être seul en fait.

- Moi : J’imagine un peu quand même.

- Philippe : Pour me faire pardonner vraiment, tu veux que je fasse quelque chose pour toi ?

- Moi : Euh pas forcément….

- Philippe : Ba si tu veux la prochaine fois, je t’accompagne là où tu sais….

- Moi intrigué : Euh où ça ?

- Philippe : J’appelle ça le salon, je ne lui ai pas trouvé d’autre nom.

- Moi incertain : Là où on pose ?

- Philippe : Oui, je préfère mon petit nom de “salon”.

- Moi : Oui c’est plus positif, je vais l’adopter.

- Philippe : Du coup, ça te va je t’accompagne là ou les prochaines fois ?

- Moi : Oui.

- Philippe : Ne me dis pas oui juste pour que je sois content : tu le dis que si tu le veux vraiment ?

- Moi souriant : Non, c’est sincère, je suis pas encore à l’aise avec le "concept" alors ne pas y aller seul me fait du bien.

- Philippe : OK ba quand tu voudras, te presse pas !

- Moi : Merci, mais je dois participer, c’est normal donc j’irai demain.

- Philippe : T’es sûr ?

- Moi : Oui pourquoi ?

- Philippe : Je sais qu'au début j’avais beaucoup de mal. Je me suis même privé de repas un moment.

- Moi : Ah oui carrément !

- Philippe : Oui oui, mais à un moment j’ai vraiment eu trop faim j’ai craqué, depuis je me suis résigné disons-le même si j’aime pas le terme.

- Moi : Au final tu es là depuis combien de temps ?

- Philippe : J’ai un peu perdu la notion du temps ici. Mais j'étais là au moins deux semaines avant Lucie.

- Moi surpris : Ça fait un mois ?

- Philippe : Ouais à peu près.

- Moi ahuri : Punaise respect !

- Philippe : Euh merci !

- Moi : Pour demain, viens me voir au matin, on ira ensemble.

- Philippe : Ok je te laisse. Essaye de penser à autre chose !

- Moi : Oui merci.

Philippe ressort de ma cellule et referme calmement la porte.

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