6. Evaïa : Ælfbeorth

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Le destin d’Eivar – qui ne s’appelait pas encore Evaïa alors – avait basculé le jour de Valborg, la fête du feu. La moisson pour le blót de l’année avait déjà été faite, et, évidemment, elle n’en faisait pas partie. Jamais elle n’aurait eu l’idée de se porter volontaire, en ce temps-là. On racontait que des recruteurs arpentaient les campagnes – même les plus reculées – pour trouver des tributs, mais personne n’était venu pour elle. Après tout, elle n’était personne, juste une servante dans la maison de son frère.

Eivar n’avait jamais connu ses parents. Il y a bien longtemps, le père de son frère, avait ramené sa mère d’une lointaine expédition. Il l’avait trouvée en pleine mer, dérivant sur un radeau de fortune. Une femme à la peau noire, aux cheveux étroitement tressés, que sa langue coupée garderait muette à jamais. Qui était-elle, d’où venait-elle ? Nul ne le savait. Il l’avait installée chez elle, et, quelques lunes après, elle avait donné naissance à un unique enfant, avant de fermer les yeux à jamais. Cet enfant – un fille –, Yngvar l’appela Eivar, et il l’éleva, plus ou moins, comme si cela avait été la sienne. Puis, à son tour, il fut absorbé par les vagues du temps. Au village, peu de pêcheurs mouraient au coin du feu. La mer, toujours, finissait par les réclamer.

Sa femme l’avait suivi, quelques années plus tard, au terme d’une lente et douloureuse agonie due à un accident de cuisine idiot. Elle s’était ébouillantée avec de l’huile de cuisine. Sa robe, parait-il, avait fondu sur sa peau. Certains racontaient aussi que c’était Eivar qui avait poussé le chaudron d’huile, accidentellement bien sûr. Mais Eivar ne s’en rappelait pas. Elle ne se rappelait de rien. Son premier souvenir, c’était la forêt de sapins, leur parfum odorant et la lumière qui filtrait entre les branches, guirlandes de vert et de bois qui coulaient comme des cheveux. Son frère l’avait recueillie, et il vivait loin dans les terres, à l’orée d’une épaisse forêt.

Là-bas, on pratiquait des rites d’un autre âge. Le nouveau dieu n’avait pas encore bien pénétré dans cette contrée. Les dieux païens ne surveillaient pas la morale de leurs ouailles, mais ils exigeaient un tribut de temps en temps. Ils étaient mangeurs de chair et buveurs de sang. C’était la grande différence avec le nouveau dieu, lui apprit plus tard Ælfbeorth : les Maîtres demandaient à ce qu’on leur offre chair et sang, alors que le vrai dieu, lui, offrait son propre corps. Les anciens dieux, en échange de ce que les mortels leur donnaient, garantissaient abondance et protection. Parfois, ils permettaient à leurs serviteurs de vivre très longtemps et d’accéder à une forme de connaissance que personne d’autre ne possédait. C’était eux, notamment, qui avaient appris aux hommes à faire du feu, à construire des temples et des cabanes, à se soigner avec les plantes médicinales ou à chasser les gros animaux pour se nourrir. Le nouveau dieu n’enseignait rien d’utile dans la vie ici-bas, mais il permettait à ses fidèles de devenir meilleurs. Il ne satisfaisait pas leurs désirs matériels, mais il leur montrait le chemin vers le salut, absolu, final et éternel.

Enfant, Eivar ignorait tout cela. Son frère, Jord, suivait les voies des anciens dieux. Il ne quittait jamais la maison sans avoir déposé une écuelle de lait sur le banc devant la porte, et il n’entrait jamais en forêt sans offrande. Les bois, denses et touffus, étaient le domaine où résistaient les anciens dieux et leurs prêtres. On ne pouvait pas y entrer comme ça, les mains vides et le cœur plein. Au village, on racontait volontiers l’histoire de cette jeune mère qui avait moqué ces superstitions à la veillée, son bébé tétant goulument son sein. « Moi, je ne crains pas les anciens dieux. Je suis sous la protection de notre seigneur Jésus Christ ». On l’avait priée de se taire, on avait murmuré des paroles de contrition angoissées. Mais rien n’y fit : l’imprudente fit le pari de se rendre en forêt, de nuit. Ce qu’elle fit, son bébé bien sanglé sur le dos. Il y avait une cascade alors, qu’on disait fréquentée par les nixes : la femme devait s’y rendre et rapporter un de ces cailloux blancs qui parsemaient la grève comme preuve.

