Le cadran affichait neuf heures du matin cependant cela ne pouvait pas être possible puisque dehors, il faisait encore noir. C’était étrange car c’était le cas pour tout le monde. Le monde entier s’affolait. Les théories naissaient, les articles et vidéos se répandaient comme une traînée de poudre.

Aspasia était très calme. Assise et recroquevillée sur elle-même, un plaid sur ses genoux et un autre autour de ses épaules, elle lisait un livre tout en jetant toutes les deux minutes un coup d'œil à son environnement. Depuis cette fameuse nuit, sa chambre avait complètement changé : elle était devenue un bunker. La fenêtre était bloquée par son armoire tandis que le lit avait été déplacé dans un coin qui était utilisé comme une sorte de tour de garde, la partie en bois servait de rempart. De cet endroit, Aspasia pouvait voir qui entrerait dans la pièce.

Point faible ? La porte était la sortie.

Cela faisait déjà quelques jours qu’elle n’allait plus au lycée. L’adolescente était incapable d’y aller à cause des souvenirs du manoir qui la hantaient, des Perfides qui jouaient avec ses nerfs et des ombres qui la suivaient.

Aspasia…

Et cette voix épicène qui lui provoquait des frissons de terreur chantonnait de temps en temps, lui rappelant de sa présence.

Les ombres arrivèrent au galop, souriantes et riantes, toutes arborant un air terrifiant. L’adolescent gémit pitieusement : voilà qu’une nouvelle journée terrifiante débutait. Le Monde effrayait les humains, les plonger dans un océan de confusion, tout ça pour une seule raison, que Aspasia ne réalisait pas encore.

Un rire retentit, il était tantôt glacial, tantôt joueur. Il changeait d’émotions comme de chaussettes. La jeune fille se cachait sous sa couverture comme si celle-ci la protégeait contre l’ennemi invisible. Son corps tremblait, sa peau adoptait la couleur d’un linge blanc, le stress se tordait dans son estomac.

Aspasia tentait de se distraire avec la « décision ». Elle avait beau y réfléchir plusieurs fois pendant un long moment, aucune réponse ne lui parvenait. Et pourquoi mes parents ont décidé de partir en vacances sans aucune putain de raison ?