Première nuit

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Je vois que j’ai fâché Philippe, cette question semble effectivement être un sujet très délicat. Je n’ose plus en parler, ni même essayer d’en savoir plus. Je ne souhaite pas m’attirer les foudres de l’un ou de l’autre. Lucie me caresse doucement la partie sensible de mon crâne, elle n’appuie presque pas ce n’est qu’une délicieuse caresse.

Je vois le regard noir de Philippe à mon encontre, je ne sais quoi faire pour désamorcer la tension. Il y a quelque chose entre les deux, mais impossible de savoir quoi. Je suis de moins en moins à l’aise face à la situation. Je demande alors à Lucie de mettre fin à ces caresses, elle ne comprend pas trop pourquoi. Elle se doute très certainement que mon mal de crâne n’est toujours pas passé et elle n’a pas tort.

- Moi : Merci ça m’a soulagé un peu.

- Lucie : Ça va aller ?

- Moi : Va bien falloir.

- Lucie : Essaie de t’allonger, ça te fera du bien.

- Moi : Ça m'étonnerait que je m’endorme ici.

- Lucie : Probable que non mais repose-toi, tu en auras sûrement besoin

- Moi : Ah bon, pourquoi ?

- Lucie : Franchement, ne sois pas pressé de le découvrir.

- Philippe : Il vient d’arriver... il va pas être emmerdé de suite !

- Lucie : Je l’espère.

- Moi : Euh... je suppose que je peux m’installer dans la première pièce. J’ai l’impression que c’est le lit que vous m’avez laissé.

- Lucie : Oui c’est ca.

- Moi : OK. Hé bien à plus tard.

- Lucie : À plus.

- Philippe : Tchao !

Un fois de plus, je comprends pas de quoi ils ont parlé. Je me rends bien compte que cela ne semble pas très agréable, mais je suis intimement convaincu que c’est lié à notre fichu ravisseur.

J’ai toujours cette énorme douleur au crâne, elle ne passe pas. Malgré cela, je m’allonge totalement habillé, je n’ai aucune envie de mettre des fringues qui ne sont pas les miennes. J’entends les deux autres discuter, mais je ne comprends pas trop ce qu’il se disent. Ils semblent finir par se disputer et quelqu’un passe près de ma porte et entre dans la pièce attenante à la mienne ; si j’ai bien compris, c’est la pièce de Lucie.

Je n’arrive pas à trouver le sommeil durant cette première nuit, je pleure toutes les larmes de mon corps. Je souffre de me retrouver dans cette situation dont je me sens bien incapable de sortir. Je pense a mes parents qui doivent s'inquiéter de ne pas me voir à la maison. Je pense a Amandine qui doit se poser des questions. Bien sûr, je pense à Jean et Marie qui ne sont pas au courant de la situation non plus.

Dans la nuit je suis rejoint par Lucie.

- Lucie chuchotant : Ça va ?

- Moi en sanglots : Pas vraiment.

- Lucie chuchotant : Le plus difficile, ce sont les premiers jours. Moi, j’ai encore du mal des fois.

- Moi en sanglots : Mais pourquoi on est là ?

- Lucie chuchotant : Je te le dirai en temps voulu ; pour le moment, essaye de te calmer.

- Moi en sanglots : J’ai peur, je sais pas ce qui m’attend ici et ma famille me manque !

- Lucie chuchotant : Rassure toi, il ne m’a jamais fait de mal. Pour ta famille, je comprends, même si moi je sais que ma famille se fiche éperdument de moi.

- Moi séchant un peu mes larmes : Ah bon pourquoi ?

- Lucie chuchotant : Je suis une fille de la "DDASS”, je suis en famille d’accueil depuis cinq ans. Mes parents adoptifs font ça pour les aides sociales que ça rapporte, ils en ont rien a foutre de ma gueule.

- Moi : Je suis sûr qu’au fond ils t’aiment. Il faut quand même pas avoir de cœur pour ne pas aimer son enfant, même adoptif !

- Lucie chuchotant : Parle moins fort. Mais non, je te dis qu’il s’en foutent de moi, sinon ils me chercheraient.

- Moi chuchotant : Impossible qu’il ne te cherchent pas, je refuse de le croire.

- Lucie chuchotant : Ça fait un trop long moment que je suis ici, j’ai arrêté d’y croire personnellement. Je pense que mes parents ne m’ont pas cherché.

- Moi chuchotant : J’espère sincèrement que tu te trompes, je suis sûr que tu seras heureuse de les retrouver quand tu sortiras de là.

- Lucie chuchotant : Tu as l’air d’avoir un bon fond. Ça devrait être moi qui te rassure et, au contraire, tu essayes de me remonter le moral.

- Moi chuchotant : Euh merci ....

- Lucie chuchotant : Tu arrives pas à dormir du coup ?

- Moi chuchotant : Non je pense à trop de choses.

- Lucie chuchotant : Oui c’est normal, les premiers temps j’ai très peu dormi. Encore aujourd’hui, parfois c’est pas évident.

- Moi chuchotant : Oui, en plus la douleur.

- Lucie chuchotant : Tu veux que je reprenne le massage de tout à l’heure maintenant que Philippe n’est pas là ?

- Moi chuchotant : Franchement je dis pas non, j’ai tellement mal !

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