En entendant cette histoire, Eivar s’était demandé avec appréhension si la fille était revenue, et si Jésus l’avait protégée. « Oh, elle revint, lui avait dit la vieille commère qui servait de conteuse à la communauté. Elle revint sur ses deux jambes, avec ses deux bras et sa tête, entière et intouchée… mais son bébé, non. Lorsqu’elle le reposa, une fois revenue, échevelée et toute fière d’avoir vaincu le seigneur de la forêt, elle découvrit qu’il n’avait plus de tête ». Le seigneur en question devait être une dís jalouse, acculée dans la solitude des bois par les convertis de la nouvelle religion et devenue folle de ne plus avoir ni serviteurs ni semblables. Du moins, c’est ce qu’Eivar pensait maintenant qu’elle connaissait la méchanceté des dames ælves. Du Peuple, tous n’avaient pas pu partir, lorsque les premiers portails avaient été détruits. Certains étaient restés coincés, isolés, à la merci de leurs anciens esclaves. Or, il n’y a rien de plus féroce qu’un serviteur affranchi, et leurs premières victimes avaient été ces dames des bois et des cascades autrefois vénérées, ces elfes décrites aujourd’hui comme d’épouvantables sorcières, enfantant des monstres.

Mais à cette époque, non, Eivar ne croyait pas aux dieux. Pas vraiment. Il s’agissait pour elle d’une existence lointaine, dissimulée au fond des zones vides de ce monde et de la fumée de la veillée. Parfois, elle s’imaginait un héros, seul, mais brave, qui avait pour nom notre seigneur Jésus Christ et qui affrontait seul une armée de monstres armés jusqu’aux dents, retranchés dans les sombres et imprenables bastions de leurs forêts. Cette guerre ne la concernait pas. Et de toute façon, le Ragnarök ne devait arriver que plus tard, à la fin des temps.

Mais la guerre, ou plutôt l’un de ses paladins, vint à elle.

Les maîtres de maison – son frère et sa femme – étaient partis au marché de Valborg en emmenant leurs enfants. Ils avaient chargé Eivar de veiller sur les bêtes, lui défendant de fait la participation aux festivités : la couleur de sa peau mettaient, disaient-ils, les gens mal à l’aise. Mais le temps était radieux et elle pensait que, finalement, elle n’avait rien perdu au change. Elle pourrait aller trainer dans les pâturages et, tandis que les moutons paîsseraient, elle mâchonnerait une brindille en rêvassant. Il y aurait tout un tas de découvertes à faire : des nids de petits œufs mouchetés, cachés dans les branches qui se couvraient de feuilles. La nature s’éveillait à cette période et c’était un spectacle permanent. En temps normal, elle avait trop de travail pour s’en émerveiller.

En revenant de la bergerie, elle avait aperçu un homme assis sur le banc de bois qui jouxtait la porte. Le soleil de la mi-journée éclatait de mille feux dans ses cheveux. Il buvait avidement à l’écuelle laissée pour ceux du Peuple, et, lorsqu’il l’avait reposée, le lait avait coulé sur son menton imberbe. Il l’avait léché, comme un chat. Puis il avait planté ses yeux bleus dans ceux d’Eivar.

