Chapitre 10

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La journée commence, songea l’adolescente en marchant le long du bitume. Des voitures défilaient le long de l’avenue qu’elle parcourait, certaines klaxonnaient en voyant quelqu'un qu’elles connaissaient, d’autres avançaient rapidement. Il n’était pas rare de croiser un passant, armé d’un manteau, d’un bonnet et d’une écharpe.


Aspasia se sentait nue pourtant elle portait des vêtements. Elle renforça sa prise sur son sac à dos pendant à son épaule droite, l’adolescente mordit sa lèvre inférieure - signe de détresse. Le soleil brillait haut dans le ciel, ses rayons l’aveuglaient quand elle levait la tête pour regarder le ciel l’obligeant à mettre son bras devant son front. Malgré le soleil, il faisait froid. L’adolescente aperçut quelques nuages blancs recouvrant lentement mais sûrement le ciel.


Le lycée n’était plus très loin. Il lui restait une bonne dizaine de minutes avant que les cours ne commencent. Néanmoins, Aspasia sentait que quelque chose n’allait pas. Elle s’arrêta abruptement. Elle regarda autour d’elle, un froncement de sourcil prononcé sur son visage. La jeune fille se remit à marcher, mais cette fois-ci, rapidement. Les oiseaux volaient au-dessus de la ville. Le soleil scintillait sur les vitres. Les nuages grandissaient. Aspasia avait l’impression de se trouver dans le mauvais endroit au mauvais moment.


Suis-je en train de rêver ? pensa t-elle, la pensée fit le boulot. Ses yeux s’écarquillèrent de stupeur, elle tourna à droite sans regarder là où elle allait, ayant réalisé qu’elle était en train de rêver. Elle ne se réveilla pas. Aspasia faisait dorénavant un rêve lucide. L’adolescente sourit à elle-même en dépit de ne pas se sentir à la bonne place. Soudainement, la nuit prit place.


Les bruits cessèrent net.


Quelque chose n’allait pas.


Le silence amenait le danger, nota brièvement Aspasia en commençant à marcher de plus en plus vite sans savoir que la rue l’emmenait dans un cul-de-sac. Fébrile, Aspasia regardait autour d’elle toutes les deux minutes, ayant la sensation de se sentir observée. Un rire à glacer le sang retentit, la faisant sursauter alors qu’elle approchait la fin de la rue. Aspasia jura comme un marin sous sa barbe - imaginaire. Elle chancela en se retournant subitement, le dos face au cul-de-sac, puis recula de quelques pas en voyant une figure humaine à plusieurs mètres d’elle.


L’adolescente pâlit. Le danger provenait de cette silhouette qui d’ailleurs avait commencé à s’approcher de sa position, pas à pas, avec un rictus sadique plaqué sur le visage. Aspasia entendit son cœur battre la chamade, elle serra ses poings par habitude - elle le faisait en signe de détresse - cherchant un moyen pour éviter la figure. Celle-ci se mit à rire. Le rire était si froid, si frissonnant que Aspasia se mit à trembler de la tête au pied. L’issue lui semblait déjà fatale.


Finalement, à la lumière d’un lampadaire, Aspasia vit son - futur - meurtrier. Ou du moins, c’était ce qu’elle assumait. C’était un jeune homme dont les cheveux étaient cachés par une capuche, arborant un sourire paralysant quiconque qui le voyait, aux yeux bleus électriques. Il portait un pantalon noir dont une chaîne y pendait et des bottes grises. Dans sa main droite se trouvait un long couteau de cuisine dont la lame était tâchée de sang.


Aspasia sentit les larmes monter. Elle se retourna, forçant son esprit à imaginer un passage, à détruire le mur qui bloquait sa fuite mais rien n’y faisait. Et l’autre riait, clairement amusé par ses tentatives futiles. Il vint à sa rencontre, pas à pas, le sourire s’élargissant en voyant la terreur monter chez l’adolescente, l’angoisse brûler sa poitrine. L’homme saisit le poignet droit d’Aspasia, chuchotant son prénom de manière effrayante, et la retourna d’un seul coup. Puis il attrapa sa gorge et se pencha.


Il leva le bras droit, le couteau déchirant la chair d’Aspasia en passant par son estomac lui arrachant un cri tandis qu’il murmurait :


« Fais-moi confiance le moment venu, la cérémonie de la décision approche. »

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