Cette dernière, figée, s’était tenue à distance respectueuse. L’homme était un inconnu, un étranger. Mais il était aussi jeune et beau. Allait-il la rejeter et la traiter de sorcière, de démone noire, comme certains le faisaient parfois ? Eivar avait appris à redouter ces réactions. Mais l’étranger lui avait souri, lancé un bonjour musical, et s’était excusé d’avoir bu le lait. « J’avais très soif, avait-ol expliqué. J’ai cheminé toute la nuit, sans boire ni manger. »

Il n’avait pas eu l’air de remarquer la différence de couleur de peau entre eux. Il lui avait parlé normalement, comme à n’importe quelle fermière du Jütland. Cela avait intrigué Eivar.

Elle avait alors avisé le bâton de chêne noueux posé contre le mur, et sa cape de voyage en chanvre brun. Puis elle avait vu ses longs doigts, l’éclat d’une canine pointue derrière son sourire, et, surtout, la forme de ses oreilles, effilées comme celles d’une bête. Ce dernier point l’avait fait reculer. Lui aussi, comme elle, était une anomalie dans ce paysage de champs blonds et d’enfants roses.

Les anciens dieux changeaient souvent de forme, disait-on, mais on pouvait les reconnaître grâce à une caractéristique animale ou surnuméraire qui témoignait du foisonnement de la création chez eux : une queue, dissimulée sous une cape, des canines trop longues, des griffes, des ailes ou encore des oreilles de bouc. C’était le cas précisément de cet homme.

Eivar avait fait le signe de croix, comme la vieille lui avait appris à la veillée : dans une histoire qu’elle lui avait racontée, cela faisait fuir une nixe. Mais l’inconnu s’était contenté de sourire, et il avait plongé ses longues mains blanches dans le col de sa tunique pour en sortir une croix d’argent.

— Oui, avait-il dit, je suis la loi de la nouvelle foi, moi aussi.

— Vous n’êtes pas un ancien dieu ? lui avait demandé Eivar pour être sûre.

— Ce ne sont pas des dieux. Il n’y a qu’un seul Dieu, et notre seigneur Jésus est son fils, issu du ventre immaculé de Marie, fécondée par le Saint-Esprit.

Eivar connaissait ces mots. Elle savait ce que cela voulait dire : parfois, lorsque les paysannes n’arrivaient pas à concevoir, elles se rendaient seules en forêt pour y passer la nuit, nues sous une cape. Lorsqu’elles revenaient le lendemain, elles étaient enceintes, mais parfois, aussi, couvertes de blessures comme des morsures ou des griffures. Leurs enfants étaient soient monstrueux, soient miraculeux, c’était quitte ou double. Lorsqu’ils étaient monstrueux, on les rendait à la forêt, et on obtenait des ælves un enfant normal – volé aux humains - en échange. En entendant ces histoires, Eivar s’était juré que jamais elle ne ferait ça.

L’inconnu lui avait expliqué qu’il était lui-même un de ces enfants, mais que Jésus, lui, était le fils de Dieu. Eivar ne comprenait pas trop la différence entre le fils de Dieu et le fils d’un dieu. Elle le lui avait dit.

— Le fils d’un dieu, c’est le fils de l’un des anciens émissaires de Dieu, qui a failli à son devoir en enfantant pour lui-même et sans permission. Le fils de Dieu, c’est le fils né sans péché du créateur du monde entier, et de tout l’univers.

Eivar avait compris alors que le dieu était plus fort que les dieux. Et elle s’en était félicitée. Après tout, le dieu ne coupait pas les têtes des bébés dans la forêt.

Elle s’était donc rapprochée, et avait offert du fromage à l’inconnu, qui s’était présenté sous le nom d’Ælfbeorth.

— Oui, avait-il avoué, mon nom indique clairement ce que je suis. Mais pourquoi le dissimuler ? Je ne veux mentir à personne, et souhaite que tous puissent constater la vérité.

Il arpentait la campagne pour prêcher les paroles de Dieu, et annoncer la bonne nouvelle. Eivar ignorait ce que ça voulait dire, alors, comme le reste, il le lui avait expliqué.

— La bonne nouvelle, c’est l’annonce que Dieu a passé une alliance avec les hommes, et qu’il a envoyé Son fils pour tous nous sauver.

— Nous sauver de quoi ?

— Du néant, de la destruction totale.

Eivar s’était tue, cherchant à convoquer des images de cette apocalypse dans son esprit.

— Le Ragnarök, avait-elle fini par dire. La fin des temps, lorsque tous les mondes s’affronteront : lorsque les nixes feront la guerre aux orcneas, les ælves aux trolls, les svartälfar aux ases, avec les hommes au milieu de tout ça.

— Oui. Mais ce que vous ne savez pas, c’est que tous disparaitront, et qu’il n’y aura qu’un seul vainqueur à la fin : Dieu, et ceux qui se sont placés sous sa protection. Les autres tomberont dans l’Abîme.

— L’Abîme ?

— Le néant. Le vide. La négation de toute vie, la fin de tout.

Eivar avait médité sur cette annonce catastrophique. Pour elle, cela n’avait rien d’une « bonne » nouvelle. Ce à quoi Ælfbeorth lui avait répondu avec un grand sourire :

— Pour être sauvée, il suffit que tu acceptes Dieu et notre sauveur dans ton cœur.

Dieu ? C’était quelque chose de trop abstrait pour Eivar. Mais le sauveur, son fils, avec son sourire ravageur, ses yeux topaze et sa chevelure d’or pur, oui, celui-là elle l’acceptait sans concession. Même s’il avait de longues canines, et des oreilles pointues.

Pendant les mois qui avaient suivi, Eivar avait gardé le secret de cette rencontre dans le fond de son cœur, comme Ælfbeorth le lui avait instruit. Et, lorsqu’elle avait vu des images de Jésus brandies par les nouveaux prêtres, c’était Ælfbeorth qu’elle voyait. Ce dernier n’était pas resté au village. Après avoir bu son lait et mangé son fromage, il était reparti. Mais avant, il avait donné à Eivar une date, et un lieu.

— Je serai à Uppsal pour le blót, l’année prochaine. Je prêcherai là-bas.

Le blót était le sacrifice annuel aux ælves, règne dont Ælfbeorth, comme son nom l’indiquait, faisait à moitié partie. Il comptait mettre en avant cette caractéristique surnaturelle et la dévoiler à tous lors de la fête, afin de provoquer le réveil des consciences et de nouvelles conversions. J’espère sauver le plus de monde possible, avait-il dit avec un air résolu dans ses yeux bleus.

Pour le blót, les gens venaient des quatre coins du Northland en apportant ce qu’ils avaient de plus beau, de plus précieux : leur plus splendide knörr, leur plus tranchante épée, leur meilleure vache, leur plus gros poisson, conservé dans le sel et les herbes. Certains apportaient aussi leur fille, ou leur fils, afin qu’ils aient l’honneur de servir les dieux. Certains – les plus beaux, les plus capables – étaient même emmenés là-bas, de l’autre côté du Voile. Ceux-là, on ne les revoyait jamais. Des légendes racontaient qu’ils revenaient, mais des décennies, voire des centaines d’années après. Et ils étaient irrémédiablement changés.

Pourtant, les gens considéraient ces sacrifices comme un grand honneur. Les plus grands jarl voulaient y aller, mais les prêtres ne sélectionnaient que les jeunes. Alors, ils offraient leurs fils et filles.

Uppsal était le dernier endroit où l’on sacrifiait au blót comme dans l’ancien temps, et surtout, c’était le dernier endroit où les sacrifiés avaient une chance d’être emmenés là-bas, en Ælfheim, pour y vivre avec les Immortels. Il s’y trouvait un temple immense, monumental, et le dernier portail en état de toute la Scandinavie, et le plus grand : les autres avaient été détruits par les prêtres du nouveau dieu. La sélection était effectuée par la Haute Prêtresse Steinvör, qui était aussi la sœur d’Ælfbeorth.

Steinvör n’était pas tout à fait une dís, car, tout comme Ælfbeorth, son père était un simple mortel. Mais sa mère était une maîtresse des eaux qui régnait sur un lac de montagne, dont l’eau était réputée pour être d’une pureté absolue. Les jarl s’y rendaient avant de partir à la guerre dans l’espoir d’être bénis par la Dame, car elle décidait de l’issue des batailles en octroyant un pouvoir magique à l’élu de son cœur. Si le prétendant lui plaisait, elle sortait de l’eau, faisait l’amour avec lui et lui prêtait son épée, qu’il devait rendre par la suite.

Le père de Steinvör et d’Ælfbeorth était l’un de ces rois conquérants. Il s’était rendu au lac, seul sur son cheval, avait enlevé ses armes et attendu que la Dame se manifeste, nu comme à la Création. Le roi lui avait plu, à cette dame ælve, car elle était sortie, et s’était assise sur lui. Contrairement aux mortelles, les dísir étaient connues pour disposer des hommes comme ces derniers disposaient des femmes. Une fois satisfaite, elle avait conjuré son épée cachée au fond du lac et l’avait tendue à Aldric, en lui demandant, comme aux autres, de la lui ramener après la bataille, car elle pourrait ensuite servir à d’autres. En effet, c’était ainsi que la dís rompait sa solitude : les héros venaient la voir pour obtenir victoire et puissance.

Mais les hommes n’aiment pas être dominés par un être femelle, fusse une déesse. Il n’avait pas aimé que la Dame s’assoie sur lui et lui tienne les mains, qu’elle lui impose ses conditions et sa façon de faire. Alors, après la bataille, une fois victorieux, il ne lui avait pas rendu l’épée. La Dame, de son côté, était tombée enceinte. Elle se présenta à sa forteresse sous une apparence humaine en espérant récupérer l’épée. Aldric l’accepta comme concubine – car il était déjà marié à une princesse mortelle – , mais il la prit sous ses conditions à lui, l’humiliant grandement. Et, quand ses enfants naquirent – il y en avait deux – il considéra le garçon comme une menace pour son héritier légitime. Il plaça la fille comme prêtresse au grand Höll d’Uppsal, mais fit abandonner le petit garçon chez les prêtres : la mère suivit, sans avoir réussi à récupérer l’épée. En partant, elle plaça un puissant seidr dessus : quiconque la brandirait serait victorieux, mais connaîtrait ensuite la ruine et une mort atroce. C’est ce qui arriva à Aldric, des années plus tard : il fut émasculé par un sanglier pendant une chasse, et ses fils se battirent pour la succession alors qu’il gémissait de souffrance sur son lit d’agonie.

Quant à la mère, elle fut elle-même assassinée, par le fils cadet du jarl venu venger son père. En s’attachant à ce roi mortel, elle s’était grandement affaiblie. Le fils parvint à trouver son point faible et il la tua en lui plantant une dague en plein cœur. Elle n’avait pas réussi – ou pas voulu – chercher le petit Ælfbeorth, qui resta ignorant de ses origines jusqu’à l’âge adulte.

Cette histoire avait résonné aux oreilles d’Eivar comme un écho à la sienne : à l’instar du jeune prêtre, elle ignorait qui étaient ses vrais parents, venus eux aussi d’un mystérieux ailleurs.

— Lorsque je l’appris, lui avait confié Ælfbeorth, je compris que Dieu m’avait laissé une chance en m’arrachant à ce païen et sa démone. Je pouvais racheter les péchés de mes deux parents, ceux pour lesquels ils avaient été si cruellement punis. Mais le monastère était un endroit corrompu, et trop étroit pour moi. Je laissais Dieu les punir et le quittais, une nuit, pour accomplir mon destin.

Quant à Steinvör, elle avait gardé de toute cette histoire une rancune tenace, et, selon les dires de son frère, haïssait les humains.

— J’essaie de rester en bons termes avec elle, mais nos objectifs diffèrent, avait-il dit à Eivar.

En bons termes… Eivar avait compris de quoi il s’agissait beaucoup trop tard, lorsqu’Ælfbeorth la trahit.

En revanche, il n’était jamais trop tard pour la vengeance.

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